Moguer an holen

[jean luc deuffic]

Bonsoir,

Un lieu de Daoulas, que je n'ai pas encore réussi à localiser tout à fait, mais qui se trouvait en bordure de la mer (rivière de Daoulas), probablement à la limite d'Irvillac, portait le nom de Moguer an holen. Je le retrouve au moins depuis le XVIIe siècle, et il est encore utilisé dans les registres paroissiaux de Daoulas entre 1736 et 1779.
Moguer an holen = le mur, ruine, du sel. Certains moguer sont très anciens, parfois révélateurs d'une présence gallo-romaine.
Est-ce le lieu où l'on débarquait le sel ?
Si quelqu'un a une idée à soumettre. Merci

[sklerijenn]

Bonjour,
Avant les marais salants, pour extraire le sel, on utilisait des récipients en forme de couronne, que l'on remplissait d'eau de mer, et que l'on disposait de façon étagée dans un four rudimentaire. Le feu, alimenté à la base, produisait de la chaleur et faisait évaporer lentement l'eau. Il restait le sel en forme de pain couronne, ce qui facilitait son transport. Cette méthode archaïque se pratiquait déjà à l'époque où l'on a élevé les menhirs et autres monuments néolithiques. IFREMER pense que l'importante main d'oeuvre nécessaire pour le transport et l'élévation de ces monuments, venait souvent de loin et était payée en sel.
Moguer, effectivement, une ruine trouvée en l'état au V° siècle, fut souvent un ancien édifice gallo romain, mais pas que... Donc, l'installation de fours à sel à proximité est plausible. Les ports, à l'époque, étaient rarement en bord de côte. On venait se réfugier dans les estuaires de rivière.

[jean luc deuffic]

Merci Lucien pour cette suggestion. J'avais bien pensé à cette récolte de sel, puisque la précision géographique donne « Moguer an holen donnant sur la grève ».
Il y a aussi Roc'h-an-Holen (en Cléder, je crois), décrit comme un endroit où « nos ancêtres les Gaulois, et bien d'autres avant eux, produisaient le sel et le garum, éléments indispensables pour la conservation des produits de la pêche et de la chasse » (OF).

bonne journée à tous