Bonjour
Dans plusieurs inventaires après décès de la fin du XVIIIe siècle, je suis étonné de trouver des redingotes possédées par des paysans et je m'interroge sur leur origine.
Une 1ière explication me semble très improbable : une possibe diffusion du vêtement anglais (riding-coat / manteau d’équitation), à la mode en France à partir de 1725 comme le montre cet article du Mercure de France :
« Depuis l’année passée les hommes portent beaucoup de Redingotes ; c’est une espece de grand surtout bontonné par devant, avec un colet & des ouvertures derriere & aux cotez, dont l’origine vient d’Angleterre ; la Redingote est faite à peu près comme une Casaque, mais moins ample, & toutefois plus longue & plus large qu’un Just’au-corps ; dans les temps de gelée ou de pluye, ont voit presque tout le monde en Redingote. C’est un habit très peu parant, & qui selon les apparences fera plus de fortune à la campagne qu’à la Ville, où on commence à le trouver désagréable ; à la chasse du Roi, quand il fait mauvais temps, tous les Seigneurs sont en Redingotes. C’est à la verité, un habit très-propre pour monter à cheval & pour resister aux injures de l’air. » (Mercure de France, 1er février 1726)
2e explication possible : les redingotes citées dans les inventaires seraient un élément du costume traditionnel breton auxquels on aurait donné ce nom et qui reste à préciser.
3e explication : les redingotes viendraient de l'uniforme des miliciens de la garde-côte. En effet, parfois la couleur est précisée : "une redingotte bleuff" chez Tanguy Lestideau à Lanildut en 1759 et "une redingotte bleue" chez Yves Déniel en 1785 à Plouguin.
Or Plouguin et Lanildut sont situés dans un secteur où l'uniforme des miliciens était constitué d'un "habit bleu", comme l'attestent les descriptions parues en 1778 à Nantes :
https://i.goopics.net/x1u4aj.jpg
Avez-vous trouvé des redingotes dans des inventaires de la fin du XVIIIe siècle, et surtout de quelle couleur et dans quelle paroisse ? De Plouguerneau à Plouescat elles seraient blanches, rouges de Cléder à Morlaix, et bleues ailleurs dans le Finistère. Vos réponses pourront confirmer ou infirmer cette 3e explication. Par avance, merci.
Cordialement
Eric
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L'origine des redingotes des paysans du XVIIIe siècle
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- Jacques JONCOUR
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Re: L'origine des redingotes des paysans du XVIIIe siècle
Bonjour Eric,
Comme vous le notez Yves Déniel, meunier de Plouguin, avait une redingote bleue à son décès.
Dans votre document un Daniel est capitaine de la compagnie de Plouguin qui porte un uniforme bleu.
Serait-il possible que le meunier Déniel soit aussi le capitaine Daniel ?
Qu'en pensez-vous ?
Bien cordialement.
Jacques
Comme vous le notez Yves Déniel, meunier de Plouguin, avait une redingote bleue à son décès.
Dans votre document un Daniel est capitaine de la compagnie de Plouguin qui porte un uniforme bleu.
Serait-il possible que le meunier Déniel soit aussi le capitaine Daniel ?
Qu'en pensez-vous ?
Bien cordialement.
Jacques
Re: L'origine des redingotes des paysans du XVIIIe siècle
Bonsoir Jacques
Je doute que le meunier de Plouguin, Yves Déniel, soit le capitaine de la compagnie de Plouguin. Je n'ai aucune mention qui l'atteste, même si je trouve dans son inventaire, 3 fusils et un pistolet en plus d'une redingote bleue. Problème, il est né en 1755 et mort à 30 ans en 1785. Or dans la série des "Etrennes nantaises", un "Daniel" est cité en tant que capitaine de la Cie de Plouguin à partir de 1773 et au moins jusqu'en 1781. Je vois mal un jeune de 18 ans ayant la compétence et l'autorité pour commander ... 50 hommes !
En effet, depuis l'ordonnance royale du 30 juin 1759, chaque compagnie était composée d'un capitaine, un lieutenant, 2 sergents, 3 caporaux, 3 anspessades, 1 tambour, 2 canonnier-chefs, 20 aide-canonniers, 19 fusiliers.
Parmi les candidats possibles pour êtrre le "Daniel" cité comme capitaine : François Déniel (1720-1792) le père d'Yves, ou Jean Marie Déniel + 1785 à Lannoulouarn Plouguin 60 ans, ou Henry Déniel + 1784 Quinou Plouguin 50 ans, ou Guillaume Déniel + 1780 Kerlaouenan Plouguin 66 ans.
A l'inverse, aucun doute pour identifier le lieutenant "Mazé" de la même compagnie : c'est Henry Mazé (1712-1781, x Geneviève Cornen) qualifié dans les registres BMS de "lieutenant de la compagnie garde cote de Plouguin" en 1776 puis à son décès en 1781 : "le sieur Henry Mazé lieutenant d’infanterie garde cotes de St Renan".
Cordialement
Eric
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Je doute que le meunier de Plouguin, Yves Déniel, soit le capitaine de la compagnie de Plouguin. Je n'ai aucune mention qui l'atteste, même si je trouve dans son inventaire, 3 fusils et un pistolet en plus d'une redingote bleue. Problème, il est né en 1755 et mort à 30 ans en 1785. Or dans la série des "Etrennes nantaises", un "Daniel" est cité en tant que capitaine de la Cie de Plouguin à partir de 1773 et au moins jusqu'en 1781. Je vois mal un jeune de 18 ans ayant la compétence et l'autorité pour commander ... 50 hommes !
En effet, depuis l'ordonnance royale du 30 juin 1759, chaque compagnie était composée d'un capitaine, un lieutenant, 2 sergents, 3 caporaux, 3 anspessades, 1 tambour, 2 canonnier-chefs, 20 aide-canonniers, 19 fusiliers.
Parmi les candidats possibles pour êtrre le "Daniel" cité comme capitaine : François Déniel (1720-1792) le père d'Yves, ou Jean Marie Déniel + 1785 à Lannoulouarn Plouguin 60 ans, ou Henry Déniel + 1784 Quinou Plouguin 50 ans, ou Guillaume Déniel + 1780 Kerlaouenan Plouguin 66 ans.
A l'inverse, aucun doute pour identifier le lieutenant "Mazé" de la même compagnie : c'est Henry Mazé (1712-1781, x Geneviève Cornen) qualifié dans les registres BMS de "lieutenant de la compagnie garde cote de Plouguin" en 1776 puis à son décès en 1781 : "le sieur Henry Mazé lieutenant d’infanterie garde cotes de St Renan".
Cordialement
Eric
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- Jacques JONCOUR
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Re: L'origine des redingotes des paysans du XVIIIe siècle
Bien noté, Eric. Merci pour ces compléments.
Je ne savais pas que le Déniel était capitaine depuis 1773.
Ce qui exclut en effet que ce soit Yves Déniel, trop jeune.
Bon week-end.
Jacques
Je ne savais pas que le Déniel était capitaine depuis 1773.
Ce qui exclut en effet que ce soit Yves Déniel, trop jeune.
Bon week-end.
Jacques