Familles De PARCEVAUX

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Jean Claude Bourgeois
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Familles De PARCEVAUX

Message par Jean Claude Bourgeois »

Bonjour,

Après l'histoire des BREZAL, je suis passé à la famille voisine, du chateau de Mezarnou en Plouneventer, et autres lieux par la suite, les PARCEVAUX.

Pour étoffer mes chroniques, je suis preneur de toutes les histoires et actes que vous auriez pu dénicher dans vos recherches :wink:

J'en ai déja beaucoup, mais nous arrivons toujours à en dénicher de nouvelles sur ce forum ...

Alors, à votre bon coeur :D

Merci
Amicalement 8)
Jean Claude
seitealain
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Message par seitealain »

Bonne Année Jean Claude ainsi qu'à tous les membres du CGF

Amicalement

Alain SEITE
cgf 10801
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Claudine DELAVEYNE
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Message par Claudine DELAVEYNE »

bonsoir à tous :D
pour débuter une naissance à plouédern en 1659
05/03/1659 Plouédern (Pays : Landerneau ) baptême ou naissance
LE GUEN François Joseph Enfant de Hervé et de ROLLAND Catherine
Parrain : Barbier Sébastien Marquis De Kerjan
Marraine : De Parcevaux Françoise De Kerjan
Notes - Honorables gens

Voir le Fichier : B1659_francois_joseph_le_guen_Plouedern.jpg

bonne soirée :D
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Claudine DELAVEYNE
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Message par Claudine DELAVEYNE »

re :D
françoise de PARCEVAUX n'a pas du vivre beaucoup au manoir de mesarnou

Elle a été marraine de
Naissance de QUELENNEC, Françoise le : 2.6.1674 - Plounéventer Bourg (Marraine)
Naissance de CAROFF, Jean : 11.7.1674 - Plounéventer Bourlogot (Marraine)
Naissance de QUELENNEC, Joseph : 3.8.1674 - Plounéventer Leur Ar Morice (Marraine)

bonne soirée :D
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Jean Claude Bourgeois
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Message par Jean Claude Bourgeois »

Bonsoir,

Comme promis (à Claudine :wink: ) je m'en vais vous conter la savoureuse histoire de Françoise de PARCEVAUX, de son cher époux, de son pauvre fils, de sa bru, et autres personnages pittoresques ....

Une histoire comme je les aime, et que bien évidement, on ne trouve pas dans les généalogies officielles....
Vous comprendrez vite pourquoi. :wink:

Elle a été écrite en 1908 par Charles LE GOFFIC, dans ses chroniques, ironiquement intitulées " L'âme Bretonne"

Tout tourne bien entendu autour de la possession de ce joyau du Finistère, le chateau de Barberine, plus connu sous le nom de KERJEAN.

Image

En mourant, René Barbier laissa donc un fils du même nom dont les jours coururent les plus grands dangers lors de l'incendie de la partie Nord-Est du château.
Il épousa Françoise de Parcevaux de la maison de Mezarnou, en Plounéventer, et dame d'honneur de la reine Anne d'Autriche, qui le 15 avril 1636 donna le jour à Joseph Barbier, baptisé le 7 mai par messire Richard Miorsec, recteur de Saint-Vougay et eut pour parrain Sébastien de Ploeuc, marquis de Limeur et pour marraine haute et puissante dame Suzanne de Guemadeuc, dame de Kerviler, son aïeule maternelle.
René Barbier, son père mourut en 1665 et Françoise de Parcevaux, sa mère, treize ans plus tard en 1688 : Joseph Barbier se maria en 1668 avec une demoiselle de Laubadermont qui ne lui donna point d'enfants, mais il avait une soeur Gabrielle-Henriette-Euphrasie Barbier, née à Kerjean en 1665 et qui mariée en 1689 à messire Alexandre de Coatanscours, d'une maison fort illustre, fit passer la propriété du château dans cette nouvelle famille à la mort de son frère.


Le château de Barberine s'appelle donc Kerjean : il appartenait aux Barbier ou Le Barbier (1)

(1) Le vrai nom semble avoir été Le Barbier. « C'est en effet sous ce nom, m'écrit M. Saulnier, conseiller honoraire à la Cour, à l'obligeance et à l'érudition duquel je ne saurais assez rendre hommage, que, d'après un extrait copié par moi à la bibliothèque publique de Rennes, cette famille a été maintenue noble d'ancienne extraction par la chambre de réformation de la noblesse. »
Mais, dans l'usage courant et même sur les actes publics, on l'appelait plus communément Barbier. Preuves : « René, marquis de Kerjean et Françoise de Parcevaux, dame de Mézarnou, ont eu une fille née le 28 août 1637 : ils l'ont fait nommer à l'église paroissiale de Saint-Etienne de Rennes le 10 février 1644 et, dans l'acte dont j'ai un extrait sous les yeux, le nom est écrit Barbier.
C'est ainsi encore que se fait appeler leur fils aine, Joseph-Amador, dans un acte de baptême de la même paroisse où il comparait comme parrain, le 5 mai 1649 »
(Saulnier).


Des incidents qui seront rapportés plus loin, Kerdanet, généalogiste à la dévotion de Kerjean, ne souffle mot dans sa Notice et son silence n'est que trop compréhensible. :wink:
Quelques lignes de la correspondance de Missirien, publiée par M. de Rosmorduc, éveillèrent mon attention et m'engagèrent à des recherches qui ne furent pas toujours heureuses mais m'en apprirent assez cependant pour me permettre de reconstituer à grands traits la vie incroyablement féconde en péripéties de René Barbier, deuxième du nom, et de Joseph-Sébastien Barbier, son fils.

Ce second René avait épousé en 1627, à l'âge de quatorze ans, Françoise Parcevaux, âgée elle-même de douze ans, fille et héritière d'Alain Parcevaux, seigneur de Mézarnou, la Palue et autres lieux, et de Suzanne de Guémadeuc, dame de Kerliver.
Kerdanet se borne à dire qu'elle « aimait la toilette à la passion » et que sa beauté avait donné lieu au proverbe : Caer eo, var ar nienou, Evel princes a Mézarnou

Il eût fallu ajouter qu'on ne vit jamais pareille dépensière et qu'interdite dès 1640 et séparée de son mari depuis 1633, elle avait mis à profit ses relations de cour et son crédit personnel près d'Anne d'Autriche, dont elle était dame d'honneur, pour passer outre à la loi et dilapider ses biens de la manière la plus folle.
Son excuse est qu'elle trouvait en René un mari taillé sur son propre patron, dont elle prit avantage pour lui rendre la monnaie de sa pièce et le faire interdire à son tour.

L'extraordinaire ménage que celui de ces deux bourreaux d'argent ! « Nés l'un et l'autre avec un caractère emporté et violent, dit Missirien, ils possédaient des biens considérables (33.000 livres de rente) et néanmoins ils contractaient des dettes immenses. »
A quelles fins ? Pour quelles satisfactions de luxe, de toilettes ou de débauches ? Il n'importe.

Mais il serait plus intéressant de connaître l'origine de ces « dettes immenses. » La plus considérable fut contractée envers un certain Hamon Le Dall, sieur de Feunteuméan, marchand de draps à Landerneau, dont la créance, avec intérêts accumulés, finit par monter à 150.000 livres.
Il est fort possible que René Barbier et Hamon Le Dall aient faient de concert le négoce et peut-être la contrebande : ainsi s'expliquerait la découverte récente d'une réserve de draps dans un caveau de Kerjean.
Et, si ce commerce illicite n'est point prouvé, il est assuré du moins que René arma en course et obtint commission du «. roy d'Angleterre (Charles Ier') pour faire la guerre aux parlementaires », qu' avec un « grand vaisseau » et une « patache ». il tint la mer et donna la chasse aux « pirates », qu'il gagna même sur neuf de ceux-ci, dans le havre de Sein, la semaine de Pâques 1648, une vraie « petite « bataille», prit trois de leurs navires, en coula trois autres et dispersa le reste.

Missirien, qui plaisante de la prouesse met cette humeur guerrière du marquis sur le compte de la « mélancolie » et des ennuis que lui causait
sa séparation de biens et de corps d'avec la dame de Mézarnou.

N'y pourrait-on voir plutôt un effet de cette passion du lucre qui se révèle dans ses louches tractations avec Hamon Le Dall ?
Et le goût de l'aventure, la fougue d'un sang trop riche et qui avait besoin de se dépenser en démarches violentes, enfin un vieux ferment de haine contre l'ennemi héréditaire des Bretons, ar Saozon miliguet {Le Saxon Maudit], n'y furent-ils pas aussi pour quelque chose?

Le peu que nous savons de ce second René nous le fait voir comme une manière de barbare à peine dégrossi, livré à ses impulsions, capable des pires traits comme des plus héroïques, fonçant en aveugle sur l'obstacle et distribuant à tort et à travers ses coups de boutoir.

Je veux bien qu'avec ce caractère il n'ait pu supporter sans impatience les méchants procédés de sa femme qui, en 1650, obtenait contre lui un arrêt d'interdiction, dont elle ne fut pas longue à tirer « occasion pour piller les revenus de Kerjean, tantôt en son nom, tantôt sous des noms empruntés et toujours de concert avec les curateurs de son mari, qui, étant de son choix, lui étaient entièrement dévoués (2). »
Le vainqueur du havre de Sein trouva sans doute que la reconnaissance officielle se manifestait d'étrange façon à son endroit et, ne pouvant s'en prendre au roi lui-même, il s'en prit à celle que, non sans raison, il rendait responsable de sa disgrâce.

Je n'ai pu savoir exactement ce qu'il tenta contre elle, mais le traitement qu'il lui infligea dut être assez rude et mettre la vie de la dame de Mezarnou en danger, puisqu'à la suite de deux procès-verbaux du grand prévôt un arrêt du Parlement de Bretagne en date du 2 mai 1653 condamna par contumace le marquis à la peine de mort et à la confiscation de ses biens meubles.
Cette double condamnation semble avoir été de pure forme d'ailleurs : on dut craindre d'affronter le sanglier dans sa bauge.

Non seulement le marquis n'eut pas « la tête tranchée », comme le portait l'arrêt, mais on ne l'inquiéta même pas et il put jouir de son patrimoine, tant mobilier qu'immobilier, jusqu'au 26 juillet 1665, date de sa mort, où il trépassa fort honnêtement au manoir de Kerc'hoent, paroisse du Minihy de Léon, « dans son lit, chez lui, au milieu de sa famille, après avoir fait les 6 et 7 du même mois un testament où il disposa en pleine liberté de ses biens et qui reçut sa complète
exécution. »

La dame de Mézarnou, sa veuve, lui survécut vingt-trois ans. Elle habitait Paris, mais n'avait qu'une fille de chambre et logeait en garni.
Cela ne suppose pas un grand train de maison et l'on ne sait vraiment trop à quoi passait son argent.
En 1687 encore, âgée de soixante-douze ans, elle signait à sa fille de chambre « procuration générale pour vendre tous ses biens, en vertu de laquelle elle aurait même vendu pour la somme de 5.000 livres seulement des bois taillis qui estoient de plus de valeur de 30.000 livres. »

Les 5.000 livres fondirent comme le reste et, quoique ayant « 10.000 livres de rente au moins de son propre et plus de 4.000 livres de provision sur les biens de son mary », sans compter les tours de bâton, cette incorrigible personne s'arrangeait en mourant (1688) pour laisser le bec dans l'eau son logeur, l'abbé de Grammont, et son tailleur, le sieur Darcé, son créancier d'une somme de 500 livres par an depuis..., l'autre d'une somme de 9.000 livres, qu'il leur fallut disputer à sa succession.

(2) A la vérité, l'arrêt laissait au marquis la jouissance pleine et entière de ses biens, mais portait quil ne pourrait les vendre, aliéner ou engager sans le consentement de quatre parents du côté paternel et de quatre parents du côté maternel.
L'un de ces curateurs était Jean de Lannion, sieur des Aubrays (le fameux Lézobré des légendes bretonnes), qui avait épousé Mauricette Barbier, fille du premier René et de Françoise de Quélen, et qui était donc le beau-frère de René II.
Il est cité dans une des rares pièces concernant la famille Barbier qui se trouvent aux archives du Parlement de Bretagne (Série B. — Extrait des registres d'audience de Grand-Chambre. Arrêt du 21 nov. 1647).


L'histoire, n'est pas terminée, loin de là, et demain je vous livrerai les turpitudes de Joseph, le fils, et surtout de la bru ....du saignant, de l'erotisme et plein d'autres histoires d'amour :twisted:
Amicalement 8)
Jean Claude
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Jean Claude Bourgeois
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Message par Jean Claude Bourgeois »

Bonsoir,

Voici donc la suite, pas triste non plus :wink:

L'arrêt de 1650, qui avait prononcé l'interdiction de René Barbier, portait en outre que les enfants des deux époux seraient « envoyez au collège, pour apprendre les bonnes lettres, jusqu'à ce que l'aisné fût en âge d'être mis à l'Académie ; et cela par l'un des trois parents nommez pour donner leur suffrage, lorsqu'il s'agiroit de l'éducation. »

En conformité de cet arrêt, Joseph Sébastien "Amador", ayant atteint ses dix-sept ans, partit pour Paris au mois de janvier 1653 et fut placé « à l'Académie, pour y apprendre les exercices et les devoirs d'une personne de qualité. »
Par surcroît de précaution, la mère et les parents de Joseph, «qui connaissaient la facilité (sic) du marquis de Kerjean le père, dans la juste crainte qu'il n'engageât son fils dans un mariage qui ne seroit ny heureux, ny honorable », obtinrent du Parlement un second arrêt lui défendant de tirer l'enfant de l'Académie ou de le marier. :twisted:

C'était le vrai moyen de le piquer au jeu.
Ainsi provoqué, notre homme (René le papa) jette feu et flammes.
Il jure de « se vanger » et n'y réussit que trop bien :
Cinq jours lui suffisent pour bâcler le mariage de Joseph avec une demoiselle Marie Martin de Laubardemont (contrat signé le 27 mars 1654, ban unique le dimanche 29, mariage le 31 :!: ), laquelle n avait ni sou ni maille et ne pouvait donc être qu'une charge pour son mari, si le vieux marquis ne s'était engagé à servir aux conjoints une rente de 6.000 livres et à les entretenir, « eux et leur train », au château de Kerjean.

L'engagement lui pesa-t-il à la longue ? Marie de Laubardemont se montra-t-elle une bru revêche ? Sa conduite prêtait-elle à la critique déjà ?
Ou fut-ce seulement de n'avoir pas donné d'héritiers à son mari qui indisposa son beau-père contre elle ?
Toujours est-il que le vieux marquis ne tarda pas à se repentir de « ce qu'il a voit fait par dépit et colère. »
Avec autant de passion qu'il avait mis à conclure le mariage de son fils, le voilà qui en réclame la cassation, soutenant qu'il était nul, puisqu'il avait été contracté en violation des arrêts du Parlement et dans des formes illégales. :!:

Le jeune marquis, qu'on n'a pas consulté, se refuse, « soit par honneur ou inclination », à se séparer de sa femme.
Et même, apprenant que son père et sa mère poursuivent «chaudement » au Parlement de Bretagne l'annulation de son mariage, il décide de se rendre à Rennes pour « empescher la surprinse » ;
Mais, Marie de Laubardemont « lui ayant remontré que les sollicitations des femmes estoient toujours puissantes et qu'il seroit plus à propos de lui laisser faire ce voyage », il change d'avis et, après lui avoir fait « compagnie pendant deux journées et s'être donné bien des témoignages d'une amitié réciproque », :wink: il l'expédie à sa place, munie d'une procuration en règle, sous l'escorte de trois valets, Laguillette, Vendosme et Laburthe, dit « père Michelet ».
Un vrai trio de coquins, selon le jeune marquis. :twisted:

Encore s'explique-t-on mal qu'à leur suggestion Marie de Laubardemont, qui avait tout intérêt à demeurer marquise de Tromelin, au lieu de s'arrêter à Rennes pour défendre la validité de son mariage, ait brûlé l'étape et s'en soit courue d'une traite à Paris où elle commença de mener, au témoignage du bon Missirien, « la vie la plus scandaleuse.»

Tout n'est donc point mensonge dans les accusations si précises portées contre elle par son mari et qui la représentent comme s'étant faite « la dame des plaisirs de M. le Grand Maistre (Le duc du Lude, grand-maître de l'Arsenal.) » et tenant commerce public de galanterie au Palais-Royal, puis rue des Tournelles et, en dernier lieu, dans le quartier de l'Arsenal.

Son appartement « estoit un lieu de débauche, où tout le monde estoit bien venu... Elle estoit propre à tout faire ; elle payoit de sa personne ou de la personne de quelqu'autre : les Amans n'avoient qu'à choisir. » :lol:

Après avoir été « entretenue par un mousquetaire et par le nommé Duval, elle avoit passé entre les bras du sieur de Grandmont, de l'abbé de Parsibelle :twisted: , du valet La Chapelle, du duc du Lude enfin, de qui « elle recevait de bons présens » et servait les intrigues, notamment avec « une demoiselle de qualité » dont il « estoit extrêmement amoureux » et qu'elle essaya d'attirer à l'Arsenal.
Aussi bien « sa plus sérieuse occupation » était- elle « de débaucher les jeunes filles et de mettre leur pudeur à l'encan. »

Outre la nommée Faverolle, « fille de débauche », elle avait « auprès d'elle une petite fille qui estoit libre et hardie en paroles sales et déshonnestes » ;
Un témoin, Grandnom, dépose qu'ayant été prié à déjeuner par La Chapelle « chez la dame marquise de Querjan » (sic), il y vit « des filles qui dansèrent toutes nues. »

Et ce sont les mêmes paroissiennes sans doute dont elle se fit escorter chez le lieutenant-criminel Dessita, qui, saisi par Joseph d'une demande d'informer, au lieu de « décerner un décret de prise de corps contre cette emportée » et « pour faire les choses plus honnestement », l'avait invitée à se rendre « chez lui » à fin d'interrogatoire : la Laubardemont n'eut garde d'y manquer et, ne voulant point être en reste avec un magistrat si galant, lui offrit la surprise d' « une compagnie de Syrènes auxquelles Ulysse même n'aurait pas résisté (Moi non plus)

Il semble bien qu'en tout ceci Joseph soit de bonne foi et nous avons vu que tel était aussi l'avis de Missirien.
Malheureusement pour le plaignant, les juges ne partagèrent pas cet avis : Convaincu (ou présumé tel) de subornation de témoins, Joseph fut condamné une première fois par le Châtelet (13 mai 1682) à faire « amande honorable devant Notre-Dame, puis banny à perpétuité hors du Royaume, ses biens confisqués », etc.
Le Parlement confirma purement et simplement cette sentence par arrêt du 21 août 1682.

Et tant de sévérité ne laisserait pas de surprendre si, avec tous ses titres, Joseph-Sébastien Barbier, « chevalier, seigneur marquis de Querjan, chef d'escadre de Bretagne, commandant le Régiment de Léon », n'avait été encore, au moment du procès, un assassin et un contumace. :!:

La Laubardemont ne valait sans doute pas cher: mais que penser de Joseph lui-même?
Les procès pendant entre son père et Hamon Le Dall suivaient toujours leur cours : la mort des deux parties ne les avait pas éteints ; ils continuaient entre leurs hoirs ; les saisies succédaient aux saisies, les arrêts aux arrêts.
La justice ne fut jamais pressée : elle l'était encore moins sous l'ancien régime que de notre temps.
Cependant, au lieu de s'en remettre à ses décisions, Joseph Barbier, de retour à Kerjean, se portait à une tentative de meurtre sur la personne de Jérôme Le Dall (fils de Hamon?).
L'attentat, qui se place vers 1680, eut pour théâtre Plouescat, où Jérôme s'était rendu sans doute pour son commerce, un jour de foire ou de « pardon. »
S'il ne s'agit pas d'un guet-apens, ce dut être à tout le moins une de ces violentes bagarres entre gentilshommes et manants, feutres à plumes contre calahoussen. épées contre pemi-baz, comme nous en peignent les gwerzioii de Luzel.
Nombre de seigneurs bretons ressuscitaient en plein XVIIeme siècle les moeurs de la féodalité.
Et le fait est que l'abbé de Penanprat, qui « a laissé un armorial et nobiliaire manuscrit où il épargne peu les grandes familles bretonnes », dit expressément que le marquis de Kerjean « se tenoit bloqué dans son château, où il exerçait la tyrannie, avec les marquis de Maillé et Locmaria du Guerrand. »
De ces aires féodales, nos brigandeaux se lançaient sur les manants qui avaient le mauvais heur de leur déplaire, raflaient les jolies pennerez et ne se gênaient pas au besoin pour détrousser les marchands.
Ils se flattaient d'une impunité que la justice royale n'était pas toujours disposée à leur accorder, Joseph Barbier en fit l'expérience.

Ecroué dans les prisons de Quimper-Corentin, d'où il s'évada par effraction, et condamné à 10.000 livres d'amende, il était repris peu après, peut-être à l'instigation de sa mère, et enfermé au Petit-Châtelet de Paris, puis à la Conciergerie du Palais.
C'est seulement pendant sa détention qu'il apprit, si on l'en croit, les débordements de sa femme, dont il était séparé depuis plus de vingt ans, et c'est du Chàtelet qu'il adressa requête au lieutenant criminel pour obtenir permission d'informer contre elle (25 juillet 1681).
On sait l'accueil que ménagèrent les juges à cette requête, renouvelée avec un égal succès le 2 mars 1682.
Banni du royaume, dépouillé de son patrimoine, abandonné de ses parents, dont certains, qui convoitaient son héritage, avaient lié partie avec la Laubardemont, le triste sire se retira dans le Comtat Venaissin et entre temps, pour n'en pas perdre l'habitude, fit quelques années de prison au château de Pierre-Encise, près Lyon.

Après sa femme, peut-être n'eut-il pas d'ennemi plus acharné à sa perte qu' Euphrasie Barbier, dame de Coatanscour, sa « niepce cruelle », qui, à défaut d'héritier direct, était appelée à lui succéder dans ses biens et qui mit tout en oeuvre, d'après Missirien, pour entrer plus tôt en leur possession
Joseph, non sans quelque fondement, l'accuse de l'avoir dénoncé et fait arrêter en 1689 à Paris, où elle l'avait attiré dans l'espoir de « le faire condamner à mort pour infraction de son ban. »
Vainement, au décès de sa mère, argua-t-il près des tribunaux que, d'après la coutume de Bretagne, le bannissement n'entraîne pas la mort civile et ne prive pas le banni de son patrimoine et de l'aptitude à recevoir un héritage: le château de Kerjean, ses dépendances, ses revenus, passèrent à la dame de Coatanscour.

Joseph n'obtint qu'une dérisoire pension de 2.500 livres.
Il vivait encore en 1715. Presque octogénaire, « sans secours, sans crédit », il adressait au roi, cette année-là, d'Avignon, une supplique lamentable : il y affirmait le sincère repentir de ses fautes, retirait toutes les accusations qu'il avait portées contre sa femme, lesquelles, disait-il, étaient la suite « de quelques méchants conseils, pendant qu'une longue prison lui ôtait la liberté du corps et celle de l'esprit » et terminait en implorant la clémence royale.
La supplique fut écoutée et Joseph obtint des Lettres de rémission qui évoquaient l'arrêt de 1682 et restituaient le suppliant « dans sa bonne fàme et renommée, honneurs, dignitez et privilèges, et dans tous ses biens non d'ailleurs confisquez, droits et actions, pour en jouir et les exercer comme si le dit arrêt n'était pas intervenu. »

Il est toutefois fort probable que ces Lettres, au moins en ce qui concerne la clause récupérative des « biens, droits et actions », ne furent suivies d'aucun effet, car les Coatanscour se substituèrent paisiblement aux Barbier dans la jouissance de Kerjean.

Celle que Joseph appelait sa « niepce cruelle », Gabrielle-Henriette-Euphrasie Barbier, née en 1665, mariée en 1689 à Alexandre de Coatanscour, était morte dans l'intervalle (17 nov. 1703).
Elle avait eu de son mariage, le 17 juin 1690, Alexandre-Paul-Vincent de Coatanscour qui servit dès l'âge de quinze ans dans les mousquetaires
et fut nommé colonel du régiment d'Angoumois le 28 février 1714.
I1 épousait la même année Louise-Marguerite Chambon d'Arbouville, qui lui donnait un fils mort en bas âge et trois filles, dont l'aînée seule nous intéresse.

Née « dans la grande chambre du château de Kerjean », le 25 mai 1724, Suzanne-Augustine de Coatanscour ne démentit point cette noble origine.
Je veux bien qu'elle ait été belle, puisque Kerdanet s'en porte garant, mais elle a laissé surtout une réputation d'arrogance qui perce au travers des lignes du panégérique de Kerjean.
Cette fière personne ne trouvait aucun parti assez haut pour elle.
Elle en rebuta tant qu'elle faillit sécher sur tige. :lol:

A la fin elle fut heureuse qu'un gentilhomme de bonne famille, mais sans fortune et presque quadragénaire, Louis-François-Gilles de Kersauzon-Brézal, lui fit la grâce de l'épouser (1755).

Et il est vrai qu'elle avait alors trente et un ans sonnés. Mais elle y mit comme condition qu'il prendrait « en seigneurie » le nom de Coatanscour .
Deux enfants, un garçon et une fille, naquirent de cette union tardive et n’eurent qu'une courte fleur de vie.

Kersauzon-Coatanscour mourut lui-même en 1767, à l'âge de cinquante
et un ans. La marquise de Coatanscour continua d'habiter Kerjean avec sa soeur Anne-Marie, veuve d'un Launay de l'Estang, baron du Saint-Empire.
Elle tenait son château sur le pied de guerre, comme au moyen-âge, les coulevrines et les bombardes chargées, les herses baissées, les pont-levis « exhaussés » chaque soir au son de la cloche et les clefs de la place déposées en grand arroi « sous » son chevet On observait en outre, dans le château, l'étiquette et le cérémonial qui rappelaient les premiers âges de la féodalité.
Dans les repas, la marquise, placée au haut bout de la table, assignait aux convives les rangs dans la juste mesure du mérite qu'elle leur supposait : les marquis et les comtes ses parents, puis les chevaliers, occupaient les postes d'honneur et, par gradations insensibles, la ligne descendait jusqu'à la roture, qui commençait par le procureur fiscal et finissait par le chapelain.

On connait la suite, la guillotine etc ....

J'adore ces belles histoires d'amour chez nos nobles gens du Finistère passé :wink:
Amicalement 8)
Jean Claude
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Claudine DELAVEYNE
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Message par Claudine DELAVEYNE »

"Elle en rebuta tant qu'elle faillit sécher sur tige"

quelle horreur jean-claude :shock: pauvre marquise :cry:

laisse nous rêver :D :D
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Jean Claude Bourgeois
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Message par Jean Claude Bourgeois »

Je n'ai fait que "passer" ce texte centenaire :wink:
Il est vrai qu'aujourd'hui, on serait plus allusif, attentif, ou langue de bois ....
Amicalement 8)
Jean Claude
Françoise Vigouroux
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Message par Françoise Vigouroux »

Bonsoir,

Je ne sais pas si le Général Jacques de Parcevaux qui a été maire de Saint-Urbain est un descendant des Parcevaux de Plounéventer, mais je vous donne ci-dessous l'article qu'il a écrit pour le livre comportant les récits d'anciens maires du pays de Daoulas, paru en 2009.

Jacques de Parcevaux +
Maire de Saint-Urbain de 1977 à 1989

Né en 1914 à Rennes, il décède dans sa 95ème année, le 18 avril 2009. Huitième d'une famille de huit enfants, il participa à la libération de Paris. Il sera fait grand officier dans l'ordre de la Légion d'honneur en mars 2009.

"J'ai partagé mon enfance entre Rennes et Saint-Urbain où habitaient mes grands-parents, dans le manoir de Creac'h Balbé, construit en 1860 par mon grand-père. Deux ans après ma naissance, mon frère aîné était tué au front, il avait 19 ans. Mon père, officier de marine, mourut en 1923 des suites de faits de guerre. J'ai donc été initié très jeune à la vie militaire.

A la fin de mes études à Rennes, je suis entré à Saint-Cyr en 1936, pour être affecté à la Cavalerie en 1938. Devenu instructeur des cadets de Saumur, je participe avec mes cadets aux combats sur la Loire en juin 40. A cette issue, et avec ce qu'il reste du régiment, nous rejoindrons Montauban par nos propres moyens, tantôt à pied, tantôt à vélo...

Poursuivant mon service en Afrique du Nord, je participe à la campagne de Tunisie comme lieutenant de spahis. Ensuite, les événements se succèdent sur fond de conflit mondial : capitaine d'un escadron de char, je rejoins la division Leclerc, puis l'Angleterre, pour participer au Débarquement en Normandie avec les troupes alliées. Ce sera Paris ensuite, et sa libération, avant d'être blessé en Lorraine.... Quand est signé l'armistice, je me trouve en Bavière. Après un séjour à l'Etat Major, je serai nommé au commandement d'un régiment en Algérie où je resterai deux ans, dans la région de Constantine. Viendront alors, Besançon et Nancy, puis Nantes, avant que je prenne ma retraite militaire.

Dès mon installation à Saint-Urbain, pays de mon grand-père paternel, je suis sollicité par le maire, Jean Cohat, pour m'engager au sein du conseil municipal. Plus tard, quand on me proposera de me présenter aux élections de 1977 dans la fonction de maire, j'accepterai à la condition qu'on m'épaule, ne connaissant rien à la gestion d'une commune !

C'est ainsi qu'un général a mené une petite commune de 800 habitants, 25 exploitations agricoles d'une superficie moyenne de 10 hectares, avec la précieuse collaboration des élus de conseil municipal et du secrétaire de mairie Jean-Paul Guéguen. A partir de 1980, la population augmente rapidement, entraînant le développement des équipements, l'agrandissement de l'école, la construction d'une salle polyvalente, le Ti Kreis Ker.... La construction du pont de l'Iroise accélérera encore le développement de la commune désormais rapprochée de l'agglomération brestoise.

De ces 2 mandats successifs, je ne garde que de bons souvenirs. J'avais à coeur de veiller à la bonne entente de l'équipe, malgré les divergences d'opinion. Je ne me suis pas représenté en 1989, me sentant trop âgé pour faire face à l'évolution sociale devenue si rapide. Aujourd'hui, je suis confiant : le bocage y a été particulièrement bien conservé et le cadre de vie ne semble pas menacé. Un regret, peut-être, c'est le départ des religieuses de Créac'h Balbé qui ont exercé durant 60 ans une influence considérable sur l'éducation et l'accueil. Ma plus forte émotion fut d'avoir le plaisir, en tant que maire, de marier l'une de mes filles....

Je partage désormais ma vie entre Saint-Urbain l'été et Nantes l'hiver, entouré de près ou de loin de mes 4 enfants, 15 petits-enfants et 12 arrière-petits-enfants. J'ai conscience d'avoir rempli ma mission d'élu dans la tradition familiale puisque j'étais le troisième maire de notre famille depuis 1884."

Image

Monsieur de Parcevaux est inhumé à Saint-Urbain.
Cordialement

Françoise
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ROUSSIN Yvette
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famille de PARCEVAUX

Message par ROUSSIN Yvette »

Bonjour,

Surprenantes les turpitudes de cette famille ! tous les coups étaient permis, au propre comme au figuré.

La généalogie de la maison de Saisy de Kerampuil comporte un chapitre sur la famille de Parcevaux (pages 259 à 274) sur le site GALLICA.

J'attends la suite de l'histoire narrée par Jean-Claude Bourgeois.

Cordialement,
Yvette Roussin
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Jean Claude Bourgeois
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Message par Jean Claude Bourgeois »

Bonsoir Françoise,

Merci pour ce texte que je n'avais pas.

Ce Jacques de PARCEVAUX, né en 1914 à Rennes, Maire de St Urbain, est :

Fils de Paul marié le 11 avril 1893 à Tours, avec Marie Louise BAILLOUD de MASCLARY

Petit fils de Pierre X à Nantes le 24 mai 1864 avec Noemie JAILLARD DE LA MARRONNIERE

Arriere petit fils de Louis Claude X le 5 octobre 1812 à Saint Urbain (enfin de retour en Finistère :wink: ) avec Louise de GOESBRIAND

Il n'a pas été facile de le retrouver, car si Jacques est bien né à Rennes, il mentionne son frère ainé, † le 25 sept 1916, Jean Marie, et le SGA donne sa naissance à Tours en 1896 .... :wink:
Amicalement 8)
Jean Claude
yvonne prigent
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Message par yvonne prigent »

Bonsoir a tous,

je ne sais pas si vous avez remarqué cet acte ...
Actes . ARCHIVES MUNICIPALES DE RENNES ; Paroisse de Saint-Germain .
1634/1638... acte N° 13 sur 188...
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On remarque la grande signature de la marraine ...FRANCOISE DE PARCEVAUX ..............
je pense que nous sommes en 1635...( donc avant la naissance de son fils)

Naissance du fils de Louis de COETLOGON, sgr de Mejusseaume ? , conseiller du Parlement X Dame Louise Le MENEUF (celle-ci est marraine a la page 15/188), bapteme du 31/1/1635.

Parr ....Mtre Guy .... de Brequigny, conseiller du Roy...président en la Cour.
Marr ...Françoise de PARCEVAUX , dame de Kerjean ...( sa signature) ...
( la meme que dans l'acte de Claudine ) ...

---------------------
( oui , elle voyage ... , je pense que l'on doit trouver des signatures a Paris également)...

Bonne soirée a tous .
Bien cordialement .
Yvonne Prigent .
ANDRE YVES
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Message par ANDRE YVES »

bonjour a tous
juste pour vous signaler 2 marraines sur lochrist.
DE PARCEVAUX jeanne dll de portznevez de 1640 a 1643 sg puis dll
de lanhouardon de 1649 a 1659.
DE PARCEVAUX marie dll de k/jan de 1688 a 1693 sg.
pas plus de renseignement.
yves[/img]
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Jean Claude Bourgeois
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Message par Jean Claude Bourgeois »

Bonsoir Mesdames

Ce n'est pas la fête des mères, mais je vous transmets ce soir ce texte trouvé cet après midi :wink:

Les femmes sont l'âme de tout ce qui a remué la France et, par elle, le monde.
A Castelfidardo, les Zouaves combattaient sous les yeux de leurs mères, présentes à leur pensée, et sous les murs du sanctuaire où la Reine des Martyrs engendra le Roi de Martyrs.
Tous, en marchant à l'ennemi, répétaient ce mot de Paul de PARCEVAUX : « Je lègue Mon âme à Dieu, mon coeur à ma mère, mon corps à Lorette. »
A leurs mères, à Marie, qui les inspirait tous, revient l'honneur de la victoire. Comme jadis les chevaliers, comme plus tard les Vendéens, c'est sur les genoux de leurs mères qu'ils ont appris à mourir pour Dieu, l'Église et la patrie


Tiré de : Les voix de Rome : impressions et souvenirs de 1862 : fêtes et discours, canonisation du 8 juin, traditions et monuments du droit chrétien / Auteur : Victor de Maumigny Edité en 1863

En 1860, Paul de Parcevaux, suivant la tradition familiale d'être le défenseur de la Religion, partit comme volontaire pour l'Italie sous les ordres de M. de Pimodan. Il fut nommé sous-lieutenant, quand son bataillon reçut l'ordre de rejoindre l'armée pontificale à Lorette, contre les Piémontais. Mais au cours du combat de Castel-Fidardo, il tomba frappé d'une balle et fut transporté à l'hôpital d'Osimo, où il mourut 26 jours après, à l'âge de 29 ans.
Suivant sa volonté, son corps repose dans le sanctuaire de Lorette, contre l'autel de la chapelle souterraine, côté de l'évangile. Son coeur fut rapporté à sa mère et transporté processionnellement du manoir de Tronjoly à l'église de Cléder. Une plaque de marbre le relate dans la nef, du côté gauche.
La conduite héroïque de ce zouave pontifical est un honneur, qui a été exalté par le général de Charette lui-même.
(Notice sur la maison de Parcevaux, Laval, 1942)
Amicalement 8)
Jean Claude
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Jean Claude Bourgeois
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Message par Jean Claude Bourgeois »

Pour continuer les histoires d'amour de cette famille, voici un petit résumé (trouvé sur le net mais dont j'ignore l'auteur) de l'histoire de la Belle et du Brigant :

Histoires d'amour de nos régions.
La Fontenelle, Ar Bleiz "le Loup".

Guy EDER de La Fontenelle, surnommé Ar Bleiz "le Loup", est un brigand de grand chemin, né vers 1575 et de petite noblesse, qui profite de la guerre civile qui s'étend de France vers la Bretagne pour mettre le pays à feu et à sang. A la tête de quatre cents cavaliers, il pille châteaux et villages.

Il s'attaque au manoir de Mezarnou, (habité par Hervé de PARCEVAUX) à peine remis d'un pillage, et qui n'est plus que ruine.
Il n'y a plus rien au manoir, ni meuble, ni boiserie, ni bétail, que la dame du manoir (Renée de COETLODON, veuve de Lancelot LE CHEVOIR), seule; mais elle a une fille de huit ans, Marie Le Chevoir, son héritière.
La Fontenelle, dépité devant le dénuement de la dame qui n'a plus un seul bijou, s'empare de Marie, sa fille.
Qu'espère-t-il ainsi? Une rançon? Se venger? Nul ne le sait. Mais il enlève la petite fille sur son cheval et l'emporte. Sa mère crie, sa nounou crie, les servantes implorent, toutes pleurent, sauf Marie. Elle regarde le bel homme solide qui la serre dans ses bras, droit dans les yeux, et lui déclare: " Vous serez obligé de m'épouser".
Ar Bleiz éclate d'un formidable éclat de rire. Longtemps qu'il n'a pas ri autant. La gamine lui plaît.
Peut-être vais-je t'épargner fillette?" "Je ne suis pas une fillette, répond-t-elle du tac au tac, et bientôt je serai une femme et je vous choisirai comme époux"

Ar Bleiz, le Loup, avec regret mais fermeté, la dépose au couvent. "Je vous la confie, ma mère, faites-en une dame".
La mère supérieure s'incline et s'empare fermement du poignet de la fillette qui se débat. "Mais je veux rester avec vous" lui dit-elle, en s'accrochant à la selle. "Je vais là où le danger m'appelle, fillette". "J'irai aussi, je n'ai pas peur, je vous aiderai".
Emu comme il ne l'a jamais été, le Loup pose un baiser rapide sur le front de Marie. Elle lève hardiment le visage et lui effleure les lèvres. Le galop emporte son au revoir. "Adieu Marie, sois sage et devient belle". Et il disparaît dans les bois.

Enfermée dans le couvent, Marie doit accepter ce que sa nature rétive refuse. Ne pas asperger d'eau ses voisines, ne pas rire aux éclats, ne pas se coucher nue, ne pas courir en relevant ses jupes. Ne pas soupeser ses seins pour voir s'ils deviennent enfin lourds. Elle surveille chaque jour, se désole de sa platitude, de ses jambes grêles, de ses hanches à peine esquissées.
Elle prie comme on rage. Et harangue Dieu pour qu'il la fasse sortir.
Les années passent, le printemps arrive avec ses 14 ans. Elle a ce qu'elle espérait: une taille fine, une gorge pleine et un regard qui ne plie jamais. Mais on semble l'avoir oubliée dans son couvent. Personne ne sait qu'elle est là, au secret, à part lui. Lui, dont elle rêve chaque nuit depuis 6 ans. Qu'elle attend sans jamais se lasser. Elle sait qu'il va venir. Elle en a la conviction absolue. Ce sera un matin très tôt? Un soir, dans le crépuscule de la lumière?

Ce sera un matin, alors que tout le monde dort encore. L'homme qui se tient dans la cour de l'abbaye est plutôt gros et lourd. Il s'annonce. Marie a soudain peur. A-t-il pu tant changer en six ans? Non, c'est impossible. On lui sert victuailles, eau coupée de vin, pain chaud. Marie tremble. Il rote, et annonce qu'il est le serviteur du seigneur. Elle respire.
" Le seigneur de la Fontenelle est derrière moi et il vient chercher la demoiselle", dit-il encore. Ar Bleiz le Loup s'avance, droit, élégant, ses cheveux sont argentés mais il a la même morgue. Ils se regardent droit dans les yeux. Il sent le cheval, elle a encore sa robe de novice. Le prêtre dans le jardin pose une main sur la bible, au-dessus de leurs têtes, et elle dit "oui". Il l'emporte sur son cheval. Il lui apprend à tenir une arme, à se battre, à monter à cru. A galoper à la tête des hommes. A ne jamais se plaindre. Elle met au monde leur enfant dans les bois. Elle est devenue une louve. Comme lui.
Lorsque la police du roi le captura, lui, le Loup, elle ne pleura pas. Il fut roué en place de grève. Et la dernière chose qu'il entendit, ce fut le chant de la louve, beau et long, qui lui disait son amour. :wink:


Un livre intéressant sur cette histoire :
Le Brigand de la Cornouailles, chronique bretonne sous la Ligue,... par Moreau, Louis-Guillaume, 1860
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... pagination

Et pour revenir sur terre : :twisted:
Un document datant de 1619 (Arch. Côtes d’Armor – 53 J 11), prétend que ce sont Hervé de Parcevaux et Renée de Coetlogon qui « baillèrent prodvitoirement et livrèrent ladicte Le Chevoir de leur propre auctorité à Messire Guy Eder, sieur de La Fontenelle pour la luy faire espouser sans advis de parents ni décret de justice ». Est-ce par contrainte ou par nécessité, on ne le saura jamais.
:wink:
Amicalement 8)
Jean Claude
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