Métier - Gressier de Morlaix

bgueguen · Message par **bgueguen** » 20/01/2013 16:26

Bonjour
Que pouvait faire un gressier?
la définition des métiers anciens , il fait des bougies mais l'armoirie de la confrérie des gressiers de Morlaix me laisse supposer qu'ils faisaient autre-chose.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1 ... gne.langFR

Mireille Brahic · Message par **Mireille Brahic** » 20/01/2013 20:54

Étant donné que leurs armoiries comportent un chaudron dans lequel semble bouillir de la graisse... je suppose qu'ils la récupéraient lors des abattage, la fondaient pour en faire des pains qu'ils vendaient au poids.

framevellec (†) · Message par **framevellec (†)** » 20/01/2013 21:39

Bonsoir Mireille, Bertrand et tou(te)s,

Mireille Brahic a écrit :Étant donné que leurs armoiries comportent un chaudron dans lequel semble bouillir de la graisse... je suppose qu'ils la récupéraient lors des abattage, la fondaient pour en faire des pains qu'ils vendaient au poids.

Pour fabriquer les bougies, il fallait bien faire fondre (bouillir) la "graisse", c'était d'ailleurs la phase importante de la fabrication ...
D'où ce chaudron ...

Bien amicalement,
François.

bgueguen · Message par **bgueguen** » 20/01/2013 23:24

Bonjour
Vous avez probablement raison. Je me serai attendu de voir des bougies sur l'armoirie mais la tendance des armoiries montre bien les outils utilisés mais peu le produit fabriqué.

Merci

Bonne soirée

Mireille Brahic · Message par **Mireille Brahic** » 21/01/2013 0:01

Il me semble que les bougies étaient en cire et les chandelles en suif.

Salmard-56 · Message par **Salmard-56** » 21/01/2013 16:52

Bonjour Bertrand,

Il existait des commerces nommés graisseries où exerçait l'épicier-graissier (ou gressier). Celui-ci vendait les pains de graisse brute mais les transformait certainement aussi d'où les chaudrons en héraldique pour paraphraser François.

Parmi les usages - tout comme pour le spermaceti - on peut citer, outre l'utilisation culinaire et en plus des chandelles**; le savon, les lubrifiants divers y compris mécaniques, la graisse fondue en guise de combustible à lampe, d'imperméabilisant, etc...

* Effectivement Mireille l'utilisation du mot bougie dans la définition des métiers ancien est impropre pour le graissier, sauf s'il vendait des chandelles ET en parallèle des bougies, en cire donc comme vous le dites.

P.S : Pardon pour ce H.S. puisque l'armorial date de 1696 donc antèrieur à la traque au spermaceti mais je viens d'apprendre un nouveau mot !

Le chaudron utilisé par les baleiniers était nommé la cabousse. Merci Jules Verne : "Entre le mât de misaine et le grand mât, en avant du grand panneau, on avait installé la cabousse qui sert à fondre le gras. Elle se composait de deux pots en fer maçonnés l’un contre l’autre, entourés d’une ceinture de briques. A l’arrière des pots, deux trous, pratiqués à cet effet, servaient à l’échappement de la fumée, et, sur l’avant, un peu plus bas que la gueule des pots, deux fourneaux permettaient d’entretenir le feu en dessous." - Les Histoires de Jean-Marie Cabidoulin

Sans se focaliser sur les cétacés donc, que ces récipients soient utilisés en mer ou à terre, qu'ils servent pour de la graisse animale marine ou terrestres, ils devaient être quasiment similaires. La description ne semble pas aller avec les chaudrons du document photographié mais il faut reconnaître que ces derniers sont comme souvent en héraldique très schématisés.

Cordialement,
Fabien.

Jean Tosti · Message par **Jean Tosti** » 21/01/2013 22:36

Bonsoir à toutes et tous et meilleurs vœux pour 2013. Le dictionnaire des arts et métiers de Franklin donne la définition suivante :

Graissiers. Débitants de graisses, d'huiles, etc. Les épiciers, les droguistes des provinces prenaient parfois ce titre. La grande ordonnance du 30 janvier 1351 mentionne les marchans de gresses.
On les trouve aussi nommés crassiers, craichiers, craissiers, gressiers, etc.

Salmard-56 · Message par **Salmard-56** » 22/01/2013 13:35

Bonjour à tous,

Pour étoffer encore les informations donnés par les intervenants et répondre à la question initiale de Bertrand, à savoir ce que pouvait vendre un "gressier", voici un pdf intéressant qui donne bon nombre de mots-clés pour une recherche personnelle

: http://www.numisbel.be/1888_7.pdf

On y trouve en pags 257-258 :

Le mot graissier , s'il faut en croire les recherches de M. Frédéric Godefroy (3), s'est écrit gressier, grasier, grassier, craichier, crachier, craissier et aussi crassier. C'est sous cette dernière forme qu'on le trouve dans la plupart des documents du moyen âge. Le liégeois se sert encore aujourd'hui du mot crâssi (de crâhe, graisse), qui n'est que la traduction de crassier. Dans le pays de Liège, crâssi a, toutefois, perdu son ancienne signification de marchand de choses grasses (huiles, suif, chandelles, etc.) pour prendre celle de marchand de victuailles grasses , en d'autres termes, de charcutier. Dans le pays rouchi, le marchand de chandelles et d'huile à brûler se nomme crachier; en ville, on dit graissier. C'est cette dernière acception du mot graissier qui est la plus répandue.

- Fréd. Alvin.

Cordialement,
Fabien.