Avocate du Roy

[Jean Jacques Pérès]

Bonjour

Pour la première fois sur un acte de naissance j'ai rencontré la mention
" avocate du Roy "
Cela était il fréquent et quelle role avait elle ?

09/03/1634 Ergué Armel (Pays : Quimper ) baptême ou naissance
LE POUPON Claude, fille, Enfant de Guillaume
et de COROLLER Margarite
Parrain : Grégoire Lalezon
Marraine : Honorable Femme Claude Le Baron, Demoiselle de Treodet, "avocate du Roy"

Merci pour les explications

à bientôt
Jean Jacques

[André-Yves Bourgès]

Bonjour Jean-Jacques,


La formule désigne en fait l'épouse d'un avocat du Roi, selon l'usage au demeurant discuté qui avait cours sous l'Ancien régime

(voir ici).

Jusque récemment, avant la mode de la féminisation des noms des offices, des charges, des grades et des fonctions, le féminin s'appliquait aux épouses des impétrants, tandis que les femmes qui exerçaient effectivement ces offices, charges ou fonctions, ou étaient décorées de ces grades conservaient la titulature masculine : ainsi la femme maire d'une commune était-elle désignée "madame le maire" tandis que l'épouse d'un maire était appelée "madame la mairesse".

Cordialement.

[Jean Jacques Pérès]

Bonsoir André Yves

Merci pour cette info
Ce forum est formidable , on apprend tous les jours
Cordialement
Jean Jacques

[framevellec (†)]

Bonsoir à tou(te)s, bonsoir André Yves,

Bonjour Jean-Jacques,
La formule désigne en fait l'épouse d'un avocat du Roi, selon l'usage au demeurant discuté qui avait cours sous l'Ancien régime

(voir ici).

Jusque récemment, avant la mode de la féminisation des noms des offices, des charges, des grades et des fonctions, le féminin s'appliquait aux épouses des impétrants, tandis que les femmes qui exerçaient effectivement ces offices, charges ou fonctions, ou étaient décorées de ces grades conservaient la titulature masculine : ainsi la femme maire d'une commune était-elle désignée "madame le maire" tandis que l'épouse d'un maire était appelée "madame la mairesse".
Cordialement.

Je me permettrai d'apporter un petit bémol à votre réponse :

Si cette dame est dite "Avocate du Roi", c'est sans aucun doute qu'elle est investie de la charge ..
En tant qu'épouse de l'impétrant, cette fonction ne pouvait être portée à son crédit ...
Je cois avoir lu que en l'absence d'un héritier "mâle", ces prérogatives qui étaient héréditaires, étaient transmises à l'ainée des filles qui en assurait la pérennité .

Bien cordialement,
François.

[André-Yves Bourgès]

Bonsoir François,

Vous n'avez peut-être pas suivi le lien que j'indiquais dans mon précédent message ; le voici en clair :
http://books.google.fr/books?id=IfOvR1j ... &q&f=false

Vous y lirez la confirmation de ma suggestion. A ma connaissance, il n'existait pas de femmes investies d'une charge de magistrature au sein de la justice royale de l'Ancien régime. Je ne suis même pas sûr que cela ait été le cas avant l'émancipation politique des femmes qui ne date que de... 1946 !

Ce à quoi vous faites allusion correspond à l'exercice d'un office féodé, où la femme pouvait être amenée à remplacer son mari défunt, comme dans le cas de l'exercice de la justice banale, où il existait des femmes "seigneurs", veuves ou de plein droit.

Bien cordialement.

[framevellec (†)]

Bonsoir à trou(te)s,

Un acte de °dans le quel la marraine exerce la profession "d'avocate" ...

04/04/1655 Elliant (Pays : Mellenick ) baptême ou naissance
LE PRIM Pierre, garçon,
Enfant de Jean et de GUIBOURG Marguerite
Parrain : Pierre Du Haffort , Sgr De Brenaffec
Marraine : Marguerite Fouchet , Dame Du Letty , Advocate Du Roy Dans Le Présidial De Quimper Corentin
Témoins : françoise de keratry , jean le mainge ?

Je vois qu'à l'époque les femmes réussissaient à "percer", dans des responsabilités, en général réservées à la "gent masculine" !!!

Bien amicalement,
François

[popeye]

bonjour,
avons nous plus d'information sur cette personne ?
c'est effectivement tres etonnant.
yvan calloc'h
je pense que cela va beaucoup interesser le barreau.

[Jean Claude Bourgeois]

Bonjour,

Sujet déjà abordé, et ou François n'était pas d'accord avec André-Yves

viewtopic.php?f=6&t=17175&p=110024&hilit=avocate#p110024

[framevellec (†)]

Bonjour Jean Claude, bonjour à tou(te)s

Effectivement, 5 années ont passées entre ces 2 post et ces 2 interventions !!!

J'ai eu beau lire et relire les réponses de André Yves, il n'aura pas réussi à me convaincre ...

Bien amicalement,
François.

[popeye]

Bonjour,
J'ai regardé qui pouvait être cette personne, margueritte Fouchet.
Son mari et son fils, Jean et Jean René Le Mavyc étaient "avocat en la cour" selon le nom d'époque.
Il semble qu'avocate soit bien dans ce cas, la femme de l'avocat.
Cordialement
Yvan Calloc'h

[André-Yves Bourgès]

Bonsoir à tous,

Cinq ans plus tard, je persiste et signe!

Comme le souligne Yvan, c'est bien à raison de son statut de femme d'avocat que Marguerite Fouchet est désignée "avocate"

De même, Claude Le Baron, demoiselle de Tréodet, qui avait occasionné la question de Jean-Jacques à l'origine de ce fil de discussion, était quant à elle l'épouse de "François Cran, escuyer, sieur du Tréodet, advocat du Roy au présidial dudit Quimpercorentin, demeurant en sa maison en la rue Quereon, ville close dudit Quimpercorentin", comme nous l'a appris en 2014 Etienne:
viewtopic.php?f=1&t=21836&p=145334&hilit=Tr%C3%A9odet#p145334

Dans la France et la Bretagne du Moyen Âge et de l'Ancien régime, la seule "avocate" (advocatrix ou advocata) reconnue de tous, c'est la Vierge...

En revanche, j"avais retardé de quelques décennies la date à laquelle les femmes en France ont pu devenir avocate : "La loi du 1er décembre 1900 consacre, après de vifs débats parlementaires, l'accès au barreau pour les femmes et ainsi leur droit d'exercer une profession jusqu'alors réservée aux hommes. Jeanne Chauvin et Sophie Balachowsky-Petit ont été les premières femmes à pouvoir prêter serment", respectivement le 4 et le 9 décembre suivants (Romy Sutra, "Les vils traits de la justice. Quelques caricatures judiciaires de la fin du XIXe s. et du début du XXe s", Histoire des justices en Europe, . Valeurs, représentations, symboles (2014-2015), Toulouse, s.d., p. 167)

Cordialement.