Sous réserve de compatibilité de dates, il s'agit de :
Jacques Mathurin Julien, fils de Jacques Gilles et de Bonaventure de Brezal, né à Rennes St Pierre, près de l’abbaye Saint Georges, le 18 septembre 1723.
Qualifié de Sr de Coëtléguer, Pentrez, Kerivinic et Rastellec, il fut d’abord, comme son frère et en même temps que lui, page du Roi en 1737 ; il n’était alors âgé que de 14 ans.
Plus tard, il devint sous-brigadier dans la deuxième compagnie des mousquetaires noirs de la garde à cheval du Roi, chevalier de Saint-Louis, et fut mis à la retraite en 1770, avec le grade de lieutenant-colonel et une pension de 960 livres.
En juillet 1779, il récapitule ses pensions et retraites et réclame 4.842 livres ! En effet, cela fait 6 ans qu’il n’a rien touché.
Il est cité en 1789 dans le Catalogue des gentilshommes de Bretagne qui ont pris part ou envoyé leur procuration aux assemblées de la noblesse pour l'élection des députés aux Etats généraux de 1789, publié d'après les procès-verbaux officiels, par MM. Louis de La Roque et Edouard de Barthélemy.
Il mourut sans hoirs, inhumé dans le cimetière de l’église Saint Sauveur de Rennes, le 18 février 1789.
Au XVIIIe siècle, la couleur donnée aux compagnies de mousquetaires correspond à celle de la robe de leurs chevaux. La compagnie des Mousquetaires Noirs est plus recherchée que celle des Mousquetaires Gris

Entre 1659 et 1660, les transactions qui sont poursuivies par Anne d’Autriche et Mazarin pour conclure le Traité des Pyrénées qui scelle la paix avec l’Espagne, aboutissent au mariage entre Louis XIV et l’infante Marie-Thérèse.
Durant ces deux années d’Artagnan et ses mousquetaires escortent le Roi dans son périple à travers la France et jusqu’à St Jean de Luz où le mariage est célébré.
Le retour à Paris et surtout l’entrée triomphale dans la Capitale est marquée par l’escorte en grande pompe que forme la Compagnie des Mousquetaires autour du Roi. Cependant une deuxième compagnie vient prendre place à côté de la première.
La compagnie de d’Artagnan a même laissé la préséance à cette compagnie récemment donnée au Roi par Mazarin. Elle se trouve sous le commandement de Marsac et du Marquis de Montgaillard, mais Mazarin n’a pas osé lui donner des chevaux de la même couleur que celle de la première compagnie. C’est sa première apparition officielle.
Les chroniqueurs n’ont pas manqué de relater l’événement qui était grandiose.
« Sur les croupes des chevaux (de la nouvelle compagnie) s’étalaient les longues casaques bleues à galon d’argent, ornées aux manches et aux quatre coins du chiffre du Roi en broderie.Ensuite chevauchaient les Anciens ou Grands Mousquetaires, vêtus de neuf pour la circonstance. Ils étaient divisés en quatre brigades, distinguées chacune par un panache de couleur différente ; blanc, blanc-noir-jaune, blanc et bleu, blanc et vert.
Les grandes croix brodées sur les manches et au milieu du dos tranchaient sur l’azur des casaques. En tête « le Sieur d’Artagnan, tout à fait bien ajusté, et sur un cheval de prix », ressemblait, tant il était couvert de dentelles, de rubans et de longues plumes, à un « autel de confrérie ».
Cette deuxième compagnie sera dotée de chevaux à la robe noire alors que la première Compagnie a des chevaux à la robe grise. Dès lors ces compagnies seront désignés du nom de la couleur des chevaux et on parlera des « Mousquetaires gris » et des « Mousquetaires noirs ».
L’abolition des différences n‘est pourtant pas totale car les officiers de la première compagnie ont la préséance « et reçoivent le privilège de commander à grade égal ceux de la deuxième compagnie. »
« L’installation du Comte de Maulévrier dans son grade de capitaine-lieutenant se fait avec une grande solennité. Les six cents Mousquetaires du Roi rangés en bataille dans la cour du vieux Louvre attendent, immobiles, le Roi et ses courtisans. Les mousquetaires noirs étrennent de nouvelles casaques pour la circonstance et offrent un alignement impeccable. Chaque homme tient son mousquet appuyé sur la cuisse droite. De l’autre main gantée de buffle, il retient son cheval frémissant. Non sans peine d’ailleurs car les mèches des mousquets, fixées à la têtière entre les deux oreilles, agacent les montures. Face aux compagnies sont rangés vingt musiciens au port rigide, habillés de longs manteaux bleu azur. Il y a là douze tambours et huit hautbois. C’est la première fois qu’ils vont jouer sans fifres ni trompettes, comme le Roi l’a ordonné, la marche déjà célèbre des Grands Mousquetaires. (…) L’air sévère, Louis XIV passe en revue les escadrons, puis va se placer au centre de la cour. Sur son ordre, Maulévrier prend la tête de la première compagnie et défile suivi de tous les Mousquetaires groupés en une seule masse. Puis il commande seul les évolutions savantes des brigades ? Les longues files de cavaliers s’entrecroisent et virevoltent sans fin en un éblouissant carrousel. »
Cette deuxième Compagnie devient vite la coqueluche de Paris et de la Cour. Lulli lui compose même une Marche. Maulévrier, assez imbu de sa personne et suffisamment riche, tente de rivaliser avec la première compagnie, soit celle commandée par d’Artagnan, en dotant ses Mousquetaires de tenues fort coûteuses et en jouant la surenchère.