Linguistique - Anthroponymie - Toponymie : ce forum est réservé aux questions de vocabulaire, explications de noms de famille, de noms de lieux, de termes trouvés dans les inventaires,... et entre autres aux traductions français / latin / breton.
Vous ne trouvez pas beaucoup de prénoms bretons parceque les rédacteurs des actes "traduisaient" en francais les prénoms bretons et parfois meme les noms. ceci pour suivre les instructions recues ou pour donner des noms de saints catholiques.
Ce que je veux dire c'est que si des parents se présentaient en émettant le voeu que leur fils s'appelle Erwan, le prêtre inscrivait Yves ou Yvon (j'ai pris cet exemple car je n'ai rencontré absolument aucun Erwan pendant mes recherches).
Modifié en dernier par Mireille Brahic le 06/12/2011 20:58, modifié 1 fois.
Pour ma part, j'ai un ancêtre qui, sur les différents actes le concernant (mariage, naissances de ses enfants et décès, je n'ai pas trouvé son acte de naissance) était appelé : Sébastien Le Goff, alors qu'il signait : Bastian ar Go
Mais où sont passés nos prénoms bretons ? Je me suis aussi souvent posé cette question.
Comme le dit Joseph, il y a pour commencer un problème de traduction. Lorsque les registres paroissiaux étaient tenus en latin, on écrivait les noms en latin (Jacobus, Petrus, Guillermus, etc.) et quand ils sont passés en français, on les a naturellement indiqués en français.
C'est une pratique assez récente de conserver les prénoms dans la langue d'origine. Quand on parle de nos voisins anglais, nous connaissons bien Olivier Cromwell, le roi Jacques II ou Guillaume d'Orange. Si par contre je dis que les enfants de la princesse Diane sont les princes Guillaume et André, on va se demander de qui je parle ?
Pour trouver les formes bretonnes des noms de nos ancêtres, il nous faut donc nous tourner vers des textes en breton : des cantiques par exemple, mais aussi les gwerziou ou le dictionnaire françois-celtique de Grégoire de Rostrenen.
Que l'on n'y cherche pas toutefois des Maël, des Louenn ou voire même des Erwan : il s'agit ici de formes modernes que l'on ne trouvera jamais ou quasiment jamais dans les textes anciens.
Mais qu'entend-t-on vraiment par "prénom breton" : parle-t-on de "prénoms en breton" ou de "prénoms bretons" ? Ne doit-on considérer comme bretons que les noms qui n'ont pas d'équivalents en français ? Yves, Alain et Hervé sont-ils bretons ? Quid d'Hamon, Salaun ou Margilia ? Idem pour Patern et Melaine ?
Il me semble que, en particulier dans le Leon, Yves-Yvon se traduise par Eozen dans sa forme bretonne.
Si Eozen est peu fréquent en tant que prénom il se retrouve en nom de famille surtout sous sa forme ABEOZEN qui veut dire fils d'Yves ou Yvon.
Il existe à Le Drennec un village appelé en Breton Coat-Eozen qui se dit en français Boisyvon
Yves me semble etre le prénom qui comporte le plus de variantes de traduction en breton. En voici un apercu:
ERWAN,EWAN, IWAN, WANIG, IVEN, YOUENN ,YEUN, YOUN, YUN, YOUEN, CHEUN ,EOZEN
Les anciens n'appelait pas toujours les gens par leur nom. Par exemple mon arriere grand mere était appelée Marharit Bernard (marguerite femme de Bernard) son fils Joseph Bernard (joseph fils de Bernard), son petit fils, mon père "pod joseph bernard" 'le fils de joseph bernard).
Concernant Yves, il existe en effet une multitude de variantes en breton. Je n'ai pas ma doc sous la main mais il me semble que de toutes les formes énoncées, Erwan est la seule qui pose véritablement problème à certains linguistes (du fait de la présence d'un /r/ en deuxième lettre). Je crois que c'est une variante que l'on trouve dans le Trégor mais depuis quand ?
Quelques observations que je cite de mémoire (à vérifier donc).
Le nom Yves était l'un des noms les plus portés en Bretagne du 11ème au 13ème siècle. On l'écrivait alors sous la forme Eudon (nom qui signifie don excellent en vieux breton) et on le trouve avec les graphies Eudo/Eudonis dans les textes en latin.
Au début du 14ème siècle, on lui substitue assez rapidement la graphie Yvon (dans les textes en français) ou Yvo/Yvonis dans les textes en latin.
Il faut dire qu'Eudon n'était plus du tout adapté car le nom se prononçait alors et depuis un siècle ou deux Euzen/Eozen dans le Finistère actuel, Eon (lire Ehonne ou Ewonne) plus à l'est.
La nouvelle graphie adoptée à cette époque est en fait la reprise d'un nom d'origine germanique (d'une racine qui se rapporte à l'if) mais dont on n'a que de très rares occurrences en France au Moyen Age.
La nouvelle graphie adoptée à cette époque est en fait la reprise d'un nom d'origine germanique (d'une racine qui se rapporte à l'if) mais dont on n'a que de très rares occurrences en France au Moyen Age.
Bonjour,
Je connais quelqu'un (mon parrain) qui se prénomme Yves, mais que tout le monde surnommait Yffic ; j' ignore l'origine de ce surnom; y a t-il un rapport avec l' If ?
Sinon pour les prénoms breton, je n'ai jamais non plus trouvé de Yann ou Yannick dans les actes anciens. La traduction Française est-elle bien Jean ?
alaing44 a écrit :Je connais quelqu'un (mon parrain) qui se prénomme Yves, mais que tout le monde surnommait Yffic ; j' ignore l'origine de ce surnom; y a t-il un rapport avec l' If ?
Je suppose qu'il s'agit du même processus de formation des diminutif que Lénaïg, Annaïg, Jobbig...