Le tilde - Abréviation française à bannir? - Dans les prénoms bretons?

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chopendoz
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Re: le tilde abréviation française ? à bannir ?

Message par chopendoz »

Bonjour à tous,

Bernez Rouz a publié sur son blog - Le trésor du breton écrit - l'intégralité de sa Note sur l'utilisation du Tiltre ou Tilde dans la langue française et dans la langue bretonne.
A consulter ici :
http://www.tresor-breton.bzh/
Kenavo,
Pierre Yves Quémener
Hervé Baudy
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Utilisation du tilde dans les prénoms bretons

Message par Hervé Baudy »

Bonjour

Je suis, avec quelques interrogations, l'histoire du tilde dans les prénoms bretons, Fañch dans le cas présent :
https://www.ouest-france.fr/bretagne/la ... ms-5310575

Jusqu'à présent, j'aurais écrit Fanch et non Fañch, mais bon, je dois être à côté de la plaque :|
Je serais donc curieux de savoir d'où vient cette écriture, si elle date de plusieurs siècles, ou si c'est une invention récente, s'il y a de nombreux prénoms bretons comportant le ñ...et globalement le ñ dans les textes en breton.

Merci aux lettrés d'éclairer ma lanterne :)
Cordialement
Hervé Baudy
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Francine Laude (†)
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Re: Utilisation du tilde dans les prénoms bretons

Message par Francine Laude (†) »

Bonjour Hervé

je ne sais si cela peut t'être utile ni même si cela correspond à ta question
mais si tu ne l'as pas vu il y a ce sujet (avec un lien dans une réponse)
viewtopic.php?f=6&t=27122&hilit=tilde
Amicalement
Francine
Hervé Baudy
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Re: Utilisation du tilde dans les prénoms bretons

Message par Hervé Baudy »

Bonjour et merci Francine

je n'avais pas vu ce post :oops: (éventuellement celui-ci à rattacher)
Je connaissais l'usage du tilde, fréquent dans les vieux textes comme abréviation, mais pas comme symbole de nasalisation en breton ..
Cordialement
Hervé Baudy
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Francine Laude (†)
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Le tilde - Abréviation française à bannir? - Dans les prénoms bretons?

Message par Francine Laude (†) »

et voilà c'est fait
les deux sujets sont fusionnés et le titre modifié
plus qu'à attendre des réponses :wink: :lol:
Amicalement
Francine
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chopendoz
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Re: Le tilde - Abréviation française à bannir? - Dans les prénoms bretons?

Message par chopendoz »

Bonjour Hervé, bonjour à tous,

Ci-dessous le texte intégral de la note présentée par Bernez Rouz sur l'utilisation du tilde (communication personnelle de l'auteur) :

Note sur l’utilisation du Tiltre ou Tilde, dans la langue française et dans la langue bretonne.

Par Bernez Rouz
Président du Conseil culturel de Bretagne


Le refus du procureur de la République de Quimper de valider la graphie du prénom Fañch donné à un enfant né le 11 mai dernier à Rosporden est basé sur une circulaire en date du 23 juillet 2014 émanant du ministère de la Justice. Celle-ci, rappelant que le français est la langue de l’administration, précise les signes diacritiques utilisables pour l’état civil et rejette le /ñ/ considéré comme étranger. Le procureur de la République de Bayonne, en 2011, avait déjà considéré que « les signes faisant partie d’alphabets romains utilisés pour écrire d’autres langues que le français (et qui n’ont pas d’équivalent en français) tel le cas du « tilde » espagnol ne peuvent être retenu) .
Le Tribunal de Grande Instance de Bayonne vient d’être saisi d’une autre demande concernant le nom de famille Ibañez et devrait se prononcer en septembre tout comme celui de Quimper. Dans l’état actuel des choses, le résultat est couru d’avance, la décision se conformera à la circulaire.
Le problème vient donc de ce document administratif qui omet le tilde dans la liste des signes diacritiques de la langue française. Or ce signe est utilisé depuis des siècles, en latin, en français, en gallo, en breton, en basque, et n’est pas une exclusivité castillane. Comment est il devenu clandestin en France, c’est l’objet de cette étude.

1. Du tiltre français au tilde espagnol.

Les scribes médiévaux utilisaient couramment un signe ayant la forme d'un trait horizontal, recourbé ou non à ses extrémités et qui était placé au-dessus d'un mot pour indiquer son abréviation. Ils appelaient ce signe le titulus. Cette abréviation paléographique a été appelée titre ou tiltre en français médiéval et tilde en langue castillane : « Tiltre, signifie tantost vne ligne qu'on met sur des lettres pour suppléer l'abbreuiation des lettres totales d'vn mot que l'Espagnol appelle Tilde, le tirant du Latin Titulus, ainsi que nous. » écrit Jean Nicot en 1606 dans son Thresor de la langue françoyse tant ancienne que moderne. Jean Nicot consacre donc le caractère bien français du tiltre.
Tellement français qu’il est couramment employé pour marquer la nasalisation dans les documents officiels de la royauté au XVIème siècle : Un édit du Roi Charles IX écrit Frãce, cõsidérations, auõs (avons) en 1567.
La célèbre ordonnance royale de 1539, dite de Villers-Cotterêts, imposant l’utilisation de la langue française dans les actes de justice dans le domaine royal de l’époque - (la Bretagne n’était pas concernée) - est un beau cas d’exemple. En voici la transcription :


Et pource que telles choses sont souventes fois advenues sur l'intelligence des motz latins cõtenuz esdictz arrestz, nous voulons que doresnavãt tous arrestz ensemble toutes autres procedures soient de noz courz souveraines ou aultres subalternes & inferieures, soient de registres, enquestes, contractz, commissions, sentẽces, testamens et aultres quelzconques actes & exploictz de justice, ou qui en dependent, soient prononcez, enregistrez & delivrez aux parties en langage maternel françoys et non autrement.

Il y a donc trois tiltres dans cet article 111. Quand vous regardez les transcriptions modernes de ce texte sur le site Legifrance.gouv.fr, tous les archaïsmes de langage sont conservés sauf les signes diacritiques. Il est précisé que « La cour de cassation applique toujours la présente ordonnance ». On peut imaginer que c’est sur le fond et pas sur la forme.

Pourtant L’académie Française intègre le mot Titre dès la première édition de son Dictionnaire en 1694. Cette acception de titre préféré à la forme tiltre, a été constamment reprise par les éditions suivantes, mais disparaît dans l’édition de 1932. Ce mot fait bien partie du patrimoine lexicographique français.

Le concept de voyelles nasales en français fut défini pour la première fois en 1694 par Louis de Courcillon de Dangeau dans ses Essais de grammaire. Dans le bouillonnement orthographique qui accompagna la création de l’Académie Française, certains préconisèrent l’emploi du tiltre sur les voyelles pour marquer la nasalisation. Mais l’usage majoritaire a préféré utiliser le n ou le m suivant les voyelles (an /en/on/un/) pour marquer la nasalisation : France fut préféré à Frãce.
Le tiltre étant devenu archaïque et inusité, c’est le mot tilde qui le remplace vers 1830 : « Nous avons emprunté à la langue de l’Europe la plus régulièrement accentuée, le mot tilde qui en castillan signifie : petit signe affectant une lettre, pour indiquer une modification de la voix ou pour signaler une différence qui existe soit entre la valeur des lettres, soit entre celle des intonations. » peut-on lire en 1838 dans un précis de grammaire intitulé : Parfait accord des paroles et de leur écriture, indiqué par des tildes. Le lexicographe Boiste en 1834, tout en gardant le mot titre introduit le mot tilde dans son dictionnaire et consacra le caractère uniquement espagnol du tilde : « ligne horizontale placée au dessus de la lettre n, qui lui donne la valeur du gn, en espagnol », et l’adjectif tildé (surmonté d’une tilde).
Pierre Larousse consacre par contre le caractère bien attesté de l’utilisation du signe sur une voyelle pour marquer la nasalisation : « Dans les manuscrits et dans les anciennes éditions, la lettre n marquant un son nasal était remplacé par un trait mis sur la voyelle précédente amās pour amans. »
Actuellement, il n’est plus utilisé que dans des emprunts étrangers (cañon, señor, doña, el niño). Le dictionnaire CNRTL du CNRS garde deux acceptions : Tilde = signe diacritique en forme de s couché. En Espagnol, signe placé au dessus de la lettre n pour indiquer la palatisation Et « signe placé au dessus d’une voyelle pour indiquer une prononciation nasale ». Rien n’indique donc qu’il soit étranger à la langue française. Il continue d’ailleurs d’être utilisé dans certaines langues romanes comme le gallo de Haute-Bretagne.
Le très sérieux Institut de recherche et d’histoire des textes qui dépend du CNRS, place d’ailleurs le tilde, en tête de liste des « principales abréviations françaises ». Enfin l’article « diacritiques utilisés en français » de wikipédia place le ã, le õ, et le ñ parmi les « les lettres diacritées moins courantes mais présentes dans au moins un dictionnaire francophone ».

Rien ne justifie donc que le tiltre /tilde soit banni des actes publics de la République française, puisqu’il n’y a pas plus français que ce signe diacritique.

2. Le « tildenn » breton

Les copiste médiévaux bretons utilisaient les mêmes techniques paléographiques que celles utilisées partout en Europe. Les signes diacritiques standards du Moyen-Âge ont aussi été utilisés pour les écrits en breton. Ainsi, dans l’édition de 1608 de la Vie de Sainte Barbe , on peut noter de nombreuses utilisations du tiltre mais uniquement sur les voyelles : v. 140 goalẽn (gwalenn), v.141 hẽn (hen), v142 pẽn (penn). Citons cette belle rime interne aux vers 234-235 :
« Ne lesiff quet den en bet naret fy,
« Da neffat crẽn dre nep tẽn bet ẽnhy
(aussi ne laisserai-je jamais aller jusqu'à elle aucun homme malgré tous ses efforts, sachez-le, ni l'approcher d'aucune façon)

En 1658, le Père Julien Maunoir publie une grammaire bretonne qui modernise l’orthographe du breton . Originaire de Haute Bretagne, ayant fait ses humanités à Rennes et à Paris, il garde l’usage du tiltre : « Quand une diction est terminée en n avec vn tiltre dessuis, il faut la prononcer comme s’il y avait deux n » : leñ = lenn (lire), goureñ = gourenn (lutte). Il utilise également le tiltre sur les voyelles pour indiquer la nasalisation : les pronõs = les pronoms, gãt = gant (avec). Il innove en remplaçant les deux ff qui marquent la nasalisation en moyen-breton par un accent circonflexe sur la voyelle : ainsi cuff devient cûn (doux), scanff devient scân (léger).

En 1716, le Manceau Dom Le Pelletier, dans son Dictionnaire éthymologique du breton, améliore le système de Julien Maunoir. Il garde la nasalisation par une voyelle surmontée d’un accent circonflexe mais abandonne le tiltre, déjà tombé en désuétude dans le domaine francophone dont il est issu.
Le grand lexicographe Grégoire de Rostrenen, en 1732, remis le tiltre à l’honneur comme signe abréviatif : sec’heñ = sec’henn (arbre sec), lameñ = lamenn (lame d’acier).

Le Gonidec, dans sa profonde réforme orthographique de 1807, propose dans sa grammaire le ñ pour le son /ɲ/, « Lorsque l’n sera surmonté d’un signe de cette façon, ñ, on le prononcera comme gn dans les mots français gagner, grogner. Exemples : koaña = souper (koaniañ), hiña = écorcher (kignañ), etc. ». Il complète son système orthographique en 1820 dans son Dictionnaire breton-français : « « N se prononce ordinairement comme en français. Cependant lorsque cette lettre sera surmontée d’un signe de cette façon ñ, elle devra se mouiller et on la prononcera comme GN, dans les mots français gagner, dignité etc. kâñ, (charogne)= gagn, piña (monter) = pignañ. Lorsque elle sera surmontée d’un simple trait on lui donnera le son nasal, devant quelque voyelle qu’elle se trouve placée : koan̄t (joli), hén̄ (lui), kémen̄t, (autant), intan̄v, (veuf), kaon̄, (deuil), kûn̄ (doux) ».
Son système fut repris par Hersart de la Villemarqué : « on a cru devoir emprunter ici l’n tilde ou ñ des Espagnols pour le g ou n mouillé … d’un n surmonté d’une barre horizontale pour l’n nazal que rien ne distingue en général : mon̄ (manchot) au lieu de mogn, gan̄-én̄
(avec moi) au lieu de ganen» . Ce système complexe ne fut pas repris ultérieurement.

Emile Ernault, professeur de langue classique à l’université de Poitiers et éminent celtisant utilisa pour la première fois le ~ sur le n pour marquer la nasalisation : « L’n surmonté d’un trait, ñ, indique que la voyelle qui précède a le son nasal ». Il ne retient donc plus le n tildé espagnol pour marquer le son mouillé gn. Avec François Vallée, il créa l’Entente des écrivains bretons pour mettre au point l’orthographe KLT (Kerne-Leon-Treger) en 1908. Cette orthographe commune reprit les principes d’Emile Ernault et donna au ñ breton la valeur qu’il a aujourd’hui : traoñienn (vallée), broñsoù (bourgeons), skañv (léger). François Vallée appela ce signe tilt en référence au vieux français tiltre et proposa aussi une formulation plus tarabiscotée : kroumenig-arouez (signe courbé).
Cette réforme fut conservée par les artisans du breton unifié, le Peurunvan en 1941. Ils y ajoutèrent la désinence finale des verbes infinitifs. Ainsi beva devient bevañ (vivre) pour se rapprocher du vannetais biùein et du trégorrois bevañ. Cette orthographe est utilisée aujourd’hui dans toutes les écoles bilingues de Bretagne et dans quasi toutes les publications. Elle a une existence officielle sur les panneaux de signalisation bilingues. L’emploi banalisé du ñ en breton dans la vie publique n’a fait l’objet d’aucun recours juridique à notre connaissance, on peut donc considéré qu’il a pignon sur rue au moins dans cinq départements.
Le grammairien Frañzez Kervella désigna ce signe par tildenn , suivi par les lexicographes Frañsez Favereau et Martial Ménard.
L’ancien tiltre français continue donc de vivre en breton. Il est un des éléments classiques utilisés dans des dizaines de langues pour marquer la nasalisation. S’il a disparu aujourd’hui, de l’écriture française standard, il fait quand même partie des gênes de la langue française et il continue de vivre dans les traditions écrites bretonnes, gallèses et basques, langues patrimoniales reconnues par la Constitution. Il serait sans doute simple de modifier la circulaire du 23 juillet 2014 relative à l’état civil. L’ajout d’un signe diacritique utilisé depuis un millénaire dans plusieurs langues de l’hexagone ne devrait pas a priori menacer l’unité nationale.

Loctudy le 3 septembre 2017
Hervé Baudy
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Re: Le tilde - Abréviation française à bannir? - Dans les prénoms bretons?

Message par Hervé Baudy »

Merci Pierre Yves pour cet excellent et docte panorama du tilde français et breton.

Si je comprends bien, l'utilisation du tilde breton indiquant la nasalisation type Fañch date de 1908 (KLT) : il s'agirait donc d'une convention typographique et non d'un signe d'écriture multi-séculaire :
"Emile Ernault, professeur de langue classique à l’université de Poitiers et éminent celtisant utilisa pour la première fois le ~ sur le n pour marquer la nasalisation"
Cordialement
Hervé Baudy
Vital Le Dez
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Re: Le tilde - Abréviation française à bannir? - Dans les prénoms bretons?

Message par Vital Le Dez »

Bonjour,

Je ne suis pas vraiment d'accord avec cette interprétation du tilde, sur les voyelles, n et m (également), qui sert très souvent (et pas seulement en breton, les cartulaires écrits en latin en regorgent) à suppléer un n ou m
Qui n'a vu par exemple fe(tilde sur e)me pour écrire femme, ou même encore (à Laz par exemple! voir AD en lignes) "noble hõme" pour écrire "noble homme" sur les registres bms des années 1600, et nullement pour nasaliser.
Quant aux exemples bretons donnés, ils ajoutent un n postérieur à la voyelle, conformément à l'édit de 1539 et même plus anciennement aux cartulaires: il suffit par exemple de consulter les fac-simile des cartulaires de Naldévennec ou Ste Croix de Quimperlé ou Redon, les tildes "lettrés" (c'est-à-dire le tilde sur la lettre et non un large tilde synonyme d'abréviation) indiquent toujours la présence d'un n ou m immédiatement postérieur

v. 140 goalẽn (gwalenn), hẽn (hen), v142 pẽn (penn) ne sont absolument pas nasalisés en breton, mais ici le tilde indique bien la présence immédiate d'un n
N'est-ce pas d'ailleurs ce qui est dit: "Quand une diction est terminée en n avec vn tiltre dessuis, il faut la prononcer comme s’il y avait deux n", ça n'est nullement une nasalisation. Quant aux tildes sur les voyelles ils sont conformes aux écritures abrégées anciennes: si les cartulaires avaient été en français et non en latin, ils auraient pareillement écrit "les pronõs = les pronoms, gãt = gant" puisque cette habitude de mettre un tilde sur la lettre précédent le n ou le m est séculaire, même dans les textes latins (où la nasalisation était sans doute inexistante), ne traduisant pas orthographiquement une nasalisation (même en français)
L'accent circonflexe avait bien plus de sens, le tilde n'étant qu'un simple calque du français pas vraiment original: si le français était resté fainéant, il aurait marqué la nasalisation avec un tilde sur la voyelle. En moyen breton, la nasalisation était marquée par ff, l'utilisation du tilde finalement montre bien l'attachement du breton au système français :lol:
Le Gonidec n'avait clairement pas pensé au tilde pour nasaliser: il le réservait pour le son gn, c'est dire...
Finalement, le tilde nasal n'a que 100 ans: c'est peu et pas vraiment original, bien moins que le ff qui était propre au breton
Mais bon, ça n'a qu'un intérêt assez mineur d'un point de vue linguistique

Cordialement,
Mikaël
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Re: Le tilde - Abréviation française à bannir? - Dans les prénoms bretons?

Message par Mikaël »

Bonjour,
je pense qu'on ne peut pas comparer l'utilisation du tilde dans les cas donnés par Vital et celui du tilde sur le n de Fanch, puisque les exemples cités sont clairement des abréviations, et le tilde sur le n une marque de prononciation, pas une abréviation, il en est de même pour l'utilisation de un n ou deux deux n qui servent à indiquer une prononciation différente, par exemple mann/man, sonn/son, kannet/kanet, tonn/ton (enfin, c'est ce que dit ma méthode de Breton :wink: ), d'ailleurs, pas sûr que l'on trouve de tilde dans les publications anciennes...
En tout cas, il ya du nouveau :
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/10/13/01016-20171013ARTFIG00362-la-region-bretagne-demande-l-autorisation-du-tilde-dans-les-prenoms.php
Cdt,
Mikaël
Cordialement,
Mikaël Le Bars
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joanny PERSON
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Re: Le tilde - Abréviation française à bannir? - Dans les prénoms bretons?

Message par joanny PERSON »

Ainsi, le prénom FANCH, avzc tilde, poserait problème, mais le prénom "JIHAD" non?
on vit une drole d"époque!!! :D
lire cet article:
http://www.ladepeche.fr/article/2017/10 ... jihad.html
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Hervé Teurnier
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Re: Le tilde - Abréviation française à bannir? - Dans les prénoms bretons?

Message par Hervé Teurnier »

Bonjour à tous,
Le tilde devant le tribunal ? C'est à Quimper et on le voit ici : https://www.google.fr/maps/@47.9925531,-4.1088525,3a,75y,300.43h,97.84t/data=!3m6!1e1!3m4!1scUKw4x17C-uXICWswbethQ!2e0!7i13312!8i6656 ...
Merci Google !

Hervé Teurnier
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cgf04706 †
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Re: Le tilde - Abréviation française à bannir? - Dans les prénoms bretons?

Message par cgf04706 † »

Bonjour à tous,

Pour le tilde du breton, ne parlant pas breton moi-même je n'ai pas d'information (mais Wikipédia l'indique en effet comme signe de nasalisation de la voyelle associée au n). En revanche pour celui de l'espagnol, il vient bien de l'abréviation médiévale habituelle pour un "n" de plus (« omission abréviative » d’une ancienne lettre n selon Wikipédia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Tilde ).

Par contre du coup je ne sais pas pourquoi il n'existe pas en espagnol de m tilde, seulement le n, alors que dans les documents anciens la barre au-dessus du m est aussi très commune.

Pour la controverse sur celui du breton qui a fait la une de l'actualité il y a quelques semaines, j'ai l'impression que ce qui embête l'administration c'est surtout de ne pas pouvoir facilement le taper avec un clavier AZERTY classique ; pour la même raison on voit rarement les accents mis sur les majuscules malheureusement, alors que le Journal Officiel lui les met toujours :D

Dans des transcriptions j'ai vu parfois des gens taper le 9 tironien avec le chiffre 9 du clavier :wink: vu que sinon sans police de caractères spéciale c'est pas facile.

A bientôt,
Dimitri.
Modifié en dernier par cgf04706 † le 04/11/2017 2:25, modifié 1 fois.
Dimitri Komatitsch (CGF 4706)†
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cgf04706 †
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Re: Le tilde - Abréviation française à bannir? - Dans les prénoms bretons?

Message par cgf04706 † »

Re-bonjour à tous,

Cette histoire d'une administration qui ne veut pas "s'embêter avec une lettre bizarre" j'ai vu ça ailleurs aussi, quand mes ancêtres sont passés de Slovénie en Autriche au milieu du 19ème l'administration autrichienne leur a germanisé le nom directement (Komatič -> Komatitsch, le č slovène se prononçant "tsch"). J'ai l'impression que le tilde breton est passé à la trappe actuellement dans l'administration pour la même raison...
C'est vrai que pour l'héritage culturel c'est bien dommage. Mais sur nos claviers actuels, c'est pas facile facile (pour le č slovène j'en ai un en réserve dans un fichier, et je le copie-colle à chaque fois...).

J'ai une collègue turque qui a le "g doux" turc dans son nom de famille (ğ, avec un petit demi cercle inversé dessus), quand elle est venue travailler en France sur ses papiers le ğ est devenu un g français standard, alors qu'elle me disait qu'en turc le son des deux n'a rien à voir...

A bientôt,
Dimitri.
Dimitri Komatitsch (CGF 4706)†
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JLDeniel
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Re: Le tilde - Abréviation française à bannir? - Dans les prénoms bretons?

Message par JLDeniel »

Bonjour,
Je ne suis pas du tout expert de la langue bretonne. J'ai seulement rencontré un exemple de tilde sur le calvaire de Sainte-Marie du Menez Hom à Saint-Nic. L'inscription s'étire sur deux cotés du socle et se déchiffre à peu près "JEHAN HALÕNDER FABRICQVE FEIST CESTE CROIX FAIRE LMV XLIIII" (voir photos jointes). Je comprends qu'un certain Jehan Haloñder a contribué à l'érection de ce calvaire en 1544.
A partir de 1625, je retrouve des actes de baptême de la famille HALONDER ou LALONDER dans la paroisse de Saint-Nic.

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joanny PERSON
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Re: Le tilde - Abréviation française à bannir? - Dans les prénoms bretons?

Message par joanny PERSON »

une décision de la cour d'appel de Rennes:

http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... ustice.php
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