Mot à déchiffrer "l'annie" (doc 1812)

Linguistique - Anthroponymie - Toponymie :
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Jean Claude Bourgeois
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Message par Jean Claude Bourgeois »

Bonsoir,

En considérant le "salaire" de 3 francs par mois, on peut sans conteste estimer que l'emploi (ou la personne) était à temps partiel, ou juste pour quelques menus services de temps en temps.

Les ouvriers étaient payés 0.50 à 3 francs par jour (selon la qualification ou le sexe)

3 francs en 1812 payaient environ 10 à 12 kilos de pain ou un peu plus d'un kilo de sucre.
Amicalement 8)
Jean Claude
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Salmard-56
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Message par Salmard-56 »

Re-bonsoir,

JCB a écrit :Les ouvriers étaient payés 0.50 à 3 francs par jour (selon la qualification ou le sexe)


En 1812 ??? Il y a un problême Jean-Claude... Quelles sont vos sources svp ?

D'après ce document, le commissionnaire est payé 1,50 francs, le charretier 6 francs et les infirmiers entre 5 et 9 francs (27/3) par mois. Tout cela semble concorder vers la position intermédiaire de "l'annié" (annillier) mais infirme le salaire de 0,50 à 3 francs par jour : Dréau, le fendeur de bois - donc ouvrier - est, lui, rémunéré à hauteur de 9 francs par mois, il y a donc un hic. On sait que le franc a subi des hausses et des baisses très rapides et parfois importantes tout au long du XIX°, entre autres pour des raisons politiques indirectes car européennes ou purement françaises (en 1812 on est au Premier Empire, trois ans plus tard, Louis XVIII arrive et tout change déjà). Il est tard donc je ne tente pas à cette heure mais on doit pouvoir trouver un ordre des salaires au moins pour la pèriode 1805-1815.

Cordialement,
Fabien.
Bien cordialement, Fabien
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Jean Claude Bourgeois
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Message par Jean Claude Bourgeois »

Bonjour,

Il est vrai qu'il n'est pas aisé de reconstituer le pouvoir d'achat et des salaires en 1812.

Je me base surtout sur les nombreux travaux de Pierre Emile LEVASSEUR (1828-1911) accessibles sur Gallica.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_%C3 ... _Levasseur

En voici un , voir pages 502 et autour.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62791r/f522.image

Ou de son disciple, Emile CHEVALIER :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k863346/f1.image


Je maintiens donc ce que j'ai dit :wink:

C'est pourquoi j'avançais l'idée que ces ouvriers ne travaillaient que quelques heures ou jours par mois pour l'hospice, qui n'avait sans doute ni le travail, ni les moyens pour les employer à temps complet. Ce en quoi, je rejoins aussi une remarque de Pierrick à ce sujet.
Amicalement 8)
Jean Claude
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framevellec (†)
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Message par framevellec (†) »

Bonjour à tou(te)s,

Tout ceci tendrait à dire que ces rémunérations ne concernent pas des "intervenants réguliers", au sein de l'établissement, mais plutôt le "salaire" de petits travaux effectués par les "pensionnaires", qui n'étaient (peut être) pas toujours les mêmes ... Cette page est issue d'un livre de compte et (à part LE DREAU) les sommes portées ne sont pas "nominatives" ...

Bien amicalement,
François.
Francois MEVELLEC,
Né à CORAY, nombreux ascendants sur ELLIANT, TOURCH, LANGOLEN, TREGOUREZ, EDERN, BRIEC, PLOGONNEC, LAZ & SAINT GOAZEC.
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Pierrick Chuto
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Message par Pierrick Chuto »

Bonsoir à tous les contributeurs bénévoles et épisodiques.

le commis aux entrées de l'hospice touchait 400 francs par an, le médecin et le chirurgien :200 francs (ils intervenaient aussi en ville).
les 21 sœurs hospitalières percevaient pour elles toutes 200 francs.


La compréhension des archives souvent parcellaires n'est pas une science exacte et ce n'est pas pour me déplaire.

Merci à tous
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framevellec (†)
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Message par framevellec (†) »

Pierrick Chuto a écrit :Bonsoir à tous les contributeurs bénévoles et épisodiques.

le commis aux entrées de l'hospice touchait 400 francs par an, le médecin et le chirurgien :200 francs (ils intervenaient aussi en ville).
les 21 sœurs hospitalières percevaient pour elles toutes 200 francs.
La compréhension des archives souvent parcellaires n'est pas une science exacte et ce n'est pas pour me déplaire.
Merci à tous


Bonjour Pierrick et tou(te)s,

Avec ces(nouveaux) chiffres, on y voit un peu plus clair :
- DREAU à 9 francs par mois, percevait un salaire annuel de 108 francs : pour un "fendeur de bois" comparé à ce qu'étaient payées les "Sœurs Hospitalières", on peut dire que "la grilles des salaires" était respectée :twisted: !!!
Et reste persuadé, que les autres (personnes) citées, étaient pensionnaires de l'Hospice et étaient rémunérés pour de menus travaux qui occupaient leur temps !!!

Bien amicalement,
François
Francois MEVELLEC,
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Pierrick Chuto
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Message par Pierrick Chuto »

Tu as raison François.
surtout que j'ai omis de préciser hier que le charretier était seul à l'hospice.
la supérieure s'en plaint assez. il devait aller chercher l'eau à une bonne distance de la ville, amener les morts au cimetière etc.....
bonne journée pluvieuse.
un temps idéal pour travailler sur mon nouveau livre.
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Salmard-56
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Message par Salmard-56 »

Bonsoir à tou(te)s, bonsoir Jean-Claude,

Jean Claude Bourgeois a écrit :Je maintiens donc ce que j'ai dit :wink:


Et vous avez raison ! Pardon d'avoir posé cette question mais une rémunération supposée mensuelle à l'origine et qui devenait une gratification correspondant à un travail intermittent équivalent seulement à un seule jour me paraissait étrange mais surtout, surtout, j'aime les sources. :D

Et vos sources sont des références, c'est du solide. Avant de me connecter, j'ai consulté ce qu'écrit Thierry Lentz, spécialiste du Premier Empire dans le tome III de sa Nouvelle Histoire du Premier Empire : La France et l'Europe de Napoléon 1804-1814 et voici ce qu'on y trouve :

"Constatant qu'en Bretagne un budget familial était de 320 francs avec un fermage de 200 à 400 francs (...)"


C'est intéressant, cela concerne la Bretagne mais reste flou puisqu'il ne précise pas le nombre de personnes constituant une famille engrangeant un tel budget. En revanche, voilà ce qu'il précise au sujet des rémunérations des journaliers lambda :

"Les journaliers percevaient des salaires allant de cinquante à quatre-vingts centimes par jour s'ils étaient nourris, de quatre-vingt-dix centimes à deux francs (avec des pointes à plus de trois francs en Alsace) s'ils ne l'étaient pas"


Cela corrobore les écrits de Pierre Emile LEVASSEUR et vos conclusions ainsi que celles de François qui sont proches. C'est d'autant plus intéressant que cela fait intervenir la donnée soulignée par François, à savoir le fait qu'il y a une différence selon que l'on était ou non nourri voire logé. En revanche, j'ai du mal à penser que ces supposés pensionnaires soient aussi peu payés si l'on se réfère à l'extrait ci-dessus, ceci, même en prenant en compte le fait que l'hébergement réduisait considérablement le taux journalier... Si l'on prend 6 francs comme moyenne, on obtient pour 26 jours de travail un salaire journalier de 23 centimes donc soit les soeurs n'étaient vraiment pas charitables, soit et ça me paraît plus probable, cet état n'est que le constat de versement mensuel toute durée de travail confondue sans qu'on ne puisse les connaître. Ce qui fait que ce serait un "mix'" des conclusions des intervenants de ce fil de discussion.

Que 21 soeurs perçoivent seulement 200 francs n'a rien d'étonnant et on ne peut les comparer aux travailleurs qu'ils soient externes ou internes. En revanche, grâce aux sources de Jean-Claude et à T. Lentz, on doit pouvoir conclure, comme Pierrick également, que ces intermittents n'étaient guère sollicités par l'hospice mais aussi que les salaires n'avaient rien à voir avec nos indices de comparaison actuels.

En espérant vous lire après-demain sauf implosion de notre chère planète :roll: ,
Fabien.
Bien cordialement, Fabien
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Pierrick Chuto
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Message par Pierrick Chuto »

Bonsoir à tous

pour apporter encore plus d'interrogation sur le sujet , j'ai lu aujourd’hui que le fendeur de bois employé par la mairie de Quimper en 1828 touchait 50 francs par an (sans doute un intermittent ) mais que le portier ( évidemment à temps complet) percevait 300 francs.

C'est tout ,mais la discussion est surement loin d'être close.
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Salmard-56
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Message par Salmard-56 »

Pierrick Chuto a écrit :pour apporter encore plus d'interrogation sur le sujet , j'ai lu aujourd’hui que le fendeur de bois employé par la mairie de Quimper en 1828 touchait 50 francs par an (sans doute un intermittent )


Finalement "notre" Dréau n'était pas si mal payé que ça : la paye annuelle du fendeur de bois de Quimper correspond à deux de ses trimestres, d'un autre côté, comme chacun sait, on ne fend pas du bois toute l'année !

le portier ( évidemment à temps complet) percevait 300 francs.


Soit 1 franc par jour à cette époque ou les samedi étaient ouvrés. On reste sur la moyenne basse d'un ouvrier ou d'un journalier mais ça correspond bien.

C'est tout ,mais la discussion est surement loin d'être close.


Oh que oui ! Elle risque même de s'étoffer si l'on part vers d'autres professions ou sur le sujet du pouvoir d'achat mais c'est si passionnant. Par contre, pour l'avoir tenté à deux, il est quasi-impossible de faire un comparatif entre pouvoir d'achat, franc d'alors et euros d'aujourd'hui. Nous avons baissé les bras : le pouvoir d'achat est aussi éloigné que ces périodes le sont, sans compter que nos denrées de première nécessité ne sont pas tout à fait les mêmes qu'à l'époque et que la différence de prix entre, par exemple, un pain, un poulet et une livre de beurre du XVIII-XIX° n'est pas la même qu'en 2012 mais c'est un autre sujet... pour le moment. :D
Bien cordialement, Fabien
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