Linguistique - Anthroponymie - Toponymie : ce forum est réservé aux questions de vocabulaire, explications de noms de famille, de noms de lieux, de termes trouvés dans les inventaires,... et entre autres aux traductions français / latin / breton.
Bonjour,
Je suis en train de transcrire un inventaire après décès de 1858 et je me heurte à quelques difficultés.
1. A deux reprises on parle de "doublure": - la doublure de la chambre composée de divers bois, quarante cinq francs - Sur la doublure : vieille ferraille, un franc cinquante centimes un parti de pommes à cidre, un franc soixante centimes une bride, un franc cinquante centimes un collier et une paire de fourreaux, cinquante centimes un parti de balle, huit francs une percelle et fatras , deux francs quarante centimes
Je pense à une sorte de faux-plafond ? Mais pourquoi alors est-il évalué à 45 francs? Avez-vous déjà trouvé cela?
Dans le même ordre d'idée il y a aussi "une équerre de lit en sapin, dix francs "
Même incompréhension.
2. dans les hardes la veuve , il y a 2 mots que je lis mal sans doute:
hardes de la veuve: deux justines ? et cinq juppes, vingt quatre francs trois mouchoirs de sol ? mouchoirs de et coiffes, trois francs six vieilles chemises et chaussures et bas
Merci d'avance pour toute aide Cordialement
Françoise - CGF 11085 - Familles Bec/ Faveur/Gallon/Lozach/... BERRIEN et communes proches.
Bois de lit
Désigne un lit mais généralement un lit simple et non un lit clos (voir ce mot) beaucoup plus couteux et donc plus rare dans les inventaires .
Ce lit était peut être essentiellement composé de planches placées sur leur tranche qui isolaient la garniture du lit (couette, traversin, linceul) du reste de la pièce, qui préservait la couche des divagations du bétail. D'où peut être le terme également rencontré d'équerre de lit (deux planches placées à l'équerre dans un coin de pièce ?). On trouve aussi les termes de couchette, de lit de clisses (petits morceaux de bois).
A bientôt
Françoise - CGF 11085 - Familles Bec/ Faveur/Gallon/Lozach/... BERRIEN et communes proches.
Merci Madeleine pour votre attention,
Oui, les mouchoirs de col, cela me rappelle les petits carrés que portait ma grand-mère.
Est-ce qu'il n'y avait pas aussi les mouchoirs de coiffe, pour protéger la coiffe du contact des cheveux par exemple. Sinon il faut considérer que le greffier a omis le mot poche et qu'il faut lire :
"trois mouchoirs de col, mouchoirs de (poche)
et coiffes, trois francs ".
Pour le justin, oui cela fait penser à un vêtement ajusté, mais je n'avais jamais entendu ce mot pour parler du corsage. C'est pourtant le plus logique. Je ne la vois pas portant un corset ou une guêpière Cordialement
Françoise - CGF 11085 - Familles Bec/ Faveur/Gallon/Lozach/... BERRIEN et communes proches.
Bonjour Madeleine,
Encore moi ...
Le hasard, quand même, est une drôle de chose !
Hier soir, en poursuivant ma lecture de La Terre aux Sabots de Pierrick CHUTO, je suis tombée sur un passage évoquant des inventaires où il était question de "justins" traduits par "vêtements ajustés" et des "coëffes" .
J'y ai retrouvé aussi d'autres objets rencontrés dans "mon inventaire" mais pour lesquels j'avais trouvés une explication sur Internet comme les "marres" sorte de houes pour désherber en cassant la croûte du sol.
Mais toujours rien sur "les doublures en bois" Cordialement
Françoise - CGF 11085 - Familles Bec/ Faveur/Gallon/Lozach/... BERRIEN et communes proches.
J'ai trouvé le mot "doublure", notamment dans 2 inventaires :
En 1773 à Lampaul-Ploudalmézeau, "environ quinze ou seize planche d'œuvre de charme ou sapin (...), servant ausy de doublure a la maison étant neuve"
Et en 1740 à Tréglonou : "toutes les nattes servant de doublure". (sources : ADF, 11 B 51 et B 1795)
Il s'agit donc peut-être de planches de bois jointes pour servir de cloison, et pas obligatoirement jusqu'au plafond. Ordinairement, c'est la sucession des armoires et/ou lit-clos qui servait de "cloison".
Le justin était un type de vêtement à part entière :
"Au début du XVIIIe siècle, le costume de l'homme comprend d'abord un bonnet brun et un chapeau noir, une chemise, une camisole rouge, et par dessus une veste courte violette ou une veste longue rouge, à porter sous le justeaucorps brun et le manteau noir, des grandes culottes violettes ou brunes (bragoù braz), des bas bruns, souliers ou sabots.
Le costume de la femme est composé d'une paire de coiffes, la grande – plate et blanche – ainsi que la petite, d'un mouchoir de cou, de la chemise, de brassières violettes ou noires, d'une jupe violette ou rouge, d'un tablier noir, d'une cape ou d'un manteau noir, de bas violets, de souliers ou sabots.
A la fin du siècle, les costumes se sont assombris, avec le noir et le brun. L'homme porte le chapeau noir, la chemise, le gilet croisé blanc ou brun, la veste noire, l'habit brun descendant à mi-cuisses, les grandes culottes noires ou brunes, des bas bruns, des souliers ou sabots. La femme est revêtue de la grande coiffe dont les ailes sont repliées sur le haut de la tête et d'un bandeau, d'un mouchoir de cou, d'une chemise, d'une camisole et d'un corset noirs ou d'un justin noir ou brun à manches à parement, d'une jupe noire ou brune et d'un tablier noir. Sur le tout, elle porte une cape également noire à l'usage de la campagne."
Extrait de : "La mode des campagnes de l'évêché du Léon au XVIIIe siècle" de SCLIPPA Marie-Pierre .ACTES DE COLLOQUE : Costumes régionaux, mutations vestimentaires et modes de constructions identitaires. Les Champs Libres (Rennes) : 18 au 20 janvier 2007..(Disponible à Brest du CRBC sous la cote : C-22690-07)
Bonjour Jean et Eric, et merci pour votre contribution.
Les ouvrages dont vous parlez semblent parfaitement bien adaptés effectivement à ce type de recherche. Je n'avais utilisé que les outils Internet.
Pour "la doublure, je pense que dans ma transcription je vais pouvoir comprendre les deux acceptions : celle de cloison à valeur fixée dans l'inventaire; et les deux autres fois de façon évidente au sens de faux-plafond puisque des choses y sont posées.
Pour le justin, les choses se sont bien précisées. Je me demande si ma grand mère ne nommait pas ce vêtement le caraco, ou le corsage ( à prononcer avec un K dur et un o très ouvert), de la famille de corset en fait. La boucle semble bouclée.
Merci à tous pour votre aide. Je reviendrai car il me semble qu'il me reste une ou deux questions, qui tiennent en partie à la difficulté de déchiffrage.
A bientôt donc . Bien cordialement
Françoise - CGF 11085 - Familles Bec/ Faveur/Gallon/Lozach/... BERRIEN et communes proches.
Les "doublures" étaient des doubles cloisons en bois faites dans les maisons anciennes et destinées a la fois a l'isolation et a la décoration des pieces. Elles étaient constituées de panneaux de lambris et articulées comme des volets pour permettre le nettoyage de l'espace vide, espace qui pouvait etre assez important de l'ordre de 20 a 30 cm. On pouvait éventuellement y stocker des choses. Il en existe toujours notament dans certaines maisons anciennes dusecteur sauvegardé du centre ville de tréguier.
Merci Joseph pour ce supplément.
L'une de "mes" doublure, celle de la chambre, pourrait bien ressembler à cette cloison.
Pour les deux autres, des choses sont stockées dessus, des pommes à cidre, par exemple ... Et dans l'étable à vaches, en plus des animaux, on trouve "la doublure" évaluée à quinze francs et "un parti de lin en botes sur cette doublure, trente francs"
Question subsidiaire : "un parti" doit être l'équivalent d'une certaine quantité, sans qu'elle soit précisée. C'est bien ça?
Amicalement
Françoise - CGF 11085 - Familles Bec/ Faveur/Gallon/Lozach/... BERRIEN et communes proches.
Bonjour et merci Robert,
Oui, l'éclairage anglo-saxon confirme donc la notion de volume ou de nombre mais sans précision numérique : un parti de pommes, de bottes de lin, de balle ( comprendre de balle d'avoine).
J'ai encore 2 ou 3 interrogations mais je vais d'abord chercher par moi-même. Je reviendrai sur cette file au besoin.
Merci à tous; cordialement,
Françoise - CGF 11085 - Familles Bec/ Faveur/Gallon/Lozach/... BERRIEN et communes proches.