Nos ancêtres témoins dans les registres de série B

[Thierry@29]

Bonsoir

Je passe actuellement en revue les nombreux relevés de série 16 B mis à notre disposition ces derniers mois. Quel gain de temps pour nous tous grâce aux releveurs, un grand merci à vous, en quelques seconde on a une vue de l'acte que l'on aurait mis beaucoup de temps à décrypter, à supposer qu'on y parvienne correctement ... !!!!

Du coup cela m'inspire une réflexion sur certains de nos ancêtres, sans doute les plus lettrés parmi eux, qui passaient finalement beaucoup de leur temps dans les juridictions en tant que témoin à degré plus ou moins proche. Je vois par exemple que pour la 6B à Lesneven et la 16B à Landerneau on retrouve souvent les RICHOU de Ploudaniel ... et encore il nous manque sans doute des registres de juridiction locales qui ne nous sont pas parvenus.

Thierry

[Pempent]

Bonsoir,

Les releveurs, tous ceux qui ont fait les photos et tous ceux qui nous ont permis de consulter ces documents sur le site du CGF.
Les 2 emsemble, c'est vraiment un plus incroyable ! Un énorme merci.

J'avais moi aussi quelques réflexions sur les différents témoins et parents convoqués.
Comment s'organisaient-ils ? Comment se déplacaient-ils ? En charette avec les autres membres de la famille convoqués ? A cheval ? La poste aux chevaux ?
Etait-ce moins coûteux de se déplacer ou bien de se faire représenter par un procureur ?

Lors d'une tutelle (23B) un des parents habite Lambézellec et il vient à St Pol de Léon. Le trajet dure plusieurs heures. Et il y a le retour
Comment est-il venu ? A-t-il passé une nuit à St Pol dans une auberge avant de repartir le lendemain ?
Comment avait-il été prévenu ?

[papy29900]

Bonsoir,

Je tiens une info d'une tante qui m'a confié que son père (mon grand père + en 1964) faisait au moins une fois l'an le trajet Saint-Vougay - Chateauneuf du Faou, lors de la foire et retour dans la journée.

Il s'y rendait, vendait un cheval, et revenait avec sa charrette remplie de charbon.

Il fallait partir tôt le matin. Le retour devait être tard le soir.

[Jean Jacques BRENEOL]

bonsoir

J'avais moi aussi quelques réflexions sur les différents témoins et parents convoqués.
Comment s'organisaient-ils ? Comment se déplacaient-ils ? En charette avec les autres membres de la famille convoqués ? A cheval ? La poste aux chevaux ?
Etait-ce moins coûteux de se déplacer ou bien de se faire représenter par un procureur ?

d'après ce que j'ai pu voir :

pour les actes des années 1720 - 1737 où je suis arrivé, il fallait 12 témoins, 6 paternels 6 maternels , à défaut des bienveillants souvent voisins

la plupart du temps, ces 12 témoins habitaient dans la même paroisse ou très proche; j'imagine que le procureur fiscal sorte de juge les convoquait via le curé de la paroisse ; ils venaient sans doute groupés à l'audience

parfois ils se réunissait chez le notaire du coin : exemple maitre BUET pour Sizun ; ils confiait au notaire une procuration donnée à un procureur à Landerneau sans doute en fonction des disponibilités

parfois le nombre de témoins était insuffisant aussi les témoins présents délibéraient mais avant de rendre son jugement final on avait cette phrase : " Nous, avant de faire droit, avons ordonné qu'à la diligence du sieur procureur fiscal, x parents en l'estoc paternel ou maternel seront assignés….pour venir délibérer"; ils étaient convoqués, ils venaient généralement le lendemain , 2 ou 3 jours après mais quelques fois quelques semaines voire quelques mois plus tard

les nobles se déplaçaient rarement , les mêmes membres de la famille habitant souvent très loin les uns des autres ; ils se faisaient représenter par un ou plusieurs procureurs

[ellegoet (†)]

Bonsoir

la plupart du temps, ces 12 témoins habitaient dans la même paroisse ou très proche; j'imagine que le procureur fiscal sorte de juge les convoquait via le curé de la paroisse ; ils venaient sans doute groupés à l'audience

Je ne pense pas que le curé intervenait

Tous les comparants étaient représentés par un procureur ( notaire ou avocat ) qui était lettré et s'occupait du travail préparatoire et prenait rendez-vous au greffe .
Les comparants soit se déplaçaient au greffe , ce qui est intéressants pour nous car nombre d'entre eux signaient, plus ou moins laborieusement , d'autres donnaient procurations à un notaire pour les représenter et dans ce cas pas de signatures qui devaient être archivées dans le cabinet du notaire .Cette procédure devait être plus onéreuse .

[Jean Jacques BRENEOL]

dans la liasse 16 B 344 COUR DE LANDERNEAU que j'ai transcrite en mai 2023 on retrouve les actes établis chez notaires quand les témoins ne se déplaçaient pas; ceux qui savaient signer le faisaient chez le notaire au moment de la procuration ; hélas il ne semble pas rester beaucoup de ce genre de documents

[Jean Jacques BRENEOL]

et j'en profite pour dire qu'il restent encore beaucoup de liasses à transcrire et que les bonnes volontés sont les bienvenues...

[Pempent]

Rebonsoir,

J'ai une autre question suite à vos réponses : où laissaient-ils les charettes si c'était leur moyen de déplacement ?
Il me semble que c'est plus facile d'avoir sa charette près d'une foire que près du greffe

Il est parfois aussi fait mention de sergents qui transmettent des messages aux comparants.

[Thierry@29]

Bonjour

Parfois, quand on découvre la parentèle, on a l'impression qu'il manquait un parent pour témoin et qu'ils ont attrapé le premier parent éloigné présent ce jour là en ville pour "compléter l'équipe" quitte à jouer un peu sur la parenté pour qu'elle rentre dans les clous.

Thierry

[Jean Jacques BRENEOL]

bonjour

Je ne pense pas que le curé intervenait

dans les actes, non mais je pense qu'étant les rares personnes sachant lire et écrire , les curés des paroisses étaient les intermédiaires de communication pour les convocations ....

dans l'autre sens, c'est quasiment toujours le curé qui avertissait le greffe lors d'accident, de décès suspect comme celui ci :

16 B 435 Cour de Landerneau

Photo ADF_16B435_114.jpg
Date : 07/05/1736
Du lundi 7ème mai 1736
A comparu au tablier du greffe monsieur le procureur fiscal lequel aurait déclaré qu’il vient de recevoir une lettre de monsieur le recteur de la paroisse de Lanneuffret datée de ce jour par laquelle il lui marque qu’hier au soir environ les 10 heures , il mourût un homme qui lui a dit avoir été maltraité il y a 8 jours lequel s’est toujours du depuis trouvé malade , c’est pourquoi il n’aurait voulu sans une permission de justice et comme le porteur de la dite lettre lui a dit que cet homme se nomme Vincent KERBAUL demeurant au lieu de Kerprigent prédite paroisse de Lanneufret et qu’on avait entendu dire par quelques particuliers qu’il avait en quelque ….dont il ne s’était pas vanté , …que le sieur procureur fiscal fasse le dû de sa charge qu’il soit présentement défféré sur les lieux pour voir et visiter le cadavre du dit KERBAOL et d’informer des causes de sa mort ….et a signé
Signature : LE ROY procureur fiscal

RECIF
sépulture - 07/05/1736 - Lanneuffret (Kerprigent)
KERBAOL Vincent
Identifiant CGF de l'acte : D-1736-2911600-71196-00043 - (Relevé 'BMS <=1792')


cet acte nous montre que les communications pouvaient être rapides : le décès 22h00 lettre reçue au greffe le lendemain ; aujourd'hui la Poste ne fait guère mieux...

[popeye]

Bonjour,
La plupart des personnes étaient représentées par des procureurs qui signaient à leur place comme aujourd'hui lorsque vous signez une procuration au profit d'un tiers pour un acte notarie pour lequel vous ne pouvez vous deplacer.
Les procureurs (juristes débutants pour la plupart) pouvaient représenter plusieurs personnes tant qu'il n'y avait pas de conflit d'intérêt (comme les avocats dans un procès).
Les procureurs achetaient une charge de procureur (par exemple aupres d'une senechaussee) pour pouvoir exercer. La procure était bien évidemment payante.
Le systeme était assez consanguin puisque procureurs, notaires, senechaux, lieutenants venaient tous ḍu même milieu et etaient souvent parents.
Cordialement

[abiron]

bonsoir


d'après ce que j'ai pu voir :

pour les actes des années 1720 - 1737 où je suis arrivé, il fallait 12 témoins, 6 paternels 6 maternels , à défaut des bienveillants souvent voisins

...

Bonjour,

Les nombre de 12 parents nominateurs des deux estocs a été officiellement fixé par l'article trois de l'Edit des tutelles de 1732. Pour les deux siècles précédents, le nombre de nominateurs est aléatoire.

Je vous conseille l'excellent ouvrage paru aux PUR en 2006 de Séverine DESBORDES-LISSILLOUR, Les sénéchaussées royales de Bretagne, la monarchie d'Ancien Régime et ses juridictions ordinaires (1532-1790).

Je n'ai pas consulté la Coutume de Bretagne sur ce point mais il doit exister un article qui aborde la question.

Amitiés généalogiques

[Jo Rozec]

Bonjour

Vous pouvez retrouver ci-dessous la retranscription de la coutume de Bretagne en bibliothèque numérique:

https://recif.cgf.bzh/bibnum/7_arch/Cou ... rtrand.pdf

Cette partie ne traite que de « Des mineurs et autres, à qui on doit bailler administrateurs, & des émancipations »
On peut trouver les 3 volumes dans Gallica (Lien dans le doc).

[serge prigent]

bonjour ces relevés sont une mine d'or encore faut-il savoir les utiliser. Je m'occupe pour l'annexe de Crozon antenne du CGF de Brest d'informer les adhérents sur ce qu'il est possible de trouver dans cette bibliothèque qui s'enrichit à chaque mise à jour. C'est un réflexe que toutes et tous n'ont pas encore. Il est vrai que pour le secteur de Crozon c'est pas simple de connaître les juridictions à disposition.
J'essaie de transcrire les actes d' insinuation de QUIMPER mentionnant les actes sur Crozon, Camaret etc, mais c'est loin d'être simple à lire, je bute souvent sur les noms de village et certaines graphies compliquées. Je m'accroche et j'enverrai pour correction auprès de Mr SIGNOR mon travail avant la fin de l'année.
Merci encore pour le travail effectué.

[popeye]

Bonjour,
C'est un effort louable.
De quelle base partez vous ? Des clichés présents sur RECIF ?
Si oui, je regarderai si je peux vous aider.
J'ai quelques notions sur la presqu'ile
Bon courage en tout cas,