Patronymes : Le YAOUANC; JAOUANG; JEUNE, LE JEUNE
Modérateur : L'équipe du forum
Patronymes : Le YAOUANC; JAOUANG; JEUNE, LE JEUNE
Fin XVII-début XVIII ème siécle: est-ce possible que le nom de nos ancêtres est évolué, en passant de "le Yaouanc; en passant par Jaouanc,Jeune, le Jeune?
J'ai essayer de me recouper, mais bien difficile, puisque l'âge est absent dans les actes.
bonjour à tous,
Merci beaucoup à Maryse pour votre acceuil sur le Forum du CGF.
Oui, j'avais oublié de me présenter sur ce forum, alors qu'inscrit depuis ...2006!
En fait, je n'avais jamais posté. c'est mon épouse qui est, disons, 1/4
bretonne : une grand-mère, une jolie histoire entre un blessé berrichon de la Grande Guerre, hospitalisé à Brest,et une Bretonne.
c'est tout simple, une petite histoire dans la Grande.
cordialement,
Oui, j'avais oublié de me présenter sur ce forum, alors qu'inscrit depuis ...2006!
En fait, je n'avais jamais posté. c'est mon épouse qui est, disons, 1/4
bretonne : une grand-mère, une jolie histoire entre un blessé berrichon de la Grande Guerre, hospitalisé à Brest,et une Bretonne.
c'est tout simple, une petite histoire dans la Grande.
cordialement,
William
Membre CGF 12766
Pondaven-trabour ; Bessemoulin-Testard
Membre CGF 12766
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bonjour à Tous,
Merci à Charly.
Mes " le yaounanc......à "Lejeune" sont de Guilers (Brest).
°1710 : Pondaven Goulven enfant de Joseph et de Jaouanc Isabelle
+ 1720.
° 1720 : Pondaven Goulven enfant de Joseph et de Jeune Isabelle.
je puis donc considérer qu'il s'agit d'enfants du même couple.
Ils auraient redonner le même prénom au premier enfant qui venait
de décéder , trois mois auparavant.
Cela ne se passait d'ailleurs pas qu'en Bretagne, nous avons retrouvé en
Berry, trois enfants portant le même prénom chez le même couple ( dont deux successivement +).
Y-a t-il un fait majeur qui un jour faisait que nos ancêtres bretons francisaient leur noms ?
Cordialement,
Merci à Charly.
Mes " le yaounanc......à "Lejeune" sont de Guilers (Brest).
°1710 : Pondaven Goulven enfant de Joseph et de Jaouanc Isabelle
+ 1720.
° 1720 : Pondaven Goulven enfant de Joseph et de Jeune Isabelle.
je puis donc considérer qu'il s'agit d'enfants du même couple.
Ils auraient redonner le même prénom au premier enfant qui venait
de décéder , trois mois auparavant.
Cela ne se passait d'ailleurs pas qu'en Bretagne, nous avons retrouvé en
Berry, trois enfants portant le même prénom chez le même couple ( dont deux successivement +).
Y-a t-il un fait majeur qui un jour faisait que nos ancêtres bretons francisaient leur noms ?
Cordialement,
William
Membre CGF 12766
Pondaven-trabour ; Bessemoulin-Testard
Membre CGF 12766
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Bonjour à tous,
Je ne pense pas que nos ancêtres francisaient leurs noms au 17ème et au 18ème siècle. Je dirais plutôt qu'on le faisait à leur place.
Dans le cas des Yaouanc, les membres de cette famille devaient toujours se présenter sous cette appellation s'ils étaient bretonnants. Cependant, il arrivait fréquemment que les curés traduisent le nom de famille sur les registres paroissiaux lorsque la correspondance était évidente avec un nom français.
Tous ne le faisaient pas et l'exemple donné pour Corlay montre bien qu'il s'agit d'un choix du rédacteur de l'acte. Dans de telles situations, on ne peut absolument pas dire que le nom a évolué, il s'agit simplement d'une traduction. On devrait d'ailleurs pouvoir déterminer assez facilement quels recteurs ou curés procédaient ainsi par un examen minutieux des registres.
A mon avis, il n'y a pas à envisager ici une volonté d'étouffement de la langue bretonne. Avant que l'édit de 1539 n'oblige à utiliser le français dans les registres, les rédacteurs traduisaient fréquemment les noms en latin. On trouve par exemple Scissor (tailleur) à la place de Quémener.
En fait, la traduction pouvait s'appliquer aux noms de famille comme elle s'appliquait aux noms de baptême (ce qui nous choque moins mais c'est juste notre conception actuelle) : s'il y avait un équivalent français, c'est celui-là qui était indiqué en général (ex. Mathieu pour Mahé/Macé) et parfois on en créait (ex. Blaise pour Plezou). Dans ce dernier cas, il y a bien par contre une volonté d'étouffement des noms de baptême "païens" (je n'ai pas dit "bretons").
Aujourd'hui, nous avons fait de notre patronyme un marqueur fort de notre identité et nous attachons beaucoup d'importance à l'orthographe, jusqu'au respect du moindre accent. Nos aïeux avaient une approche différente et faisaient preuve d'une grande souplesse pour ce qui est de la graphie et pour l'écrit en général, qu'ils ne maitrisaient pas toujours.
C'est d'ailleurs seulement à la Révolution que les changements de patronymes furent interdits (loi du 6 fructidor an 2), probablement en réaction à la tendance qu'avaient certains nouveaux riches à rajouter le nom de leur propriété à leur patronyme, jusqu'à parfois omettre le terme originel dans leur signature.
Bien cordialement,
Pierre Yves Quémener
Je ne pense pas que nos ancêtres francisaient leurs noms au 17ème et au 18ème siècle. Je dirais plutôt qu'on le faisait à leur place.
Dans le cas des Yaouanc, les membres de cette famille devaient toujours se présenter sous cette appellation s'ils étaient bretonnants. Cependant, il arrivait fréquemment que les curés traduisent le nom de famille sur les registres paroissiaux lorsque la correspondance était évidente avec un nom français.
Tous ne le faisaient pas et l'exemple donné pour Corlay montre bien qu'il s'agit d'un choix du rédacteur de l'acte. Dans de telles situations, on ne peut absolument pas dire que le nom a évolué, il s'agit simplement d'une traduction. On devrait d'ailleurs pouvoir déterminer assez facilement quels recteurs ou curés procédaient ainsi par un examen minutieux des registres.
A mon avis, il n'y a pas à envisager ici une volonté d'étouffement de la langue bretonne. Avant que l'édit de 1539 n'oblige à utiliser le français dans les registres, les rédacteurs traduisaient fréquemment les noms en latin. On trouve par exemple Scissor (tailleur) à la place de Quémener.
En fait, la traduction pouvait s'appliquer aux noms de famille comme elle s'appliquait aux noms de baptême (ce qui nous choque moins mais c'est juste notre conception actuelle) : s'il y avait un équivalent français, c'est celui-là qui était indiqué en général (ex. Mathieu pour Mahé/Macé) et parfois on en créait (ex. Blaise pour Plezou). Dans ce dernier cas, il y a bien par contre une volonté d'étouffement des noms de baptême "païens" (je n'ai pas dit "bretons").
Aujourd'hui, nous avons fait de notre patronyme un marqueur fort de notre identité et nous attachons beaucoup d'importance à l'orthographe, jusqu'au respect du moindre accent. Nos aïeux avaient une approche différente et faisaient preuve d'une grande souplesse pour ce qui est de la graphie et pour l'écrit en général, qu'ils ne maitrisaient pas toujours.
C'est d'ailleurs seulement à la Révolution que les changements de patronymes furent interdits (loi du 6 fructidor an 2), probablement en réaction à la tendance qu'avaient certains nouveaux riches à rajouter le nom de leur propriété à leur patronyme, jusqu'à parfois omettre le terme originel dans leur signature.
Bien cordialement,
Pierre Yves Quémener
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bonjour,
ils y en a aussi sur Plounévez Lochrist : des le jeune en 1661 et 1692
le jaouanc en 1685 et ils existe aussi la version avec Y au lieu de J
ils y en a aussi sur Plounévez Lochrist : des le jeune en 1661 et 1692
le jaouanc en 1685 et ils existe aussi la version avec Y au lieu de J
Cordialement
Maryse Roudaut cgf 13065
branche paternelle : acquitter prigent porhel
branche maternelle : roudaut blons corre premel-cabic le goff gac quintric
et pour mon conjoint : roudaut hély lotrian lavanant bellec mazé kervran dolou jézégou
Maryse Roudaut cgf 13065
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- framevellec (†)
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Bonjour à tou(te)s,,
Il n'y pas que le Patronyme YAOUANC (LE JEUNE et formes dérivées) qui ait eu à subir la "francisation" qui était bien le fait du Clergé, qui par essence, voulait faire "évoluer" les "autochtones" de nos campagnes (bretonnes et au delà !!!
Un autre patronyme, tout aussi malmené :
LE DE ... Originalement (en breton parlé) AN DEIZ (LE JOUR), il aura passé par toute les variantes bretonnes (possible et imaginables), avec la mutation de AN en LE (forme française de l'article) ...
Il aura donc connu les variations : LE DE, LE DES, LE DEZ, LE DAY, pour aboutir dans sa forme française, à LE JOUR (exacte signification de AN DEIZ) mais également LIGEOUR (le), LIJOUR (le) et j'en passe !!!
Ces variantes, rendent parfois très difficile, le suivi des diverses fratries, que nous sommes amené à côtoyer, dans nos généalogies...
Dans mes propres recherches, il m'arrive de trouver dans certaines familles, des (le) MEVELLEC, (le) MEVEL et (le) MELLEC, issus d'un même couple !!!
A la base, MEVELLEC serait le diminutif de MEVEL, mais en breton (actuel), on dit également MELLEC : mon père (Pierre MEVELLEC) était aussi appelé (Per MELLEC)...
Cordialement,
François.
Il n'y pas que le Patronyme YAOUANC (LE JEUNE et formes dérivées) qui ait eu à subir la "francisation" qui était bien le fait du Clergé, qui par essence, voulait faire "évoluer" les "autochtones" de nos campagnes (bretonnes et au delà !!!
Un autre patronyme, tout aussi malmené :
LE DE ... Originalement (en breton parlé) AN DEIZ (LE JOUR), il aura passé par toute les variantes bretonnes (possible et imaginables), avec la mutation de AN en LE (forme française de l'article) ...
Il aura donc connu les variations : LE DE, LE DES, LE DEZ, LE DAY, pour aboutir dans sa forme française, à LE JOUR (exacte signification de AN DEIZ) mais également LIGEOUR (le), LIJOUR (le) et j'en passe !!!
Ces variantes, rendent parfois très difficile, le suivi des diverses fratries, que nous sommes amené à côtoyer, dans nos généalogies...
Dans mes propres recherches, il m'arrive de trouver dans certaines familles, des (le) MEVELLEC, (le) MEVEL et (le) MELLEC, issus d'un même couple !!!
A la base, MEVELLEC serait le diminutif de MEVEL, mais en breton (actuel), on dit également MELLEC : mon père (Pierre MEVELLEC) était aussi appelé (Per MELLEC)...
Cordialement,
François.
Francois MEVELLEC,
Né à CORAY, nombreux ascendants sur ELLIANT, TOURCH, LANGOLEN, TREGOUREZ, EDERN, BRIEC, PLOGONNEC, LAZ & SAINT GOAZEC.
CGF 07912 (Antenne de Quimper)
CG22 3962
Site : http://www.fazery.net
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bonjour,
et merci François pour ces mutations de noms : ça pourra servir lors de nos recherches
Bonne année 2011
et merci François pour ces mutations de noms : ça pourra servir lors de nos recherches
Bonne année 2011
Cordialement
Maryse Roudaut cgf 13065
branche paternelle : acquitter prigent porhel
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et pour mon conjoint : roudaut hély lotrian lavanant bellec mazé kervran dolou jézégou
Maryse Roudaut cgf 13065
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Bonjour à tous,
Je reviens sur une idée développée l'autre jour par François, idée qui revient régulièrement dans les discussions dès que l'on parle de francisations de noms bretons, selon laquelle le clergé aurait eu la volonté de faire évoluer les autochtones, pour reprendre l'expression utilisée. Je ne remets pas en cause le fait lui-même, que l'on peut sans doute soutenir plus facilement pour le 19ème, mais je trouve qu'il est excessif de le déduire des francisations de noms bretons à partir des seuls registres paroissiaux. Je serais plus convaincu par exemple si l'on me présentait des mandements ou ordonnances épiscopales qui iraient dans ce sens mais je ne sais pas si nous en avons des 17ème et 18ème siècles qui inciteraient les Bretons à parler français. Je m'explique.
D'une part, on n'évoque jamais une "volonté de latinisation" lorsque l'on voit dans les registres du 16ème les noms (bretons ou français) traduits en latin, ce qui se produit pourtant tout le temps. Personne n'irait prétendre que les curés voulaient éradiquer la langue bretonne en faveur du latin.
D'autre part, il ne faut pas oublier que les registres sont des écrits à usage interne des clercs (clergé ou juristes) et que l'ensemble des paroissiens n'y avaient sans doute jamais accès. Étaient-ils même au courant que leur nom y avait été traduit en latin ou en français ?
Tout cela relève donc à mon avis d'un pur formalisme littéraire et cette traduction des noms montre surtout que notre concept des noms et prénoms n'est pas du tout la même qu'il y a trois ou quatre siècles. Cela ne devait choquer personne à l'époque mais c'est différent pour nous, hommes et femmes du 21ème siècle, Bretons de surcroit et qui voyons notre langue disparaître.
Kenavo,
Pierre Yves Quémener
Je reviens sur une idée développée l'autre jour par François, idée qui revient régulièrement dans les discussions dès que l'on parle de francisations de noms bretons, selon laquelle le clergé aurait eu la volonté de faire évoluer les autochtones, pour reprendre l'expression utilisée. Je ne remets pas en cause le fait lui-même, que l'on peut sans doute soutenir plus facilement pour le 19ème, mais je trouve qu'il est excessif de le déduire des francisations de noms bretons à partir des seuls registres paroissiaux. Je serais plus convaincu par exemple si l'on me présentait des mandements ou ordonnances épiscopales qui iraient dans ce sens mais je ne sais pas si nous en avons des 17ème et 18ème siècles qui inciteraient les Bretons à parler français. Je m'explique.
D'une part, on n'évoque jamais une "volonté de latinisation" lorsque l'on voit dans les registres du 16ème les noms (bretons ou français) traduits en latin, ce qui se produit pourtant tout le temps. Personne n'irait prétendre que les curés voulaient éradiquer la langue bretonne en faveur du latin.
D'autre part, il ne faut pas oublier que les registres sont des écrits à usage interne des clercs (clergé ou juristes) et que l'ensemble des paroissiens n'y avaient sans doute jamais accès. Étaient-ils même au courant que leur nom y avait été traduit en latin ou en français ?
Tout cela relève donc à mon avis d'un pur formalisme littéraire et cette traduction des noms montre surtout que notre concept des noms et prénoms n'est pas du tout la même qu'il y a trois ou quatre siècles. Cela ne devait choquer personne à l'époque mais c'est différent pour nous, hommes et femmes du 21ème siècle, Bretons de surcroit et qui voyons notre langue disparaître.
Kenavo,
Pierre Yves Quémener
- framevellec (†)
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Bonsoir Pierre Yves,
Je n'entrerais pas dans le détail de votre message, je révèlerai simplement, mon incompréhension, concernant ce que vous écrivez :
D'autre part, il ne faut pas oublier que les registres sont des écrits à usage interne des clercs (clergé ou juristes) et que l'ensemble des paroissiens n'y avaient sans doute jamais accès. Étaient-ils même au courant que leur nom y avait été traduit en latin ou en français ?
Cette mutation des patronymes, si faite à leur insu, était donc l'œuvre de celui qui enregistrait les actes et c'était donc l'interprétation de ce dernier, que nous retrouvons aujourd'hui et cette mutation du Breton vers le Français, ne s'est pas faite incidemment, je ne pense pas !!!
Cordialement,
François.
Je n'entrerais pas dans le détail de votre message, je révèlerai simplement, mon incompréhension, concernant ce que vous écrivez :
D'autre part, il ne faut pas oublier que les registres sont des écrits à usage interne des clercs (clergé ou juristes) et que l'ensemble des paroissiens n'y avaient sans doute jamais accès. Étaient-ils même au courant que leur nom y avait été traduit en latin ou en français ?
Cette mutation des patronymes, si faite à leur insu, était donc l'œuvre de celui qui enregistrait les actes et c'était donc l'interprétation de ce dernier, que nous retrouvons aujourd'hui et cette mutation du Breton vers le Français, ne s'est pas faite incidemment, je ne pense pas !!!
Cordialement,
François.
chopendoz a écrit :Bonjour à tous,
Je reviens sur une idée développée l'autre jour par François, idée qui revient régulièrement dans les discussions dès que l'on parle de francisations de noms bretons, selon laquelle le clergé aurait eu la volonté de faire évoluer les autochtones, pour reprendre l'expression utilisée. Je ne remets pas en cause le fait lui-même, que l'on peut sans doute soutenir plus facilement pour le 19ème, mais je trouve qu'il est excessif de le déduire des francisations de noms bretons à partir des seuls registres paroissiaux. Je serais plus convaincu par exemple si l'on me présentait des mandements ou ordonnances épiscopales qui iraient dans ce sens mais je ne sais pas si nous en avons des 17ème et 18ème siècles qui inciteraient les Bretons à parler français. Je m'explique.
D'une part, on n'évoque jamais une "volonté de latinisation" lorsque l'on voit dans les registres du 16ème les noms (bretons ou français) traduits en latin, ce qui se produit pourtant tout le temps. Personne n'irait prétendre que les curés voulaient éradiquer la langue bretonne en faveur du latin.
D'autre part, il ne faut pas oublier que les registres sont des écrits à usage interne des clercs (clergé ou juristes) et que l'ensemble des paroissiens n'y avaient sans doute jamais accès. Étaient-ils même au courant que leur nom y avait été traduit en latin ou en français ?
Tout cela relève donc à mon avis d'un pur formalisme littéraire et cette traduction des noms montre surtout que notre concept des noms et prénoms n'est pas du tout la même qu'il y a trois ou quatre siècles. Cela ne devait choquer personne à l'époque mais c'est différent pour nous, hommes et femmes du 21ème siècle, Bretons de surcroit et qui voyons notre langue disparaître.
Kenavo,
Pierre Yves Quémener
Francois MEVELLEC,
Né à CORAY, nombreux ascendants sur ELLIANT, TOURCH, LANGOLEN, TREGOUREZ, EDERN, BRIEC, PLOGONNEC, LAZ & SAINT GOAZEC.
CGF 07912 (Antenne de Quimper)
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Site : http://www.fazery.net
Né à CORAY, nombreux ascendants sur ELLIANT, TOURCH, LANGOLEN, TREGOUREZ, EDERN, BRIEC, PLOGONNEC, LAZ & SAINT GOAZEC.
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Bonjour François, bonjour à tous,
En ce qui concerne la "mutation" de certains noms de famille du breton au français, je serais en effet enclin à penser que, si elle s'est produite avant la révolution, il s'agit généralement d'incidents de parcours. Si cela dépendait d'une volonté épiscopale, nous aurions du rencontrer ces mutations systématiquement, pas seulement quelques cas isolés, et je m'appellerais aujourd'hui Tailleur et non Quémener. S'il s'agissait d'une volonté limitée à tel ou tel curé, nous aurions du avoir ces mutations au moins dans tous les registres qu'il tenait.
Les variations du breton au français, puis du français au breton, montrent qu'il ne semble pas y avoir de règle ou de consigne.
Par contre, il semblerait qu'il y ait eu un attrait plus fort pour le français dans la seconde moitié du 18ème siècle. Il se pourrait bien que certaines familles aient souhaité elles-mêmes franciser leur patronyme à cette époque.
A partir de la loi du 6 fructidor an 2 (articles 1 et 4), nous avons pour la première fois une législation sur le sujet, qui impose aux fonctionnaires publics de retenir obligatoirement les noms indiqués sur l'acte de naissance. Cette loi révolutionnaire a pu figer des formes qui se trouvaient alors francisées sur les actes de baptême des derniers registres paroissiaux.
En ce qui concerne la francisation des noms de baptême, c'est un peu différent. La fixation des formes francisées est surtout due au clercs.
Dans les registres paroissiaux, on aura systématiquement la forme française (pour les registres tenus en français) s'il existe un équivalent hors de Bretagne, alors que le nom d'usage était certainement en breton dans les familles bretonnantes : Pezron, Macé, Guillou, etc..
L'ancienne mutation du nom Eudon (prononcer Euzon, latin Eudo) en Yvon (latin Yvo) au 14ème siècle est également due aux clercs.
Au 17ème, dans le cadre de la réforme catholique, on assiste véritablement à une volonté d'élimination des quelques derniers noms profanes qui subsistaient, qu'ils soient d'origine latine, germanique ... ou bretonne. Levenez fut ainsi traduit/remplacé par Laetitia/Liesse, Bleuzven par Flora/Fleurie, Plezou fut assimilée à Blaise, Morvan à Maurice, etc.. Dans ces cas très précis, on a effectivement une volonté manifeste du clergé de faire évoluer les noms; toutefois ce n'est pas le breton que l'on veut supprimer mais le profane.
Bien cordialement,
Pierre Yves
En ce qui concerne la "mutation" de certains noms de famille du breton au français, je serais en effet enclin à penser que, si elle s'est produite avant la révolution, il s'agit généralement d'incidents de parcours. Si cela dépendait d'une volonté épiscopale, nous aurions du rencontrer ces mutations systématiquement, pas seulement quelques cas isolés, et je m'appellerais aujourd'hui Tailleur et non Quémener. S'il s'agissait d'une volonté limitée à tel ou tel curé, nous aurions du avoir ces mutations au moins dans tous les registres qu'il tenait.
Les variations du breton au français, puis du français au breton, montrent qu'il ne semble pas y avoir de règle ou de consigne.
Par contre, il semblerait qu'il y ait eu un attrait plus fort pour le français dans la seconde moitié du 18ème siècle. Il se pourrait bien que certaines familles aient souhaité elles-mêmes franciser leur patronyme à cette époque.
A partir de la loi du 6 fructidor an 2 (articles 1 et 4), nous avons pour la première fois une législation sur le sujet, qui impose aux fonctionnaires publics de retenir obligatoirement les noms indiqués sur l'acte de naissance. Cette loi révolutionnaire a pu figer des formes qui se trouvaient alors francisées sur les actes de baptême des derniers registres paroissiaux.
En ce qui concerne la francisation des noms de baptême, c'est un peu différent. La fixation des formes francisées est surtout due au clercs.
Dans les registres paroissiaux, on aura systématiquement la forme française (pour les registres tenus en français) s'il existe un équivalent hors de Bretagne, alors que le nom d'usage était certainement en breton dans les familles bretonnantes : Pezron, Macé, Guillou, etc..
L'ancienne mutation du nom Eudon (prononcer Euzon, latin Eudo) en Yvon (latin Yvo) au 14ème siècle est également due aux clercs.
Au 17ème, dans le cadre de la réforme catholique, on assiste véritablement à une volonté d'élimination des quelques derniers noms profanes qui subsistaient, qu'ils soient d'origine latine, germanique ... ou bretonne. Levenez fut ainsi traduit/remplacé par Laetitia/Liesse, Bleuzven par Flora/Fleurie, Plezou fut assimilée à Blaise, Morvan à Maurice, etc.. Dans ces cas très précis, on a effectivement une volonté manifeste du clergé de faire évoluer les noms; toutefois ce n'est pas le breton que l'on veut supprimer mais le profane.
Bien cordialement,
Pierre Yves
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- Enregistré le : 18/01/2009 1:31
- Localisation : (22) Quintin
YOUANC .
Permettez-moi d'ajouter mon grain de sable a votre interessante discussion .
Dans les Cotes d'Armor , j'ai trouve dans une genealogie effectuee pour un mien cousin , un Yaouanc qui sont aujourd'hui Jouan , en passant par plusieurs mutation dont le Jouanc qui se prononcait a la latine Youanc .
Dans les Cotes d'Armor , j'ai trouve dans une genealogie effectuee pour un mien cousin , un Yaouanc qui sont aujourd'hui Jouan , en passant par plusieurs mutation dont le Jouanc qui se prononcait a la latine Youanc .
Claude du GOELO
Fil d'ARIANE 22
adh 22 et 56
(affilie geneabank).
Fil d'ARIANE 22
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- Enregistré le : 18/01/2009 1:31
- Localisation : (22) Quintin
Francisation
Je suis etonne , au fil de cette conversation ,de ne pas trouver quelques elements de reflexion simples :
Les registres ont ete ouverts et tenus , au quinzieme d'abord , au dix septieme enfin , par la volonte du Roi de France . C'est donc un geste Politique et non religieux .
C'est un geste d'une puissance voisine qui voulait imposer ses vues , bien secondee , en cela , par le haut clerge qui etait issu de la haute aristocratie .Cette aristocratie prebendee par le Roi de France .
Ce fut une volonte constante de la France de casser : l'Eglise bretonne heritee des Anciens , en accord avec le Vatican , qui voulait se debarasser de cette forme consideree comme quelque peu schismatique
Les deux evenements majeurs furent le "tutorat" de Tours sur l'Eglise de Bretagne , et , a la suite d'une bataille , gagnee par les troupes francaises , l'abandon , exige expressement , par la derniere des abbayes du rite celtique pratique depuis 'toujours' .
Si les Registres furent confies a l'Eglise , c'est tout simplement parce qu'elle etait la seule "administration ", sur l'ensemble des terres interessees , la plus maillee et surtout , servie par des Recteurs qui connaissaient chacun des administres . Enfin, avez-vous rencontre beaucoup de saints bretons patronnant nos baptises ?
Parce que ceux-ci ne furent jamais reconnus par Rome . Meme Ste Anne ( pourtant pas celte ) mit du temps a s'imposer a L'Eglise .
Je viens de me relire : c'est la "cata" .Ne prenez pas ces precisions historiques comme une diatribe contre l'Eglise et la France reunis .
Bonne journee .
Les registres ont ete ouverts et tenus , au quinzieme d'abord , au dix septieme enfin , par la volonte du Roi de France . C'est donc un geste Politique et non religieux .
C'est un geste d'une puissance voisine qui voulait imposer ses vues , bien secondee , en cela , par le haut clerge qui etait issu de la haute aristocratie .Cette aristocratie prebendee par le Roi de France .
Ce fut une volonte constante de la France de casser : l'Eglise bretonne heritee des Anciens , en accord avec le Vatican , qui voulait se debarasser de cette forme consideree comme quelque peu schismatique
Les deux evenements majeurs furent le "tutorat" de Tours sur l'Eglise de Bretagne , et , a la suite d'une bataille , gagnee par les troupes francaises , l'abandon , exige expressement , par la derniere des abbayes du rite celtique pratique depuis 'toujours' .
Si les Registres furent confies a l'Eglise , c'est tout simplement parce qu'elle etait la seule "administration ", sur l'ensemble des terres interessees , la plus maillee et surtout , servie par des Recteurs qui connaissaient chacun des administres . Enfin, avez-vous rencontre beaucoup de saints bretons patronnant nos baptises ?
Parce que ceux-ci ne furent jamais reconnus par Rome . Meme Ste Anne ( pourtant pas celte ) mit du temps a s'imposer a L'Eglise .
Je viens de me relire : c'est la "cata" .Ne prenez pas ces precisions historiques comme une diatribe contre l'Eglise et la France reunis .
Bonne journee .
Claude du GOELO
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