Bonsoir à tous
Voici des textes et des images sur cette famille dont je descends aussi :
D'abord l'acte de décès du "patriarche" Hervé Arzel le 13-8-1673 à Ploudal. "Hervé Arzel mesnager, mourust catholiquement au village de Lavlosque le traiziesme d'aoust mil six centz septante trois après s'estre bien muny de ses sacrements & a esté le lendemain son corps inhumé dans l'eglise de céant et ont assisté au convoy Marguerite Kerneuzet sa veuffe, Hervé, Roparz, Marie & Catherine Arzel ses enfants et plusieurs autres, tous declarants ne sçavoir signer, la sainte messe celebrée & chantée par le soubzsignant recteur en foy de quoy il signe. J. Briant, recteur de Ploudalmezeau." (source : ADF, 1 MI EC 218/2, BMS Ploudal. 1669-1690, vue 151).
Le décès de son fils Robert (ou Roparz) Arzel, suivi par celui de son épouse Guyonne Jaouen :
† 17-6-1707 Ploudal. "Robert Arzel agé de soixante dix ans après avoir reçeu ses sacrements mourut catholiquement au village de l'afflosq le dix septième jour de juin mille sept cents sept et son corps fut le lendemain inhumé dans cette église par le ministère du soubsignant curé assisté de son clergé. Y Pellen curé de Ploudalmézeau". (ADF, 1 MI ECB 218-3, BMS Ploudal. 1691-1721)
J'avais noté un article signalant la mort en 1707 de Robert Arzel
dit Denik doué = "le petit homme de Dieu" ("Le mythe et l'histoire : le comte du roi aux oreilles de cheval ou le seigneur de l'île Karn", dans "Etudes sur la Bretagne et les pays celtiques – mélanges offerts à Yves le Gallo", éd. CRBC et Institut culturel de Bretagne, 1987, p. 366).
J'ignore la source exacte de l'information, mais ce surnom doit désigner sans doute le même homme.
Guyonne Jaouen, décède le 15-3-1723 à Ploudal., avec visiblement une erreur sur le prénom de son mari : "Ce jour quinzième de mars 1723 a été inhumé en cette eglise le corps de Guyone Jaouen veuve d'Antoine (sic) Arzel decédée hier catholiquement au village de Laflosq agée d'environ soixante et traize ans, et ont assistés a son enterrement Prigent et Claude Arzel ses enfans qui ont declarés ne scavoir signer, de ce interpellés suivant l'ordonnance. J : Corre, curé de Ploudalmezeau." (ADF, 1 Mi EC 218/4, BMS Ploudal. 1722-1746, fol° 6 v°, vue 31).
Ensuite l'intéressante dispense d'empêchement sur le registre de Plourin, suivie du mariage le 23-9-1675 :


"Copie de dispense obtenue de monseigneur l'illustrissime et reverendissime Pierre, evesque comte de Leon par Robert Arzel et Guyonne Jaouen.
Pierre, evesque comte de Leon, au recteur de la paroisse de Plourin, salut et benediction. De la part de Robert Arzel laboureur de terre aagé de trente deux ans, de la paroisse de Ploudalmézeau, et Guyonne Jaouen aagée d'environ vingt et cincq ans, fille de Hierosme et de Janne Robichon ses père et mère, de votre paroisse, nous a esté exposé qu'
ils servent à gage depuis les quatre ans en ca chez Prigent Jaouen mareschal et mesnager de la dicte paroisse de Ploudalmézeo, que depuis ce temps la longue et indiscrette familiarité et fréquentation desdictes parties les a tellement faict descrier dans ladite paroisse et autres circonvoisines, qu'il est très difficile que ladite Guyonne Jaöuen puisse trouver autre party, que pour rompre cours à ces bruicts et discours, ils désirent mutuellement contracter mariage en face d'Eglise du consentement de leurs parents qui y donnent les mains, mais d'autant qu'ils ont appris par gents dignes de foy qu'ils sont parents au quatriesme degré de consanguinité vis à vis, ils nous ont requis les dispenses nécessaires à cet effect sur ledict degré de parenté, nous affirmants qu'ils sont pauvres, vivants du travail de leurs mains, et n'ont de quoy envoyer en Cour de Rome pour obtenir ladicte dispense, declarant en outre ne cognoistre autre empeschement canonicque ny civil a l'effect dudict mariage, de tout quoy ils nous ont faict conter par personnes dignes de foy, suivant le certificat de noble et venerable missire Francois Teven recteur de la paroisse de Landtzpaul Ploudalmezeo, par nous commis à l'audition des tesmoins et suivant la deposition dudit Hierosme Jaouen père de ladicte Guyonne confirmant tout ce que dessus,
le tout consideré et le sainct nom de Dieu invocqué, nous, tant en vertu d'indult apostolicque que de nostre authorité episcopale, avons dispensé et pour bonnes considerations, dispensons lesdictes parties dudict quatriesme degré de consanguinité, pourveu qu'il n'y ait autre empeschement canonicque, et en consequence nous vous permettons de recevoir les promesses de mariage a futur, desdictes parties en face d'Eglise, et de proceder en suitte a la celebration dudict mariage par paroles de present selon les formes du sacré concile de Trente, et en observant les loix ecclesiasticques et civiles, les statuts et reglements de ce diocese, et seront les presentes inserées sur le registre des relations des mariages de vostre paroisse. Sur la declaration faicte dans l'audiance de nostre jurisdiction seculiere par le commis du papier timbré de n'en avoir plus dans son bureau, nous nous sommes servis du present. Donné a St Paul soubz nostre signe, le sceau de nos armes et le contre sceel de nostre secretaire ordinaire, le troisiesme septembre mille six centz soixante et quinze, ainsi signé Pierre E. C. (evesque comte) de Leon, et plus bas est escript par comandement de monseigneur Le Guevel, et scellé. (…)
Collationné fidellement a l'original que j'ay delivré audict Robert Arzel avecq certificat de ses espousailles faictes, ainsi que sera cy apprès rapporté, en tesmoin de quoy je soubsigne, Servais Moulin prestre recteur dudict Plourin le vingt et troisiesme de septembre l'an mille six cents soixante et quinze. S : Moulin, recteur de Plourin.
Les jour et an cy dessus, j'ay qui soubsigne, recteur de la paroisse de Plourin susnommé, faict les espousailles d'entre lesdicts Robert Arzel et Guyonne Jaouen en vertu de la dispence par eux obtenue, dont la coppie est cy dessus, et de l'autre part, lesdictes espousailles ont esté solemnellement faictes et la benediction nuptiale, par moy susdict Moulin, en la chappelle de la saincte famille sur le cimetiere de mon eglise en presence du père de ladicte Jaouen, de Prigent Jaouen son oncle, et Michel Jaouen son frere, ledict Prigent soubsignant, tous les autres ayants declaré ne scavoir signer, dom Jan Kerzebec prestre dudict Plourin et Tanguy Olivier mareschal de ladicte paroisse, aussy presents, ont avecq moy signé, les bannies du mariage proposé entre lesdictes parties ont precedé les espousailles et canonicquement faictes, ont esté ès deux paroisses de Plourin de Ploudalmezeo sans opposition. Jan Kerzebec pretre. Prigant Jaouen. Tanguy Ollivier. S : Moulin, recteur de Plourin." (ADF, 1193 E dépôt 1, BMS de Plourin-Ploudalmézeau de 1671 à 1678).
Pour terminer, l'inventaire après décès de Guyonne Jaouen :
Le 1-5-1723, un greffier de la juridiction des régaires de Léon et St Goueznou vient à "Lamblosque" en Guitalmezeau annoter et poser des scellés sur les biens de "deffuncte Guyonne Jaouen au temps de son deceds veuve de deffunct Robert arzel" ; le 23-5-1723, il revient inventorier ses meubles et effets sur la requête de Marie Dirinon de Kerlanou en Ploudal., veuve d'Anthoine Arzel et tutrice de ses mineurs, qui fait comparaître pour estimateur Prigent Omnès, du Cosquer. Le greffier trouve aussi Claude Arzel demeurant dans cette maison, Prigeant Arzel de Lamblosque Bras, Claude Kerberennes de Kerlanou époux d'Anne Arzel, tous de Guitalmezeau, et Yves Calvarin de Ste Eode en Landunvez, époux de Marguerite Arzel, "lesdits Claude, Prigent Anne et Margueritte arzel freres et sœurs enfants et heritiers de ladite Jaouen" ; Prigent et Claude Arzel présentent aussi pour estimateur, Ollivier Prigent, du Redeny.
Les meubles et ustensiles consistenent en une table longue coulante, un vieux lit clos, un vieux grenier, 3 coffres, un escabeau, 2 vieux charniers, "un vieille armoire bois de sapin a deux batans fermé a clef", "un vieux pot de fer servant a cuire des legumes aux bestieaux feré et rapiecé en differents endroits". Les vêtements de la veuve estimés 3 livres : "2 vieilles chemises une vieille demie ratine jaulne une vieille brassiere montbazon, un vieux tablier d'etamine brun 3 coeffes carées 3 bandeaux et 3 mouchoirs a col", un panier d'ozier. Les bêtes et les cultures : une vache et une génisse noires, des "gaigneries" de seigle, vesse, orge, froment, avoine, lin et foin dans measou cazal an afflosque, measou mesgouedec, measou Cruguel glas, parc bras et parc bihan à Kergonan, parc an guen, foenoc laflosq et measou Resgarec.
Claude arzel déclare qu'un bassin "est en gage de six livres huit sols avec ledit Prigent Arzel qui avoit payé pareille somme en argent de la deffunte Jaouen pour du bois qu'elle avoit achepté a credit d'Yves Menguy de Traonjoly. (…) Lesdits Prigent Autret (sic) Claude Kerberenez, Yves Calvarin et ladite Dirinon en privé et aux qualités,
interpellent ledit Claude arzel de representer une autre vache, une tasse d'argent qui apartenèrent a ladite deffuncte et estoient dans cette maison au temps de son decez comme aussi plusieurs autres hardes a son uzage que ceux cy devant inventoriés, affin qu'ils soient estimés" ; il "a repondu que ladite deffuncte luy avoit donné par son testament dans sa maladie mortelle ladite vache et cependant
puisque ses coopartageants ne veulent pas la luy laisser, il la represente, (…) dit qu'il na veu aucune tasse d'argent a sadite deffuncte mere, ny d'autres hardes que ceux refferés au present." Claude Arzel produit une quittance signée Me Calvarin, par laquelle sa mère lui a vendu pour 21 livres "la moitié d'une charete ferée et de la jument alzans borgne", et déclare que lui et sa mère ont sous-affermé pour 85 lires 15 sols, une terre de la ferme à Prigent Arzel, Claude Kerberennes et autres, et que la succession doit 33 livres pour le tiers de l'année de ferme à la St Michel suivante, ainsi que le tiers des tailles de l'année et à Mr le Recteur le tiers des premices. L'inventaire s'élève à 353 livres et 14 sols. (ADF, 23 B 127)
L'inventaire dénote une grande misère qui n'empêche pas des tensions entre les héritiers pour se partager le peu de meubles qui existent. A part ses coiffes, bandeaux et mouchoirs à col, tous les vêtements de Guyonne Jaouen étaient vieux, et ils n'étaient pas nombreux. Ajoutons la faiblesse du cheptel, et le vieux pot de fer "feré et rapiecé en differents endroits" !
Au final, Guyonne Jaouen a connu un mariage complexe, la misère, puis une succession tendue... mais elle laisse à ses descendants un héritage riche en informations !
Cordialement
Eric
CGF 4254
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