Bonjour Claude (DU GOELLO), bonjour à tou(te)s,
Tout d'abord, je n'avais pas fait le rapprochement entre ces 2 (ou 3) patronymes : YAOUANC, JOUHAN, JAOUEN !!! Effectivement, ils ont (tous) une "même racine" ("jeunesse"), avec quelque différence, selon les "pays", que compte notre belle Bretagne ...
Ayant (dans mes ascendants) des JAOUEN comme des YAOUANC, je me dois donc de considérer, émaner d'une origine (ancienne) unique ...
Maintenant, quant à rejeter sur telle (ou telle) "hiérarchie", cette mutation de patronyme, il faut d'abord savoir que préalablement au xx (successifs de notre "Duchesse" et par conséquent l'annexation de la Bretagne à la France, nos ancêtres ne connaissaient que le Breton (je parle de la langue) et que dans les diverses déclarations (de la vie quotidienne), ils n'en utilisaient pas d'autres et qu'au vu de la prononciation (de tel ou tel (de ces patronymes), c'était bien sous la responsabilité de celui qui rédigeait que se sont faites ces mutations et que nos anciens ne sachant ni lire ni écrire et encore moins signer, les enfants d'une même fratrie, se trouvaient "affublés" de patronymes différents ...
Je ne suivrais pas Claude, en mettant en cause, certaines "volontés" Politiques ou (et) Religieuses, je ne parlerais pas non plus de "processus de Francisation" que certains "Clercs" souhaitaient (peut être) voir aboutir : dans le Clergé (comme ailleurs), il y en avait aussi qui "péchaient" par excès de zèle...
Quel serait (aujourd'hui), notre "plaisir" dans la découverte de nos "racines", si nous nous appelions tous "DURAND" ou "DUPOND" et de surcroit, nous saurions tous que nous sommes cousins, plus besoin de se poser la question ...
Comme on dit : à Quimper, nous serions tous frères (lol) !!!
Cordialement,
François.
Patronymes : Le YAOUANC; JAOUANG; JEUNE, LE JEUNE
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- framevellec (†)
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Francois MEVELLEC,
Né à CORAY, nombreux ascendants sur ELLIANT, TOURCH, LANGOLEN, TREGOUREZ, EDERN, BRIEC, PLOGONNEC, LAZ & SAINT GOAZEC.
CGF 07912 (Antenne de Quimper)
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Re: Francisation
Message arrivé par erreur dans la boîte mail des administrateurs :
khl@neuf.fr a écrit :Francois,
Je n'ai pas souleve le probleme des patronymes mais des prenoms .
quand aux "volontes politiques ET religieuses" , c'est un fait historique .
Je vous conseille les edifiantes lectures des chercheurs des universites
de Brest et , tout particulierement , de Rennes .
Les faits cites dans mon courriel precedent sont PATENTS ,
et indiscutables : obligation faite par le Roi de tenir des registres en
francais , la non reconnaissance , par Rome , des saints bretons , etc..
D'ailleurs , a ce sujet , les bretons avaient nom de bapteme officiel et
nom d'usage , quasi toujours breton . L'on rencontre encore ce phenomene
de nos jours .
Notez bien aussi que je n'ai pas remis en cause une volonte mauvaise
de nos Recteurs qui etaient fils de laboureurs pour la plupart ,ce si n'est
une intrangisance certaine dans tout ce qui avait trait a la foi ,
mais aussi a l'eglise . On connaissait encore cela il n'y a pas longtemps
( Espagne , Pologne , etc )
Vous terminez en demandant quel plaisir nous aurions a ne decouvrir
que des Durand , Dupont . Je partage votre avis .
( Des patronymes bien abimes et des prenoms inexistants .
Des Jean et des Francois comme s'il en pleuvait . )
J'ai une arriere grand Mere qui aurait du se nommer comme ses Aieux ,
An OZAC'H et qui se nommait NOAH , de ses parents NORZER .
Dommage , non ?
Enfin , permettez-moi de relever une petite erreur .
Tous les gens de cette contree , de DOL de Bretagne a la pointe du Finistere ,
s'ils sont bretons , ne parlaient plus , pour une bonne part ,la langue de leurs
ancetres , mais le Gallo , langue romane .
C'etait donc leur langue "de tous les jours "et depuis longtemps .
Amicalement
- framevellec (†)
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- Enregistré le : 17/07/2008 10:04
- Localisation : (85) Les Herbiers
Re: Francisation
Bonjour Claude et tou(te)s,
Ne sommes nous pas cousins, personnellement j'ai ce patronyme (L'OZEAC'H, LOZAC'H, LE NOAC'H), dans mon ascendance directe !!!
A (peut être) échanger sur nos origines...
Cordialement,
François.
Ne sommes nous pas cousins, personnellement j'ai ce patronyme (L'OZEAC'H, LOZAC'H, LE NOAC'H), dans mon ascendance directe !!!
Administrateur-forum CGF a écrit :Message arrivé par erreur dans la boîte mail des administrateurs :khl@neuf.fr a écrit :Francois,
.../...
Vous terminez en demandant quel plaisir nous aurions a ne decouvrir
que des Durand , Dupont . Je partage votre avis .
( Des patronymes bien abimes et des prenoms inexistants .
Des Jean et des Francois comme s'il en pleuvait . )
J'ai une arriere grand Mere qui aurait du se nommer comme ses Aieux ,
An OZAC'H et qui se nommait NOAH , de ses parents NORZER .
Dommage , non ?
.../...
Amicalement
A (peut être) échanger sur nos origines...
Cordialement,
François.
Francois MEVELLEC,
Né à CORAY, nombreux ascendants sur ELLIANT, TOURCH, LANGOLEN, TREGOUREZ, EDERN, BRIEC, PLOGONNEC, LAZ & SAINT GOAZEC.
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- Anne-F. GRALL-PERES
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- Localisation : (29) Quimper
Bonjour à tous
Pour le XVème siècle…l’influence du roi de France sur les affaires intérieures bretonnes ? Ca se discute...
Il faut faire attention aussi, il me semble, à ne pas tomber dans les lieux communs .
On incrimine souvent, par exemple, le fameux Edit de Villers-Cotterêts (1539), comme étant celui qui signa l’arrêt de mort de la langue bretonne.
Cet édit, et quelques autres complémentaires, avaient pour but premier de permettre à tout justiciable
et d’organiser sa défense et d’entendre sa sentence dans une langue « vulgaire »
et non en latin comme auparavant,le latin étant langue des prélats et des hommes de loi.
C’était donc un Edit plutôt anti-latin par essence, que « anti-breton ». Je vous accorde que ceci
par la suite a grandement contribué à accélérer la propagation du français.
Sans arriver, pour autant, à éradiquer les langues vernaculaires des habitudes orales jusqu’au début du XXème siècle.
Sur ces questions, la prudence dans l’interprétation des textes et des faits me semble de mise.
Il y a une frontière linguistique claire
entre la Haute-Bretagne galloisante (langue romane) et la Basse-Bretagne bretonnante (langue celtique).
Ce n'est pas une vue de l'esprit, mais une réalité scientifiquement prouvée.
Pour ma part je n'ai jamais entendu mon père parler français à ses parents, ni aucune autre langue romane...
ils échangeaient en breton, et ceci date d'il n'y a pas si longtemps...!
Le gallo n'a jamais été la langue populaire de la pointe du Finistère, c'est bien la première fois que je le vois affirmer !
Bien cordialement
Anne-Françoise
khl@neuf.fr a écrit :Les registres ont ete ouverts et tenus , au quinzieme d'abord , au dix septieme enfin , par la volonte du Roi de France
Pour le XVème siècle…l’influence du roi de France sur les affaires intérieures bretonnes ? Ca se discute...
Il faut faire attention aussi, il me semble, à ne pas tomber dans les lieux communs .
On incrimine souvent, par exemple, le fameux Edit de Villers-Cotterêts (1539), comme étant celui qui signa l’arrêt de mort de la langue bretonne.
Cet édit, et quelques autres complémentaires, avaient pour but premier de permettre à tout justiciable
et d’organiser sa défense et d’entendre sa sentence dans une langue « vulgaire »
et non en latin comme auparavant,le latin étant langue des prélats et des hommes de loi.
C’était donc un Edit plutôt anti-latin par essence, que « anti-breton ». Je vous accorde que ceci
par la suite a grandement contribué à accélérer la propagation du français.
Sans arriver, pour autant, à éradiquer les langues vernaculaires des habitudes orales jusqu’au début du XXème siècle.
Sur ces questions, la prudence dans l’interprétation des textes et des faits me semble de mise.
khl@neuf.fr a écrit :Enfin , permettez-moi de relever une petite erreur .
Tous les gens de cette contree , de DOL de Bretagne a la pointe du Finistere ,
s'ils sont bretons , ne parlaient plus , pour une bonne part ,la langue de leurs
ancetres , mais le Gallo , langue romane .
C'etait donc leur langue "de tous les jours "et depuis longtemps .
Il y a une frontière linguistique claire
entre la Haute-Bretagne galloisante (langue romane) et la Basse-Bretagne bretonnante (langue celtique).
Ce n'est pas une vue de l'esprit, mais une réalité scientifiquement prouvée.
Pour ma part je n'ai jamais entendu mon père parler français à ses parents, ni aucune autre langue romane...
ils échangeaient en breton, et ceci date d'il n'y a pas si longtemps...!
Le gallo n'a jamais été la langue populaire de la pointe du Finistère, c'est bien la première fois que je le vois affirmer !
Bien cordialement
Anne-Françoise
Cordialement.
Anne F. GRALL
Anne F. GRALL
Bonjour,
Je partage l'avis d'Anne-Françoise sur tous les sujets abordés. Je rajouterai juste quelques remarques sur trois autres points évoqués par Claude.
Les premiers registres paroissiaux sont une initiative bretonne et remontent à une ordonnance de l'évêque de Nantes Henri le Barbu en 1406. La préoccupation était d'ordre religieux puisqu'il demandait simplement à ce que les noms des parrains et marraines figurent désormais sur les registres du diocèse afin de connaître ultérieurement les éventuelles impossibilités de mariages en raison de parenté spirituelle. L'initiative de l'évêque de Nantes fut reprise par celui de Saint-Brieuc en 1421, de Dol en 1446 et de Rennes en 1464, bien avant donc la fameuse ordonnance de Villers-Cotterêts.
En ce qui concerne l'abandon de la règle scottique par les moines de Landévennec en 818, l'adoption de la règle bénédictine s'inscrit manifestement dans une volonté d'uniformisation des pratiques religieuses pour le nouvel empereur Louis le Pieux. Il faut toutefois souligner que cette règle venait d'être conçue par son ami et conseiller Benoît d'Aniane et qu'elle a été imposée à toutes les abbayes de l'empire, en commençant par celles d'Aquitaine quelques années auparavant. Il serait abusif d'opposer une église franque à une église de Bretagne dont on ne connaît pas vraiment les contours.
Pour les noms de saints bretons attribués au baptême, leur période la plus prospère commence avec le développement de la réforme catholique en Bretagne. Les noms les plus répandus étaient ceux d'Yves, Alain, Hervé et Tanguy mais il ne faut pas vraiment les prendre en compte car ils étaient déjà très en faveur en Bretagne avant que l'on ait pris l'habitude de donner des noms de saints aux nouveaux-nés. Ceux qui ont eu le plus de succès à partir du 17ème siècle furent Corentin, Tugdual, Malo, Patern, Brieuc, Melaine, Gildas, Guénolé, Guenaële, Goulven, Ronan, Tenenan, Armel, Cado, Tremeur et bien d'autres.
Le père Maunoir fut le principal promoteur de quelques noms comme Corentin et Elouan (qui est aujourd'hui le prénom breton le plus à la mode, sous diverses formes : Louenn, Loan, Loana, etc.).
C'est aussi à partir du 17ème que sont publiées les recueils de vies de saints bretons : Albert le Grand en 1637, Dom Lobineau en 1725.
Kenavo,
Pierre Yves Quémener
Je partage l'avis d'Anne-Françoise sur tous les sujets abordés. Je rajouterai juste quelques remarques sur trois autres points évoqués par Claude.
Les premiers registres paroissiaux sont une initiative bretonne et remontent à une ordonnance de l'évêque de Nantes Henri le Barbu en 1406. La préoccupation était d'ordre religieux puisqu'il demandait simplement à ce que les noms des parrains et marraines figurent désormais sur les registres du diocèse afin de connaître ultérieurement les éventuelles impossibilités de mariages en raison de parenté spirituelle. L'initiative de l'évêque de Nantes fut reprise par celui de Saint-Brieuc en 1421, de Dol en 1446 et de Rennes en 1464, bien avant donc la fameuse ordonnance de Villers-Cotterêts.
En ce qui concerne l'abandon de la règle scottique par les moines de Landévennec en 818, l'adoption de la règle bénédictine s'inscrit manifestement dans une volonté d'uniformisation des pratiques religieuses pour le nouvel empereur Louis le Pieux. Il faut toutefois souligner que cette règle venait d'être conçue par son ami et conseiller Benoît d'Aniane et qu'elle a été imposée à toutes les abbayes de l'empire, en commençant par celles d'Aquitaine quelques années auparavant. Il serait abusif d'opposer une église franque à une église de Bretagne dont on ne connaît pas vraiment les contours.
Pour les noms de saints bretons attribués au baptême, leur période la plus prospère commence avec le développement de la réforme catholique en Bretagne. Les noms les plus répandus étaient ceux d'Yves, Alain, Hervé et Tanguy mais il ne faut pas vraiment les prendre en compte car ils étaient déjà très en faveur en Bretagne avant que l'on ait pris l'habitude de donner des noms de saints aux nouveaux-nés. Ceux qui ont eu le plus de succès à partir du 17ème siècle furent Corentin, Tugdual, Malo, Patern, Brieuc, Melaine, Gildas, Guénolé, Guenaële, Goulven, Ronan, Tenenan, Armel, Cado, Tremeur et bien d'autres.
Le père Maunoir fut le principal promoteur de quelques noms comme Corentin et Elouan (qui est aujourd'hui le prénom breton le plus à la mode, sous diverses formes : Louenn, Loan, Loana, etc.).
C'est aussi à partir du 17ème que sont publiées les recueils de vies de saints bretons : Albert le Grand en 1637, Dom Lobineau en 1725.
Kenavo,
Pierre Yves Quémener
- Salmard-56
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- Localisation : (63) Clermont
Re: Francisation
Bonjour à tous,
Seulement deux petits "détails".
Comme partout en France, ce n'est pas du tout endémique à la Bretagne. Quand à Villers-Cotterêts, il s'agissait d'imposer le moyen français et de tenter d'unifier le royaume de France par un language commun à la fois oral pour le quotidien et écrit pour, comme le dit Anne-Françoise, une meilleure compréhension, par tous, des choses religieuses et pénales, jusque-là "réservées" à une élite puisque rédigées en latin. Il n'y a pas là une volonté, que ce soit politique ou religieuse, de nuire spécifiquement au breton.
Permettez qu'on en discute malgré tout.
Les sept saints fondateurs de Bretagne sont incrits au martyrologe romain. Si ce n'est pas une reconnaissance...
Bien cordialement,
Fabien.
Seulement deux petits "détails".
khl@neuf.fr a écrit :Je vous conseille les edifiantes lectures des chercheurs des universites
de Brest et , tout particulierement , de Rennes. Si les Registres furent confies a l'Eglise , c'est tout simplement parce qu'elle etait la seule "administration ", sur l'ensemble des terres interessees , la plus maillee et surtout , servie par des Recteurs qui connaissaient chacun des administres .
Comme partout en France, ce n'est pas du tout endémique à la Bretagne. Quand à Villers-Cotterêts, il s'agissait d'imposer le moyen français et de tenter d'unifier le royaume de France par un language commun à la fois oral pour le quotidien et écrit pour, comme le dit Anne-Françoise, une meilleure compréhension, par tous, des choses religieuses et pénales, jusque-là "réservées" à une élite puisque rédigées en latin. Il n'y a pas là une volonté, que ce soit politique ou religieuse, de nuire spécifiquement au breton.
khl@neuf.fr a écrit :Enfin, avez-vous rencontre beaucoup de saints bretons patronnant nos baptises ?
Parce que ceux-ci ne furent jamais reconnus par Rome
khl@neuf.fr a écrit :Les faits cites dans mon courriel precedent sont PATENTS et indiscutables (...)la non reconnaissance , par Rome , des saints bretons , etc..
Permettez qu'on en discute malgré tout.

Bien cordialement,
Fabien.
Bien cordialement, Fabien
- Anne-F. GRALL-PERES
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