Pascal de KERANVEYER. LES SALAUN de ROSCOFF .

[Jean Claude Bourgeois]

Bonjour,

Bloqué sous la neige, je vous donne à lire cette historiette qui concerne des SALAÜN de KERMEUR.

Il s'agit des frères Bernard Michel et Philippe Claude, fils de Philippe, procureur à Morlaix, et Claudine GUEGUEN :


UNE SAUTERIE EN FAMILLE INTERROMPUE
et le Maître à danser brusquement confisqué par trois gentilshommes,
chez Madame de Kervégant, à Saint-Pol-de-Léon en février 1730.

Mademoiselle Gilette Lauge veuve de Noble Maître François Guillaume, sieur de Kervégant, avocat en Parlement, — on voit par l'affectation à la traiter de Demoiselle qu'elle était bourgeoise, — aimait le bon ton, les réunions de société, les distractions correctes et bien choisies pour la jeunesse.
Elle pensait probablement comme un homme d'esprit, Joseph de Maistre, si je ne me trompe, qu'il faut amuser la jeunesse de peur qu'elle ne s'amuse elle-même.
Comme elle avait sous la main et par occasion un maître de danse et professeur de violon Charles de La Mazure qui avait formé à la danse, à la musique et au maintien Ia plupart des habitués des salons de Mm- de Kervégant, cette dernière réunit pour une sauterie intime, ses neveux el nièces, dans la nuit du 13 au 14 février 1730.

L'information conduite par le Sénéchal à la suite de l'incident que nous allons raconter, nous donne le nom de quelques- uns des danseurs et danseuses. C'est Marie-Jeanne Lafleur, demoiselle de Kermingan, âgée de 15 à 16 ans, qui a soin de bien distinguer qu'à la soirée se trouvaient et ne se trouvaient que jeunes gens hourgeois et bourgeoises ; c'est noble homme Claude Guillaume, sieur de Kerlain, l'échevin de la ville et Communauté de Saint-Pol, âgé de 31 ans ; Philippe Claude Salaun de Kermeur escolier , de l5 à 16 ans, un autre écolier et Salaun, Bernard Michel, 19 ans, etc

La demoiselle de Kermingan raconte, dans sa déposition, que le 13 février, après son souper elle alla chez Mme de Kervégan accompagnant M. de Tronguérot, une de ses filles et la demoiselle Cbaillart.
On s'y trouva plusieurs jeunes gens de bourgeoisie de la ville.
De La Mazure prend son violon et consent à faire danser cette jeunesse qui s'en donne à coeur joie, lorsqu'à minuit on entend frapper à coups redoublés à la porte de la rue. Une des demoiselles de Kervégant ainsi qu'une de ses cousines Laugée se mirent à la fenêtre pour voir qui était là. Elles ouvrirent la porte .et on vit entrer le sieur de Kerigonan, le sieur de Tronjoly et un autre jeune Chevalier inconnu, suivis d'un valet et d'une servante qui montèrent au salon, avec vitesse et brusquement .

On dansait et ce fut pas sans surprise qu'on aperçut le sieur de Kerigonan en simple veste, une canne à la main, ayant une épée nue sous le bras, tout comme le sieur de Tronjoly. Ils firent trois fois le tour de la salle, et à tue-tête interpellant les danseurs qui n'y comprenaient goutte, ils les sommèrent de finir promptement leur menuet, prétendant qu'ils amenaient sur le champ avec eux le maître de danse : ce qu'ils firent du reste, car le sieur ne Kerigonan sortit tenant d'une main son épée et de l'autre le pauvre maître de danse tout confus, criant qu'il n'y avait là qu'une bande de coquins et qu'il s'y trouvait un Chapeau de paille qu'il aurait retrouver tôt ou tard, qu'il saurait bien savoir qui il était pour lui faire passer un mauvais moment. Enfin, ils disparurent.
Le Chapeau de paille qui portait sur les nerfs du sieur de Kerigonan n'était autre que Tyrol de Kerlain, l'échevin.

Il nous apprend que vers 10 heures, c'est-à-dire deux heures avant leur invasion, les gentilshommes avaient envoyé un valet de Tronjoly pour notifier leur ultimatum : leur livrer sans condition et illico le maître de danse.
M de Kervégan répondit que le sieur de La Mazure avait été arresté et payé pour demeurer et divertir la compagnie et qu'on le prioit de dire à son maître que s'il souhaitoit venir se divertir.
Le valet insolent comme un laquais répondit qu'on aurait payé bien cher ses pas et sa démarche et qu'on aurait eu le violon bon gré mal gré.

C'est alors, que peu avant minuit survinrent les trois gentilshommes avec Ieur bonne et leur valet. Kerigonan reprochait surtout au Chapeau de paille d'avoir insulté son valet ; et comme il commandait de finir promptement le menuet parce qu'il voulait avoir le violon, la Dame lui dit avec beaucoup de calme qu'il estoit honteux à des messieurs de naissance comme eux de venir à des heures indus faire afron à d' honnettes gens qui se divertissoient en famille....

Tronjoly ne trouva, paraît-il à répondre que ce n'estoit pas le besoin qu'il avoit du violon parce qu'il en avoit sufisament chez eux, mais bien parce qu'on avait mal répondu au valet qui étoit allé de sa part.
Enfin, ils sortirent menaçants et émus de colère.

Les deux Salaun, autres déposants, les écoliers, racontent les mêmes faits exactement de la même façon que dessus, si ce n'est que Bernard Michel Salaun a remarqué que le chevalier inconnu , c'est-à-dire le sieur Du Parc, gentilshomme de Tréguier, n'avait point d'épée sous le bras mais bien une espèce de couteau de chasse à la ceinture.
Trois autres témoins qui n'étaient pas de la danse, mais ont vu les deux incidents de la soirée confirment les dépositions que l'on vient de lire. C'est Marie Pouchard, servante domestique de feu la demoiselle du Clos, 26 ans, demeurant en sa maison de la défunte comme gardienne était chez Madde Kerigant étant allée chercher avec un fanal la demoiselle Lucas qui y estoit à dancer. .. C'est Bazille Choanne, femme de Michel Etesu, le serrurier, 24 ans, qui regardait dancer Ies Enfens de la dame de Kervégan, puis Jeanne Dinérie, servante-domestique chez le sieur Laugée, — probablement le frère de la Dame, 23 ans.
Les deux derniers témoins entendus offrent plus d'intérêt : ce sont la femme de La Mazure et La Mazure lui-même.
Catherine Martin épouse du maître de danse était allée Conduire son mari chez les Kervégan : elle ne parle pas de l'ambassade du valet à 10 heures du soir, mais seulement de la scène de minuit.
Charles De La Mazure ne fait que reproduire ce qui précède seulement, il nous donne le nom du troisième gentilshomme inconnu : c'était le sieur de Kevedern du Parc gentilshomme de Tréguier.
Le sieur de Tronjoly demande où étoit un certain Chapeau de paille qui avait manqué de respect à son valet. Puis sur les injonctions de Kerigonan, il obéit il s'en alla avec eux et le menèrent chez le sieur Du Rusquec où il joua du violon jusques à deux heures après minuit qu'on lui donna son congé el s'en retourna chez luy pour se coucher.

Ce fait divers fut, par nous extrait de l'information faite d'autorité de la Juridiction des Régaires de Léon à
Saint-Paul, les 16 et 17 février 1730,

Bulletin de la société archéologique du Finistère - 1911 (38)

[yvonne prigent]

Bonsoir,

Assez compliqué a suivre ... , mais a St-Pol, ville de curé et d'Eglise , il était très mal vu de s'amuser ...,
Messes a tout-heure !!! vepres tous les dimanches!!, et les cloches a tout va ...
Alors qu'a Quimper, c'était très bien vu , ... , ainsi que tout le sud Finistère, mais le Léon , c'était différent . ...

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Le Monsieur de TROGUEROT ....C' était sans doute , 1 fils de Laurent SIOCHAN de la Pallue et de Troguérot et de Pratérou , qui a eu 15 ou 16 enfants ...avec Catherine Kergasson , mais qui décède en 17O5...( donc impossible pour le père en 1730)

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J'espère que la neige a fondu ...
Bonnes fetes a vous tous .
Bien amicalement .
Yvonne Prigent.

[yvonne prigent]

Bonjour Jean-Claude,
Bonjour a tous,

Je reprends cette file , car je voulais , de nouveau, parler de la naissance de Guillaume SALAUN de KERANMOAL ...., qui par erreur a son bapteme a St-Melaine , est noté fils de YVES SALAUN au lieu de NICOLAS SALAUN comme de bien entendu ....

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Voici l'acte sous mes yeux ....

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( le curé ne devait pas bien le connaitre , car il habitait tantot a Morlaix , et tantot a Roscoff depuis son mariage )...

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1er acte en haut de la feuille ... Février 1622...
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Guillaume fils de Nobles gents YVES SALAUN (au lieu de NICOLAS) et Jeane SIOCHAN , sr et dame de KERANMOAL a esté baptizé ce jour 21ème de Janvyer 1622 ...
Parrain : Noble homme Jacques le GOARANT , sr de Kerestec
marr: Damoiselle Françoise RIGOLE ...

signé ...Geffroy le Gualès.

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Et là, je vous parle maintenant , du Livre ...SALAUN DE KERTANGUY , et autres SALAUN "de".... Bretagne..., de notre ami ... Jean-Claude BOURGEOIS ..."le détective"... (très doué pour démelé toutes les généalogies bien compliquées ...)
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J'ai acheté son livre , il y a 1 mois ...

J'ai d'abord couru , vers les pages qui m'intéressaient... , et ensuite j'ai pris le temps de tout lire .
Je dois dire , qu'il est très intéressant , et que tous ceux qui de près ou de loin , ont des recherches généalogiques , ou autres , sur la région LEON /TREGOR , trouveront dans ce livre énormément de réponses a leur questions .
Et comme vous connaissez l'humour de Jean-Claude , et ses pensées fulgurantes , vous aurez en plus énormément de plaisir et d'amusement a le lire .
Donc , Félicitations très vive pour Jean-Claude ...., et j'espère une grande réussite dans le succès de ce livre ...(il faudra bien qu'il vienne a Saint-Pol de léon ...a Living in the room , notre librairie qui collectione les récompenses , librairie indépendante ....) pour une séance de dédicace ....

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Maintenant , je reprends ce livre ....
a la page 85...

Il suppose la naissance de GUILLAUME SALAUN ... vers 1618....
et pourtant ... dans "Filiations Bretonnes" ... Frottier de la Messelière" , commence toute la généalogie des SALAUN DE KERTANGUY ... par ce Guillaume SALAUN ..........
1) Guillaume SALAUN , écuyer, sgr de KERANMOAL , en Plouénan, et du Moguérou , en Mespaul, né a Morlaix le 22/1/1622, licencié es lois, avocat, procureur du Roi a Morlaix , en 1642.
X a Roscoff Guillemette JAMES , dame de Moguérou (Roscoff) , née en 1627, et + a Roscoff , le 27/1O/1667, fille de
NICOLAS JAMES , sr de la Portenoire, capitaine des Vaisseaux du Roi , et de Jeanne LE MAISTRE ..... ( petit fascicule sur ce personnage célèbre dans le Léon ... a Histoire et archéologie ...titre : Pirates Corsaires et grands Capitaines du Léon)...

donc il avait 2O ans lors de son mariage , et son épouse 15 ans ...
et sa soeur ainée ...née le 11/4/1619 a Roscoff ...23 ans.......ANNA SALAUN .......
Parr ...Martin RIGOLE de Kerbrian
Marr ...Françoise PARTEVAUX de Rochlas ( XX veuve de Jean SIOCHAN de Mesquellen XX depuis 1621 a Roscoff avec PIERRE QUINTIN DE ROCHLAS ...)
il avait également ...
soeurs et frères .. 1621...Marie SALAUN /1625 MARTIN SALAUN 1628...Nicolas SALAUN

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Dans le livre page ...86...

Jean-Claude Bourgeois , nous donne le détail du contrat de mariage ...
avec les parents , et les tuteurs , car ils sont mineurs ..., et aussi toutes les sommes versées ... ( acheter une charge de procureur du roi de la cour de Morlaix , grace a l'argent du beau-père...ect ....)
8/9/1642... ( et Jean-Claude , nous déniche continuellement des actes inédits )...
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J'arrete là , et je vous souhaite a tous , une belle journée de soleil , comme chez nous .

Bien cordialement a tous ,
Yvonne Prigent .

[HOMON]

Bonjour Jean Claude

merci pour cette historiette de fin 2010,
Gilette Laugée de Kervegant était une AAA...tante , hihi
Si vous en avez d'autres du genre, ou si vous pouvez me suggerer des pistes de recherches , je suis preneuse..

Bonne journée à vous et merci !

Marie christine

[Jean Claude Bourgeois]

Bonjour,

Vous pouvez toujours faire des recherches sur Gallica, Google Books, Hermine, Persée, Archives.org, Geneanet .... bref, partout où des livres anciens ont été numérisés

[HOMON]

Grand merci Jean Claude...

pour les jours pluvieux....
Bonne journee

M.Christine