Qu'est-ce qu'une quevaise ? Un quevaisier ?

Linguistique - Anthroponymie - Toponymie :
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COLLOBERT
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Qu'est-ce qu'une quevaise ? Un quevaisier ?

Message par COLLOBERT »

Bonsoir

J'aimerais savoir ce que signifie une quevaise.

Qui sont les quevaisiers ?

Merci d'avance.

Christian COLLOBERT
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Bruno Pédel
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Quévaises

Message par Bruno Pédel »

Vous pouvez aller sur le généa dico sur le site du CGF et il me semble qu'il doit y avoir des réponses à cette question sur l'ancien forum de Joco si l'accès est possible.
Cordialement
Bruno Pédel - CGF8209 / CG22 3479
CLOAREC Yvette
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La quevaise et les quevaisiers

Message par CLOAREC Yvette »

Bonjour,

Je cite Jeanne Laurent "Un monde rural en Bretagne"

C'est une institution médiévale de droit privé- Elle ne s'appliquait qu'à certaines terres dépendant de deux ordres religieux, celui des Cisterciens (Abbaye de Bégard et du Relecq) et celui des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem, dit ordre de Malte au XVIe siècle (Commanderie de La Feuillée entre autres)
Dans le Finistère c'est dans les Monts d'Arrée que l'on trouve ces quévaises.

Quelques règles de la quevaise,

S'il y a des enfants légitimes, le plus jeune des garçons et à défaut la plus jeune des filles succède seul (seule) à l'exclusion de tout autre.

En quévaise la succession collatérale n'a pas lieu, si le détenteur meurt
"sans hoirs de corps" procréés en loyal mariage, la tenure s'en retourne de droit à l'abbaye, sans nulle récompense aux héritiers du décédé.

Le quévaisier doit demeurer sur sa tenue, sinon au bout d'un an et un jour les seigneurs en disposent.

Ils sont obligés aux charrois des blés, vins et bois pour la provision de l'Abbaye, au charrois des matériaux pour les réparations des maisons, chapelles, auditoires, chemins, ponts et chaussées des moulins en dépendant.

Ils sont obligés de s'aider les uns les autres pour faire le foin de l'Abbaye, les charroyer, loger et généralement satisfaire à tous autres services dus et accoutumés suivant l'usage à peine d'amendes, dépens, dommages, et intérêts.

Chaque quevaisier est obligé d'ensemencer tous les ans à tout le moins la tierce partie des terres chaudes sans aucune façon les laisser devenir froides, à l'effet de percevoir le droit de gerbe qui est du : dans l'enclos du grand parc terre noble -la 4ième gerbe et hors icelui la 7ième gerbe de toutes les gaigneries des montagnes et terres fraustes que tous les quevaisiers sont obligés d'écobuer de temps en temps.

Tout changement de situation dans la tenue nécessite le consentement de "Mrs les Abbés, Prieurs et Religieux" de l'Abbaye.

Tous ces arrangements sont passés devant les notaires de l'Abbaye, d'où actes d'acquets, aveux des quevaisiers, contrats, homologations, au chapitre de l'Abbaye.

+ d'autres règles etc.......

Ils avaient le droit de quitter les lieux, de se marier allieurs.

Dans les actes de transmission de quévaises, de nouveaux contrats d'acquets toutes les règles de la quévaises étaient incrites sur les documents, par le Notaire qui l'établissait .

Sur la paroisse de Plounéour-Ménez par exemple il y avait 60 quévaises
ce sont de petites exploitations.
Les gaigneries, sont les terres misent en culture.
Dans ces régions pauvres, le blé noir, l'orge, le seigle, l'avoine, le lin,
le chanvre probable. très peu de blé. les navets et les panais.
Dans cette paroisse de Plounéour, toutes les terres n'appartenaient pas au mêmes Seigneurs, donc ce ne sont pas toutes des terres quévaisières.

Tenus quevaisières sur Plounéour :
Kerguz-Grinec-Mengleuz- Keriell- Roz-ar-bic-Kervian-La Villeneuve-Kerhezdrou-Traon-milin- Lanhéric- Kergaere-Cozvern- Coat-Malguen-Poulleïs- Roz-ar-yar- Scarabin- Crec'hmerc'hsymon- Guernigou-Goazmelcun-Nesnay- Rosangat-Quilliou-Ménez-Kersimonet-Guirhoel-Quilliec- Lesmenez-Kernellec.

AD de Quimper la série H concerne les Prieurés, Carmes, Abbayes.

Je vous souhaite une bonne journée

Kénavo Yvette
CGF 2939
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Bruno Pédel
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Message par Bruno Pédel »

En complément de ce que donne Yvette Cloarec et Paul, je viens de retrouver un "copier-coller" que j'avais fait d'un message de Paul Kerrien (est-ce Paul de Polka???) que je vous "colle" ci-dessous:

Auteur: Paul Kerrien (62.147.99.---) N° CGF: 1265
Date: 22/01/2003 18:52

Bonsoir Michèle,

Quelques statuts de paysans en Bretagne :

1) le pire : le serf ou mottier qui disparait au XV siècle.

2) le domaine congéable (ou tenure à convenant) : c'est un contrat de
défrichement à l'origine, d'une durée de 9 ans renouvelables, né au XII
siècle qui incite le preneur à mettre la terre en valeur. Statut
avantageux avec sa clause finale qui décourageait bien des seigneurs,
incapables de rembourser, de "déloger" leur convenancier.

3) plus avantageux : la quevaise. C'est la tenure non congéable par
excellence dotée d'un courtil et d'un journal de terre qui se
transmettait au plus jeune des enfants pour inciter les plus âgés à
quitter le foyer familial et à poursuivre le défrichement, mais que le
seigneur récupérait en cas de déshérence en ligne directe, à l'exclusion
de toute succession collatérale.

4) les féagers, fermiers, complanteurs, métayers...
______
Presque toute la Basse Bretagne, à l'exception de la principauté de Léon
vivait sous le régime du domaine congéable.
Il repose sur une division peu ordinaire entre, d'une part, le "fonds"
de l'exploitation (le roc nu, simple support improductif) appartenant en
véritable propriété utile à un "foncier" et, d'autre part, les
"édifices" et "superfices" de cette même exploitation (les bâtiments,
arbres, fruitiers, haies, engrais, moissons...) qui appartiennent en
véritable propriété utile à un "domanier"
En cas de congé, le foncier devait rembourser le domanier de la valeur
de ses édifices et celui-ci retirait donc le bénéfice des améliorations
qu'il avait apportées.
Le foncier pouvait être un seigneur ou un paysan.
Le domanier pouvait affermer l'exploitation à un fermier.
_______
Sources :
1) Le Finistère, de la Préhistoire à nos jours, collectif (Editions
Bordessoules)
2) Seigneurs et paysans bretons, du moyen âge à la révolution de Jean
Gallet (Editions Ouest France Université)

Sur le site de la BNF [HS ce soir ?], on trouve quelques documents en pdf : "pétition de citoyens propriétaires & autres habitans la commune de Quimper, Département du Finistère sur la Loi des 23 & 27 aout 1792, qui abolit la tenure convenancière...", cette loi ruinant "... au moins vingt mille pères de famille, sans aucun avantage pour la République...", etc...

Cordialement, Paul


Cordialement
Bruno Pédel - CGF8209 / CG22 3479
tgarrec
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Re: La quevaise et les quevaisiers

Message par tgarrec »

Bonjour,

Savez-vous si sur le lieu-dit Keradalan en Plounéour Menez il y a eu des terres quevaisières???

Merci,

Thierry Garrec
jean-marie boileau
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Message par jean-marie boileau »

Bonjour,

L'abbaye du Relec détenait plus de 80 quévaises en Plounéour Ménez, et la commanderie de la Feuillée comptait à Plouneour Menez 1 quévaise à Kervadalain et 4 à Keraldallan (Keradalan)...

C'est ce que relève Jeanne LAURENT dans son livre (Un monde rural en Bretagne au XVè siècle. La quévaise, Paris, SEVPEN 1972) p 170.

Cordialement,
Boileau Jean-Marie CGF 4216
tgarrec
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Message par tgarrec »

Bonjour,

Merci M.Boileau pour la réponse.
Si l'on veut trouver des infos sur les quevaises il faut donc aller aux A.D. à Quimper consulter la série H concernant les Prieurés, Carmes, Abbayes (Réf. Mme Cloarec ).
Que trouve-t-on comme détails sur les quevaises dans la série H ? Est-ce des contrats en bonne et du forme, avec les noms des familles, détails des terres.......
Il y a t-il un classement particulier ou est-ce rangé de façon aléatoire??

Cordialement,

Thierry
CLOAREC Yvette
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Message par CLOAREC Yvette »

Bonsoir,
Dans les documents des quevaisiers du Relecq, tout est classé par Village (hameau) ensuite dans chaque village c'est plus ou moins bien classé par nom de famille, car ainsi on remonte les générations.
Il est préférable de tout éplucher le tas pour être sûr de ne rien oublier.
On y trouve :
Des aveux, faits par les déclarants le quevaisier, de qui il a hérité de cette quévaise (si c'est le cas) donc là il peut y avoir le nom de son père et parfois de sa mère avec un peu plus de chance le nom du grand-père.
Vient ensuite la description des biens :
Maison manale Longueur-largeur-hauteur (bout dehors lorsqu'il existe, avec L-l-H) couverte d'ardoises ou nom
la ou les crêches (L-l-H) placée à tel endroit par rapport à la maison
autres bâtisses buanderies pour le lin .... dimentions.
ensuite les terres froides ou terre chaudes, les garennes...
avec le nom des champs et autres en breton.

On y trouve aussi des acquêts (achats)de maisons, terres....
Des problèmes entre quevaisiers et le Relecq
et important des contrats de mariage documents qui ont plusieurs pages et où il est indiqué ce que la famille donne pour ce dit mariage entre x et Y
Très très intéressants, mais pas toujours facile à déchiffrer lorsque l'on arrive aux périodes 16...

Je n'ai jamais recherché sur les actes de la commanderie de la Feuillée que sur ceux du Relecq, je suppose que cela doit-être similaire, s'il en reste encore ?

Ce sont des Notaires qui établissaient tous ces actes, cela se passait souvent au Relecq (pour l'Abbaye)
D'autres contrats de mariage étaient établis chez les notaires qui dépendaient de l'Abbaye (il reste encore des actes, tout au moins de Guillaume Grall, Notaire à Plounéour-Mz, ils sont à Quimper, avec tous les autres actes notariés.)
J'espère avoir fait le tour, mais tout ces documents sont très très intéressants car nous apprenons beaucoup.

Ces documents sont aux archives départementales de Quimper.
Bonsoir et Kénavo
Yvette
CGF 2939
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