Linguistique - Anthroponymie - Toponymie : ce forum est réservé aux questions de vocabulaire, explications de noms de famille, de noms de lieux, de termes trouvés dans les inventaires,... et entre autres aux traductions français / latin / breton.
trouvé dans les engagés de la compagnie des indes baptême - 15/06/1720 - Névez (Manoir de Kerlan) EVEN Allain Corentin enfant de Pierre et de Louise PONPOL Parrain : Squiriou Allain Louis, Du Manoir De Kerlan Marraine : Le Beux Anne, Du Bourg Identifiant CGF de l'acte : N-1720-2915300-51662-06029 - (Relevé 'BMS <=1792') Comme quoi il faut parler breton ou posséder un bon dictionnaire !!!!
Bonjour, La question à se poser : "Comment un employé 'français' de la compagnie des Indes à Lorient met il sur le papier le nom d'un brave gars du coin qui prononce son nom de famille avec un bon accent du terroir ?" J'ai déjà été confronté plusieurs fois à ce genre de sujet, le résultat est souvent étonnant. Exemple, Le village d'origine de mes arrière grand parents à Lothey, "Carrec Ar Louarn" qui se transforme en Kergalouarn en français (vu écrit dans le recensement mais c'est aussi "ce que j'entendais" dans la bouche de mes grands parents et de ma mère). Là, Even se transforme en Iffet. Ce n'est finalement pas si éloigné
yvan calloc'h
CGF17591 - Houdeie - Auffret - Calloc'h et Caugant
Il y a le même phénomène concernant les noms des étrangers (Irlandais, Anglais ...) que l'on trouve dans les BMS en Bretagne. Les curés faisaient ce qu'ils pouvaient pour écrire ce qu'ils entendaient.
"Comme quoi il faut parler breton ou posséder un bon dictionnaire !!!!"
J'envisagerais, de même que Claudine, plutôt une tentative de francisation d'un nom breton, qu'une mauvaise compréhension.
L'if, du latin »taxus baccata »,du gaulois ² ivos ², de l'ancien haut allemand « iwa », de l'anglais « yew », en breton « ivy ouivin», est un arbre ou un arbrisseau des régions tempérées de l'hémisphère nord, de la classe des gymnospermes[2] à feuillage persistant ou sempervirent[3] et à baies rouges " (Joseph LOHOU)
Merci à tous pour vos messages, c'est la première fois que je suis confrontée à cette "traduction" mais il faut bien sûr sortir des "frontières" de la bretagne et à cette époque mes ancêtres n'avaient pas beaucoup voyagé !!! d'où le peu d'expérience.
Bonjour, Je confirme que les Irois (Irlandais) ont souvent été "victimes" de l'imagination des prêtres. Le nom O'dwyer s'est ainsi vraisemblablement transformé en Houdayer/Odeyer en traversant la Manche. Pour preuve, une Margueritte Odoyer, dame de Balemonne, originaire d'Irlande, agée de 60 ans est enterrée à Saint François près Morlaix (14 janvier 1682, registre de Morlaix Saint Melaine). Cordialement
yvan calloc'h
CGF17591 - Houdeie - Auffret - Calloc'h et Caugant
Merci Hervé pour cette piqûre de rappel, j'avais oublié ce message. Yvan, j'ai cette liste "d'étrangers" parue dans l'étranger en Bretagne au moyen âge de laurence MOAL éditions Presses universitaires de Rennes. bonne soirée
Je partage aussi cette idée d'une francisation du nom. Lorsqu'un nom était difficilement prononçable par un locuteur, on le remplaçait parfois par un nom à consonance proche ou éventuellement par une traduction. On a l'exemple avec le nom franc Yvon qui s'est substitué au bas Moyen Age à l'ancien nom Eudon, que l'on prononçait plutôt Euzen en Bretagne occidentale et plutôt Eu(h)on dans le Vannetais aux 11e et 12e siècles. Les mêmes personnages peuvent être désignés par les deux noms dans certains documents, et c'est généralement Eudon dans les textes latins et Yvon dans les textes français à partir du 13e siècle. A partir de la canonisation d'Yves Hélory, Yvon éclipsera totalement Eudon en Bretagne occidentale dans les documents écrits mais l'ancien nom sera conservé en breton. Dans le Vannetais, Eudon a été francisé en Eon.
Demat Il fut de bon ton, en Basse Bretagne, pour paraitre à la cour ducale de Nantes puis celle du roi de France, de franciser son nom. Ainsi, des Beuzit devinrent Boissière, Kernévez, la Villeneuve...etc. Jean Marie Plonéis cite un Brestois nommé le Guern qui voulait franciser son nom. Guern, est l'aulne ou la zone marécageuse, mais en milieu maritime, c'est le mat (du navire). Il opta donc pour Le Mat. Quelques générations plus tard, on fit la même opération. Mat signifiant Bon, les descendants devinrent des Le Bon. D'un nom qui à l'origine signifiait une terre médiocre, on fit une élite.
Même en Bretagne bretonnante, la langue romane est utilisée depuis le Moyen-Âge car l'administration ducale est francophone et certains membres de cette administration originaire de l'ouest celtophone, utilisaient les deux idiomes.
Tous les documents ducaux sont en langue française et il est assez fréquent de lire des inventaires ou des contrats dans lesquels figurent une phrase indiquant que le notaire a fait relire le document via le truchement d'un celtophone.
D'autre part, avec l'élévation du niveau de formation des prêtres au XVIIe siècle, nombre d'entre-eux font leurs études en dehors du Duché et vont à Paris où le français est rapidement appris. Une fois revenus dans la province, ils maîtrisent les deux langues ...
Ronan ABIVEN CGF 208 B
Goueled Leon/Gorre Leon/Bro Bagan
Bonsoir à tous,
J'ai une généalogie ou le prénom (Yves) qui pourrait à l'oreille sonner comme : IFF ...est remplacé par EVEN ...
(en breton ... actuellement ...Yves c'est IFFIC ...(enfin je crois , je ne suis pas spécialiste...
Bonne soirée à tous .
Bien cordialement.
Yvonne Prigent/Siohan .
Bonjour,
Il est exact que les bretonnants pouvaient prononcer le même prénom de façon différente. Dans mon enfance, je me souviens (région carhaisienne) d'entendre pour Yves prononcer selon la personne YFF, voire N'IFF, Youenn, voire Youn, Yven, ou Ven. Jean Marie pouvait se dire Jam'ri ou Jean Maï