Bonjour à tous

Je pense avoir l'explication du partage de la chefrente. Elle devait peser sur une terre possédée par la famille Hoaleneur, anciennement implantée sur Lampaul-Ploudalmézeau :

"Notre" vendeur de 1718, Yves Ladan (x 1705 Marguerite Paul, xx 1715 Catherine Bozoc), était un fils de François Ladan x 1663 Jeanne Hoaleneur (o 7-4-1643 Lampaul-Ploudal d'Hervé et Catherine Gueganton, p/m Hoarn Cadalen, Jeanne Jaouen).

Par ailleurs, à la même époque, Jean Bégoc (x 1697 Anne Kervoal) et son frère Vincent Bégoc (x 1696 Barbe Le Dreff), étaient tous deux enfants de Jean Bégoc et Anne Hoaleneur (o 7-1-1635 Lampaul-Ploudal. fille des mêmes Hervé et Catherine Gueganton, p/m Hoarn Cadalen, Anne Cadalen).

Hervé (peut-être + 20-6-1672 Lampaul, époux de Catherine Gueganton + 3-4-1688 Kerazal Lampaul "70 ans") était un fils de Guillaume an Hoalleneur + vers 1640, x avant 1626 avec Marie Vaillant.

La mère de cet Hervé se nommait Marguerite Pirchirin + avant mai 1601 :

Le 25-5-1601, aveu de Guillaume an Hoallenneur, à noble homme Jacques Percevaulx sieur de Lasidec, pour un parc en forme de cornière, une pièce de terre, … sis au terroir an Priellec, paroisse de Ploudal., echeuz de la succession de feue Marguaritte Pirchirin sa mère. (ADF D 61)

Le 9-9-1618 Guillaume an Hoalleneur, demeurant en la paroisse de Plouedalmezeo, avoue à Guillaume Kermeidic Sr de Lesdidec, détenir à Pont ledan en Ploudal. une maison où demeure ledit Guillaume an Hoalleneur, échue de la succession de feue Marguerite Pirchirin sa mère décédée 15 ans sont. (ADF D 61)

Le 3-11-1621, devant la cour royale de St Renan et Brest, a comparu Guillaume an Hoallenneur, de Ploudal., pour avouer à l'écuyer Guillaume Kermeydic sieur dudit lieu, de Kerillas, Lanlalouron, Lesdiec, etc, à cause de Lesidec, détenir à Pontledan en Ploudal. la maison où demeure ledit avouant, avec ses burons, crèches, vaux, courtil, jardin, situés entre les chemins menant de l'aber au manoir du Carpont, et terre au sieur de Keruzou, contenant 16 sillons de terre, de plus 8, 2 et 2 autres sillons et 7 en forme de cornière au champ dit prielleuc au terroir du Streatmeur, plus une cornière au champ dit Mesdidreu, même terroir, plus le parc dit parc an Rulan au terroir an Rulan, plus 10 et 7 sillons au champ dit an blezaounnec, plus 3 sillons au cham dit an Veilleuns ?, 2 sillons au champ dic an Dresec, 2 autres sillons audit terroir, chargé de 4 sous tournois au terme de Noël à payer au manoir de Lesidec, à valoir en 13 sous 9 deniers, et 5 quarts boisseau et une écuellée froment de chefrente, par une main avec les hoirs feu Marye Pirchirin, les héritages valant 20 livres tournois par an de ferme, outre payer ladite charge, les dits 5 quarts boisseau en acquis de l'avouant audit sieur de Lesidec "par les mains de Charles, Jan, Ollivier, Francoys et Tanguy Rozec héritiers de Marye Gourmel que fille estoict de ladicte marye pirchirin et autres leurs consors", les héritages échus "audict l'advouant de la succession herittiaire de feue Margaritte Pirchirin sa mere debcedée quinze ans sont ou environ", fait et gréé au bourg de Guitalmezeo en la demeurance de Mazeas notaire royal, Yvon Poulloupry dudit bourg signant pour l'avouant. (ADF, D 61)

Le résumé suivant cite les deux branches descendantes des mères Hoaleneur (Ladan et Begueuc/Bégoc) :

Le 27-6-1673, au bourg de Larret devant des notaires de la cour royale de St Renan et Brest, et celle de Kergroades et Gouverbihan, ont été présent Jean Beguec et Anne Loaleneur du lieu de Kerazel en Lanpaol Ploudal., et François Ladan comme père d'Hervé et Yvon Ladan, ses enfants de Janne Loaleneur décédée puis les 7 ans, demeurant au bourg de Lanbaol Ploudal., lesquels ont avoué aux "reverandz peres Jesuistes de la Compaignie de Jesus estblis au college de quimper corentin d'autorité du Roy nostre sire", et cela à cause de la seigneurie de Lezidec, des héritages échus de la succession d'Hervé Loaleneur décédé puis les 15 mois derniers, père de ladite Anne et aïeul desdits mineurs, en indivis et non encore partagés, à savoir le parc dit parcq valan, à Pont Ledan en Ploudal., une cornière au champ mesou dreoc ? en Ploudal., 2 sillons et 2 autres au champ ar briellec en Ploudal., le tout terre chaude pour semer 3,5 boisseeaux de blé, contenant 1,25 journal à la charrue, valant 15 livres 10 sous tournois de rente par an, le parc manœuvré par Yvon Peton et les autres par Jacob Maguer, François Ladan signe pour lui, Jan Kerroz pour ledit Beguec et Mre Lorans Gelebart pour ladite Loaleneur. (ADF, D 58 )

Cordialement,
Eric
CGF n° 4254

Bonsoir

Merci pour cet aveu de 1680 fourni par Prigent Talarmein. Une transcription :

"Devant nous, nottaires de la cour de Quergroades et du Gouverbihan, o soubzmission et prorogation de juridiction, (a) comparu en sa personne Prigent Thalarmein, mesnager non marié, demeurant a presant comme serviteur dommestique au manoir de Mesnaolt, parroisse de Ploudalmezeo, lequel cognoit par cestes tenir et que deffaict il tient et possede du fieff lige et proche, a debvoir de foy, hommaige, rachapt, chambellinnage, lodes, vantes et aultres debvoirs seigneuriaux, cas advenant, de et soubz messire Jan de Kergorlay, seigneur de Kersalaun, Le Carpont, Mesnaolt, etc., et ce a cause de sadicte seigneurie et juridiction de Mesnaolt, les herittages cy apprès, touts sittué en l'Aber Benoist, parroisse de Ploudalmezeo, escheux et advenus audict advouant de la sucession directe de deffunct Yves Talarmein son père, decedé cincq ans sont ou environ, scavoir est au terrouer et champ de Poulloc, une corniere de terre chaude appellé Corn an Streat moan, contenant neuff seillons en labeur, au bout a l'oriant ou donne la terre de mademoiselle de Gorrequear, de Lannilis, et cincq en l'autre boult ou donne la terre de la seigneurie dudict Mesnaolt, cernés au midy de la terre close de Janne Jacob faime Mathieu Jaouen et devers le nort de terre de Janne Minguam (ces 2 derniers mots sont barrés) Pierre Jaouen, fame All(ain) …., contenant la sepmance d'environ trois quart boisseau de bledz, messure refformée de Sainct Renan et Brest, plus au terouer et champ de Cusul mat, cincq seillons des parreilles terre chaudes, cernés devers l'oriant de terre Janne Jaouen, devers le midy terre Jan Perchirin, dict baron de Brenduff, devers occidant des terres ladicte Jaouen, et devers le nort de terre la dame de Guiquerneau, contenantz la sepmance d'environ un quart boisseau de bledz dicte messure reformé de Sainct Renan et Brest, estantz lesdictz herittages quittez de charges a la dicte seigneurye, scavoir rentes ny cheffrantes, et vallantz par an des rente annuele la somme de deux livres dix sols tournois, comme ils sont tenus en main par ledict advouant.
Tout ce que dessus, certiffie ledict advouant contenir veritté, promettant ainsy le tenir et continuer a l'advenir contre, soubz obligation, gaige et hypoteque specialle desdicts herittages, de touts ses autres biens, et par son sermant, faict et gréé soubz le seau de nostre dicte cour, parce que ledict advouant affirmant par semant ne scavoir signer, il a prié signer a sa requette Prigent Kerros du bourg parroissial de Ploudalmezéo, avec nous dictz nottaires, au tablier de soubzsigné Jan Pen, au villaige du Streatmeur chés Maurice Bozelloc, ce jour neuffiesme septembre l'an mil six centz quattre vingtz apprès midy, et en interligne Pierre, Jaouen, Jaouen, approuvé.
Prigent Kerros. G : Leizour, notaire. Jan Pen, notaire.
Recu coppie sur vellin sans rachapt, sauff a impunir nos aultres droictz,
Kerguz (?), faict au Carpour (?), ce jour
… 8bre 1680. Jan de Quergozau."

Je suppose que ce Prigent Talarmain, non marié en sept. 1680, pourrait être un frère ou un cousin de Yvon Talarmain + 14-1-1710 à Kerguinou en St Pabu, âgé de 70 ans, veuf de Catherine Morel (+ 26-12-1705 au même lieu).

Il serait aussi lié à Jean Talarmain + 28-3-1720 au Poullocq St Pabu à 80 ans, époux de Gabrielle Morel. On retrouve le lieu du Poulloc de l'aveu. Il y aurait un double mariage Talarmain-Morel.

Plus anciennement, un marchand nommé Yves / Yvon Talarmain vivait à Mesnaot. Je le trouve en 1600 et 1604 :

"Par la court de sainct renan avec soubzmission et prorogation de jurisdiction jurée a icelle pour le contenu en cestes entheriner, a esté present en droict establiy honeste marchant Yvon Talarmein demeurant en la paroiesse de plouedalmezeau, lequel a congneu et confessé et par cestes congnoict et confesse tenir et que de faict il tient du fieff proche et lige subject a debvoir de foy homaige champelange raichapt lodes vantes et aultres debvoirs seigneuriaulx quand le cas escheut et advient, soubz et de damoiselle marye de Locrenan dame douriere de La Ville neuffes et dame proprieteresse de Landevenec, Landegarou et (cet..) demeuran(te) a present en son manoir de Kervasdoué en ladite paroiesse de Plouedalmezeau, pour laquelle dame nous nottaires royaulx cy soubzsignants stipulons et aceptons les heritaiges qui ensuivent Scavoir est en ladite paroiesse de plouedalmezeau, en l'Aberbenoist deux sillons de terre en labeur sittués au champ nomé en Fouaneuc sittués entre terre la seigneurye de measnault et terre mouricze briant d'aultre chacun en son endroict Item en ladite parroiesse au champ nomé measmeur ungn sillon de terre en labeur sittué entre terre de Me Ollivier Ollivva et terre Catherine Balch d'aultre soubz la charge de pouer par chacun an de cheffrente a ladite dame en sondit manoir de Landegarou deux liartz sans contribution ainsiy promect et s'oblige ledit Talarmein continuer et n'en venir jamais en contre soubz obligation desdits heritaiges et par son serment, donné tesmoign de ce le sell des contractz de ladite court a cestes mis faict et le gré prins au bourg de Guitalmezeau
chez Jan Briant le vingt quatriesme jour de juillet l'an mil six centz et d'aultant que ledit Talarmein affirme ne scavoir signer a pryé Me Jacques Teven a signer pour luy avec nous nottaires royaulx cy soubz signantz.
J Teven. J Kernatous notaire royal. Touronce notaire". (source : ADF, D 58 )

Le texte de 1604 donne des détails intéressants et plus rares, c'est un testament qui constitue une fondation pour la paroisse de Ploudalmézeau. Voici le résumé :

Le 28-6-1604, devant des notaires des cours royale de St Renan et du Châtel, Yves Talarmein, marchand demeurant au manoir de Measnaot en Ploudal., a livré "a pur et simple titre de donaison irrevocable entre les vivants par testement coddicille derniere vollonté ou autrement a escuier Jan Lesven Sieur de Lestremeur y demeurants en ladite paroisse, au nom et comme gouverneur des biens et offrandes de l’esglise de Nostre dame de plouedalmezeo, presant et acceptant en ladite qualitté de gouverneur pour l’aucmentation du divin service et entretenement de ladite esglise a jamais", à savoir, 10 sillons au champ an Roch, terroir de l'aber benoît en Ploudal., tenu sous le fief de Mesnaot et acquis par ledit Talarmein de Rioual Gahaignon par contrat du 16-1-1576, contrat delivré audit sieur de Lestremeur pour "demeurer a jamais au tresor des terres de ladite esglise, voullant veut et consant ledit talarmein que ledit sieur de Lestremeur oudit nom jouisse et dispose de ce jour au profit de ladite esglise et a l’advenir luy et ses successeur gouverneurs en ladite esglise comme des rentes et biens appartenants a ladite esglise (…), Ce faisant s’est ledit talarmein donatteur desmis et devestu du font et proprietté desdits dix sillons dès a present et a l’advenir comme dict est faict et gréé au bourg parrochial de plouedalmezeo". Ollivier Mengant, prêtre signe pour ledit Talarmein "affirmant ne scavoir signer" (source ADF, 175 G 14)

Mêmes lieux, même nom, même prénom (Yves) : il s'agit donc probablement de la même famille. Reste à trouver d'autres informations pour le démontrer.

Cordialement,
Eric
CGF n° 4254

Bonsoir à tous

Merci à Gilbert d'avoir diffusé ce document. Une précision sur Pierre Jaouen, 1x Renée Briant, 2x Marie Omnès.
Ce second mariage s'est déroulé entre 1670 (baptême de l'enfant de Renée Briant) et 1680 (acquisition de terres par le second couple) :

Le 20-08-1698, "Margueritte Jaouen, fille de Pierre Jaouen absant et de deffuncte Marye Omnès, laquelle tant en privé nom que pour bienveillante de François, Yves, Jan, Antoine et Claude Jaouen, frères, demeurante au lieu de Penamprat paroisse de Ploudalmézeau", fait le "minu pour parvenir à l'esligant et payement du rachapt de ladicte deffuncte Marye Omnès debcédée puis les 2 ans". L'héritage consiste en de nombreuses terres à Bresechan en Ploudal et au Poullocq, et relève de la seigneurie de Kerlech, appartient pour moitié en indivis entre lesdits Jaouen, pour moitié audit Pierre Jaouen pour les avoir acquis pendant sa communauté, par contrat du 6-2-1680. (ADF 1 E 973).

Cordialement,
Eric
CGF n° 4254

Bonsoir à tous

Je propose une lecture pour reposer les méninges mis à rude épreuve par ces problèmes complexes : celle de l'inventaire des biens d'Anne Quéméneur en 1704, veuve de Prigent Jaouen et donc belle-fille d'Antoine Jaouen x Marguerite Le Gleau.

L'orthographe des objets estimés est d'époque.

Les 30 et 31 mai 1704, l'inventaire des biens d'Anne Quéméneur, veuve de Prigent Jaouen, est réalisé à Kerlanou en Ploudal. pour la juridiction des réguaires, sur la requête de leur fils aîné Servais Jaouen, curateur de son frère et de ses soeurs mineurs. Les experts choisis sont les ménagers Claude Perrot de Kerlanou et Jean Tanguy de Kergounan en Lampaul-Ploudal.

Dans la cuisine, une table neuve bois de chesne avec sa couverture 4 livres 10 sols, un banc dossier de divers bois servant d'un costée a s'esoir aupres de ladite table, sans clef ny clavure, 3 l., un autre banc, 4 lits clos, 5 greniers, 6 ecuelles et 6 cuillieres de bois et une autre ecuelle aussy de bois servant a tirer les vaches, un mechant coueteau crochu, une couverture de paille au dessus de la table servant a couvrir le pain, un chandellier de cuivre, une mechante buy de terre et une petite tasse de feiance, 5 mechants pots de terre a metre le lait, deux mechants benittier de feyance cassés et une petite bouteille de terre a metre l'eau benitte, une planche estant au dessus de la cheminée et trois potées de graisse de cochon pour faire de la soupe,

Dans la chambre au bout de la cuisine, une mechante armoire bois de sapin a deux battant avec sa clef et claveure, un lit clos, un petit garde manger, une table toute uzée, un méchant coffre bois de frêne, un charnier, une maie a pate, 2 fusils a pierre a feu dont un est tres mechant aussi une meschante espée.

Dans le grenier, un coffre, 20 ballins presque toutes neuves, 2 milier pezant de lin pessellé, 12 livres pezant de fil de reparon, un rouet a filler, 3 dividoirs et une pesselle de bois, 16 poids de fil d'estoupe, une paire de grand braisse a peigner du lin.

Dans le jardin, 4 ruches avec leurs mouches a miel.

Dans la forge sur la cour, un grand soufflet, une bigorne, un moule a faire des cloux a chairux, l'enclume, quelques marteaux, autres uztancils de ladite forge, avec un peu de mechantes ferures estimés ensemble 60 l.

Le bétail se compose de 3 vaches, 2 génisses, 2 vedelles d'un an, 3 veaux d'un mois, 4 juments, 6 oyes et un ... (un jard ? espace laissé en blanc), 4 poules et un coq, une truye pleine et preste a faire des petit cochons, un cochon d'un an et une petite truie,

Les gaigneries estantes par racines dans le courtil de la maison et une piece de terre nommée parc le deniel dans lequel il est entré en semance 2 bouesseaux d'orge estimé raporter a la recolte 12 boisseaux qui pourront valloir 45 s. le bouesseau cy 27 l. etc., et finallement dans ledit measeau goarem 14 seillons de lin qui ont estimés pouvoir produire 14 cents poignées de lin en verge après qu'ils seront rouis et pouvoir valloir 30 s. le cent de poignées qui font 21 l.

Total de l'inventaire : 1051 livres et un sol.
(source : Archives Départementales du Finistère, 23 B 157).

Les détails alimentaires et sur le travail du lin sont intéressants, ainsi que la description de son matériel de forgeron. La plupart des inventaires sont plus récents.

Cordialement,
Eric

CGF n° 4254

Bonsoir Jean-Jacques

J’ai repris l’indication de M. Lulzac selon qui les 4 derniers des 13 enfants de Jean Briant et Jeanne Quéré sont nés à Kerouant en St Pabu. Mais selon la base récif les parents sont en réalité François Briant et Marie Quéré (baptêmes enregistrés sur le registre de Ploudalmézeau). Il doit y avoir eu un double mariage puis une confusion de la part de M. Lulzac, qui n'enlève rien à la qualité de ses productions.

Je n’ai pas de preuve que les 2 Quéré soient sœurs, mais il est certain que les 2 Briant étaient frères : on a le baptême de François dont la date correspond avec l’âge annoncé à son décès : son père est prénommé « Hoarn » dans récif et Hoarneus est la forme latine d’Hervé. La mère indiquée est Françoise Bosoc ?, point d’interrogation qui peut être supprimé.

Ce François a été baptisé le 27-8-1641 à Lampaul-Ploudalmézeau (parrain François Briant, marraine Elisabeth Briant) et s’est marié avant 1672 à Marie Quéré. Il s’ajoute à la fratrie de Tanguy (x 1671 Marie Cadour), Jean (x avant 1652 Jeanne Quéré), et Jean (recteur de Ploudal. de 1670 à 1683).

A la génération précédente, 3 ou 4 Briant :
- Leur père, Hervé né vers 1607 (x Isabeau Bosec)
- François, recteur de Ploudal. à partir de 1642 et mort en 1670,
- Marie Briant x avant 1631 Olivier Daouben (dont 2 enfants, Prigent baptisé à Lampaul en 1631 et Anne + 1673 au bourg de Ploudal. à 40 ans, épouse de René L’Hostis, témoins François et Jean Briant, prêtre et recteur de Ploudal., « oncle et cousin maternel ». On retrouve ce René L’Hostis qui est cité comme neveu du défunt Hervé Briant en 1672.
- un autre François ? cité en 1673, oncle de Anne Daouben.

Hervé Briant et Isabeau Bozec ont fait baptiser leur fils François le 27-8-1641 à Lampaul-Ploudal. François (le recteur), Hervé et Marie auraient-ils été baptisés aussi dans cette paroisse ? L’abbé Arzel notait en effet qu’avant le rectorat de Jean Briant qui a débuté en 1642, les paroissiens allaient jusqu’à Kersaint ou Lampaul pour les baptêmes.
Une Marie Briant a justement été baptisée le 2-3-1615 à Lampaul, née de Maurice ? et Paich Magdalaine ? (parrain : ? Tanguy et Pellen Jeanne). Serait-il possible d’avoir la photo pour lever les doutes ?

C’est d’autant plus intéressant que ce Maurice pourrait être celui qui possédait une terre à St Pabu en 1600 et dont je parlais dont mon précédent message : le prénom et l’époque concordent, et de plus cela expliquerait l’information de M. Lulzac selon laquelle son petit-fils Jean Briant (x Jeanne Quéré) était aussi possessionné à St Pabu.

Mais un "faisceau de présomptions" n'est pas une preuve !

Cordialement,
Eric
CGF n° 4254.

Bonsoir à tous

Je reviens sur Jean Briant et Jeanne Quéré car Yves Lulzac les cite dans ses passionnantes « Chroniques oubliées des manoirs bretons » :
Les Pères Carmes de Ste Anne d’Auray ont prêté en 1663 de l’argent à Pierre Claude du Chastel de Kerlech. N’ayant pu se faire rembourser, le débiteur leur a accordé une rente assise sur le lieu de Villeneuve en Ploudalmézeau (Kernevez en breton), possédé par le débiteur et tenu en ferme de Jean Briant et Jeanne Quéré.
Ceux-ci ont payé la rente jusqu’en 1679 où ils ont aussi eu des difficultés financières. Les créanciers ont alors obtenu en justice le droit de saisir les meubles de leur débiteur en réparation mais ils ont fait saisir ses juments, opération illégale car sans sommation ni p.-v. de saisie.
Jean Briant et Jeanne Quéré étaient largement solvables, car ils possédaient des terres à Kerlagadec et au Reut (St Pabu). Ils ont eu 13 enfants de 1651 à 1678, dont 4 à Kerouan en St Pabu. Parmi les survivants, Hervé a repris la ferme de Villeneuve, Marie (x Pierre Quéouron) de Kerrescat en Ploudal., et Perrine (x René Le Leizour) de Kervizien en Plouguin. (voir les détails : tome 5 p.14-146)
A noter que Jean Briant était frère d’un autre Jean Briant, recteur de Ploudalmézeau de 1670 à 1683 qui avait succédé à ce poste à son oncle homonyme, lui-même recteur de 1642 à 1670. L’abbé Arzel a écrit vers 1855 « Jan Briant aussi de Landpaul et neveu du précédent qui lui avait résigné sa paroisse. Monsieur J. Briant avait un frère marié à la ville neuve de Ploudalmézeau. Jusqu'à ce monsieur il y avait des usages dans la paroisse qui ne ressemblaient pas mal à de véritables désordres ; ainsi on mariait et on baptisait à peu près dans toutes les chapelles de la paroisse. J'ai en particulier vu citer celles de Lestremeur, de Sainte-Brigitte, Saint-Tuzven, Kerouanok, Kerlec'h, Saint-Roch ; on allait même pour les baptêmes et les noces à Kersaint et à Landpaul ; pour presque tous les baptêmes c'étaient des prêtres et les nobles qui étaient toujours parrains et marraines ; tout cela disparaît sous ce Jan Briant qui mourut le 21 décembre 1683, encore fort jeune. »
Les 2 Jean avaient un autre frère prénommé Tanguy, dont le mariage en 1671 avec Marie Cadour, cite leur père et mère : « Ce jour vingt & troisiesme jour de novembre l'an mil six centz soixante & onze a esté celebré mariage entre Tanguy filz d'Hervé Briant & Isabeau Bosec & Marie fille de feu Francoys Cadour & Marguerithe Thepault tous deux de cette (paroisse) par moy soubzsignant dans l'eglise de ceans ès presence de monsieur le Recteur dudit ploudalmeze frere dudit Briant & Francoys le Gall, Jean Helies & Jean Lucas et Jacques Iles oncles a ladicte Cadour qui signent ledit, Tanguy Briant aagée de trante cincq ans ou environ & ladite Cadour de vingt & huis ans, en interligne oncles a ladite Cadour, rapprouvé. François le Gall. JAN ELYES. J Lucas. JAQUES ILES. »
Enfin, une sœur : Marie, 28 ans native de Ploudal. d’Hervé et Isabeau Bosec, x 29-1-1671 à Lampaul (acte dans le registre de Ploudal.) avec Prigent Pellen, 22 ans, frère d’Alain et né à Ploudal. de Pierre et Anne Pennortz (décret de mariage le 18-12-1670 à St Renan).
A la génération antérieure, Hervé (décédé en 1672 à Ploudal. et son épouse en 1675 au bourg de la même paroisse) et le premier recteur avaient une sœur prénommée Marie, citée à son décès en 1670. Je ne connais pas les parents de ces derniers.
Comme Jean et Jeanne Quéré étaient possessionnés à St Pabu, selon M. Lulzac, on peut imaginer que ces Briant descendent peut-être de :
- « Moricze Briant » possédant en 1600 une terre au champ « en foueneuc en l’Aberbenoist » de Ploudal. (cité dans un aveu de « l’honnête marchand Yvon Talarmein » de Ploudal., Archives Départementales du Finistère, 1 E 990).
- Yvon Briant, possédant en 1580 une terre au même lieu (cité dans un aveu de consorts An Heven et Pennors, même source)
- Yves Briand, possédant une terre en 1497 au Ruellou (cité dans un aveu de consorts Kerros, Archives Départementales du Finistère, 11 B 73)
Je termine avec une copie du bail du lieu de Villeneuve, renouvelé le 17-5-1666 par le baron Pierre Claude de Kerlech à Jean Briant :
« Le dix septiesme jour de may mil six centz soixante six, devant les soubzsignants notaires de la cour et siège royal de Sainct Renan et Brest avec soubzmission à icelle, sont comparus hault et puissant messire Pierre Claude de Kerlech seigneur baron de Kerlech, Lescarval, Campir, Pont an blez, et aultres lieux, estant à présent au chateau de Kerlech parroisse de Plouedalmézeau, d'une part, et Jean Briant mesnager demeurant au village de la Villeneuffve audict Ploudalmeze d'aultre, lequel seigneur a baillé à tiltre de ferme de neuff ans commencantz au jour de sainct Michel en septembre mil six centz soixante sept et finissantz à pareill jour, iceux expirés, audit preneur acceptant, sçavoir est le convenant où ledit preneur demeure à présent, consistant en maison et édiffices couvertes de gled, avec touttes les terres en despandantes, tant chauddes que froides, leurs issues, franchises et appartenances, ainsy qu'il a jouy au passé, sans réservation, pour en payer par an audict seigneur, à chescun dict terme de sainct Michel, durant ledit temps de neuff ans, la somme de quattre vingtz saize livres tournois, suivre le moullin, faire la moityé des corvées ordinaires qu'il estoit accoustumé de faire, et mestre lesdictes maisons en debue réparation et les fossés des disctes terres en deffence, à l'usage du canton, à l'issue de la présente ferme, sans pouvoir coupper ny esmonder auchuns bois, deffendus brusler ny escobuer les terres chauddes, soubz fermer en tout ny partye, ou subroger aultre en la présante ferme sans le gré dudit seigneur, ains travailler et cultiver lesdictes terres en bon père de famille, à tout quoy il s'oblige corps et biens, à y estre contrainct par exécution et vante de ses dits biens meuble, faulte de payement et enthérinence de ce que dessus, comme pour deniers royaux, et à gages tous juges, et ses immeubles saisis à la coustume, de ce jour se tenant tout sommé, à quoy nous dits notaires l'avons de son consentement condempné par ce que ledict seigneur le promet garantir à la coustume, et pour commission ledit preneur promet payer audit seigneur la somme de cent cincquante livres tournois, payable sçavoir soixante livres et dix livres tournois à Madame compagne dudit seigneur, dans huictaine et cent solz tournois aux domesticques de la maison, et le parsus de ladicte commission qui est quattre vingt dix livres, ledict preneur promet payer audict seigneur au quinziesme jour de juillet prochain venant, le tout soubz les mesmes obligations et contraintes que devant, faict et gréé des dictes partyes soubz le sign dudict seigneur, celles de Prigent Jaouen de Kerlanou en la dite parroisse à la recquete dudict Briant ne sachant signer, avec les nostres, audict chateau de Kerlech lesdits jour et an, ainsy signé la .. Pierre Claude de Kerlech, Prigent Jaouen, J. Mazcon notaire royal, et du soubzsignant registrateur. J le Vaillant notaire royal. » (source : archives départementales du Finistère, 1 E 517).
Toute info supplémentaire pour préciser l'origine de ces Briant est bienvenue.
Cordialement,
Eric
CGF n° 4254

Bonjour à tous

Le récit qui va suivre sort de l'ordinaire, c'est le moins que l'on puisse dire. En 1640, "Frans Jocq", un capitaine originaire de Rotterdam, naviguait au large de la Bretagne à bord d'un gros vaisseau de 170 tonneaux. Il était chargé de poivre et de draperies. Arrivé au port de Bordeaux le 25 octobre 1640, il a laissé au greffe de l'amirauté de cette ville le récit d'une rencontre en mer :

"a faict rencontre entre Penmarq o Glenan d'une barque nommée la Catherine de Landerneau en Bretaigne, de laquelle estoit m(aîtr)e Jacques du Bois Hardis, lequel ils amenoint vers Sainct Sebastien, o l'ayant abordé, il auroit prins ledit du Bois o l'auroit mis dans son bord avec quatre bisquaïns qu'il a dans sondit bord avec un sien garson, o n'ayant peü amenner la barque dudit du Bois a cause qu'elle avois son grand mast rempeü o les voiles rompeues, il l'auroit laissée a la mercy de l'eau comme ayant le vent contraire, laquelle s'est perdue, et a signé par l'interpretation de pierre Gerard bourgeois o marchant de la presente ville."

Jacques du Bois Hardis témoigne à son tour :

"Lequel du bois hardis a declairé que venant de Landerneau avec sa barque pour venir sur le port o havre de la presente ville [c'est-à-dire Bordeaux], il a esté prins par les Bisquains au travers d'Audierne demain aura huict jours, o ayant mis dans son bord quatre bisquains pour l'amener a St Sebastien, lequel feust reprins par ledit Jocq qu'ils mit dans son bord avec un sien garson o quatre desdits Bisquains qu'il a mener en la presente ville o delaissa audit lieu sa barque comme ne le pouvant mener a cause qu'elle avoit son grand mast rompu ou elle s'est perdue, o lesquels Bisquains luy ont print pour six cens escus de toile o autres marchandizes qu'il avoit dans ladite barque o ne luy ont laissé chose quelconque o a signé. J. Duboishardi."

(Source : Archives Départementales de Gironde, registres de l'amirauté de Guyenne, 6 B 213, folio 64 verso).

Dans l'ordre des évènements, le landernéen Jacques du Bois Hardis et son fils apportaient à Bordeaux des marchandises dont des toiles, peut-être des crées. Ils ont été abordés par des corsaires basques (les "Bisquaïens"), dont 4 sont entrés à son bord pour le détourner vers St Sébastien. Les corsaires basques avaient coutume d'y mettre les capitaines français à rançon et d'y vendre les cargaisons saisies.
Cependant la barque du landernéen était en trop mauvais état pour atteindre sa destination, sans doute à cause de l'assaut qui se faisait à coups de canons. Providentiellement, otages et ravisseurs ont trouvé refuge ensemble sur le navire hollandais de passage qui les a conduits à Bordeaux.

Environ 9 % des navires du Léon rencontraient des corsaires Basques en se rendant à Bordeaux dans les années 1640-1647. Pour en savoir plus, voir l'article qui y est consacré dans le bulletin n° 137 de la Société Archéologique du Finistère.

Cordialement,
Eric
CGF n° 4254

Bonjour à tous

La Société Archéologique du Finistère a publié un article en rapport avec le sujet dans son 109e bulletin en 1981 : "Essai de mise en relation d'observations médicales récentes avec les données de l'histoire et de l'onomastique : Le problème des juifs en Bretagne". Les auteurs en sont Y. Castel, O. Castel, Y.-P. Castel et L. Toudic.

En résumé : 2 cas de la maladie génétique de Tay-Sachs venaient d'être (en 1981) diagnostiqués au CHR de Brest, chez des nourrissons nés de parents de souche bretonne. Pourtant cette maladie touche surtout les juifs ashkénazes, établis en Europe orientale. Les auteurs s'interrogent donc sur une origine juive lointaine des familles concernées.

Avant de se disséminer notamment vers l'Europe de l'Est, le noyau originel des Ashkénazes se situait vers les VIe-XIe siècle, dans le nord de la France (au nord de la Seine) jusque vers la Belgique actuelle. Une carte de l'Encyclopaedia judaica montre qu'ils ont aussi migré vers l'actuelle Basse-Normandie et le nord de la Bretagne vers les XIe-XIIIe siècles, puis dans le reste de la Bretagne vers les XVe-XVIe siècles.

Des actes officiels attestent de la présence des Juifs en Bretagne : par un traité de 1222, Pierre de Dreux accorde à l'évêque de Nantes, autorité sur les juifs de son diocèse.
Un "sénéchal des juifs" est cité en 1235 quand un prieur de Donges et affranchi de ses dettes. Dom Morice évoque des meurtres de juifs en Bretagne en 1236. Le duc Jean Le Roux à la même époque, décide de chasser les juifs de Bretagne et donne quittance pour toutes les dettes contractées envers eux. L'historien Bertrand d'Argentré écrit : "En ce temps, le pays se trouva fort chargé de juifs habitans la Bretagne".

En onomastique, il n'est pas possible de savoir si des noms tirés de la Bible, traduisent une influence juive ou chrétienne : Jacob, Abraham, Isaac, Daniel, Jagu (de Jacobus), Jézéquel (de Ezéchiel), Batany (de Béthanie) et Jourden (du fleuve palestinien Jourdain). Ils pourraient aussi être des surnoms donnés aux acteurs des mystères.

En toponymie, il y a 16 "judée" en Bretagne dont 2 en Finistère à la Roche-Maurice et Saint-Divy. Un quartier de Bodilis et un secteur de Lampaul-Guimiliau ont le même nom. Pour ce dernier, un lieu-dit Lombardy conforte l'hypothèse de la présence de juifs car les marchands lombards ont généralement pris leur relève quand ils ont été chassés.

Comme indiqué plus haut dans le fil de cette discussion, les auteurs évoquent les baptêmes du XVIIe siècle à Ploudalmézeau qui précisent "natus sub lege". La formule signifierait "né sous la loi (juive)" comme dans le sens néo-testamentaire de "sub lege".

Cordialement,
Eric
CGF n° 4254

Bonsoir à tous
J'interviens avec retard dans la discussion pour ajouter une précision et pour poser une question.

Le 26-7-1727, Goulven l'Hostis, du bourg de Landéda, en qualité de "gouverneur en charge de la fabrice de l'esglise parroissiale de Landéda", avoue à demoiselle Jeanne du Louet de Coatjunval, dame des terres fiefs et seigneuries de Kerengar, Treffily, la Fosse, le Coum et autres lieux, qu'il détient en Landéda au terrouer de Ristizien, 6 seillons dans le parc dit "parq Ristizién", terre chaude et roturière "advenue à la fabrique par y avoir été léguée par Yves le Rouzic décédé il y a plus de quarante ans, (…) ladite piece de terre maneuvrée par Marie Guiziou veuve Jacques le Ros ensemble avec autres heritages rellevant d'autres fiefs". (source : Archives départementales du Finistère, 100 G 11)

Ce Yves Le Rouzic, décédé en bon chrétien avant 1687, est sans doute celui o 1623 à Landéda de Christophe et Louis Potin, et cité dans les aveux des 24-01-1649 et 23-5-1649. On retrouve en effet le lieu-dit Restizien.

Merci à Erwan pour ses aveux et ses transcriptions.

Merci également à Ronan de préciser quel aveu lui a permis de déterminer que l'époux Rouzic de Marguerite Nuz, est prénommé François (le n° 4). Je n'ai peut-être pas assez étudié les textes et c'est parfois compliqué de les relier, mais je n'ai pas vu la solution.

Cordialement,
Eric
CGF n° 4254

Bonjour Eliane

Sans avoir de preuve, je suppose que Jean Bescont est né en 1622 à Plouguin. Cela lui donnerait un âge comparable à celui de sa femme Jeanne Hallégot : "Jeanne le Got" + 2-1-1681 Ploudal. à "60 ans", témoins sa fille Jeanne et son gendre Jean Mazé.

Ce dernier est décédé au manoir de Lescalvar en Plouguin, le 5-3-1709, là où son beau-père devenait locataire en 1666 :

Le 11-06-1666, devant les notaires du siège royal de St Renan et Brest, ont comparu "hault et puissant messire Pierre Claude de Kerlech seigneur baron dudit lieu, Lescarval, Campir, Pont an blez, etc, demeurant à présent audit chateau de Kerlech parroisse de Plouedalmézeau, d'une part, et Jean Bescond demeurant à Kerguezren en ladite paroisse d'aultre, lequel seigneur a baillé à tiltre de ferme de neuff ans commencantz au premier jour d'apvrill mil six centz soixante et huict et finissant à pareill jour et terme, iceux expirés, audit preneur acceptant, scavoir est le manoir de Lescarval scitué en la parroisse de Ploueguen dépendant de la dite baronnie de Kerlech, avec touttes et chescunes les terres en despandances, tant chauddes que froides, leurs issues, servittudes et appartenances, ainsy que Jan Pottin jouist à présent dudit lieu sans réservation, pour de la part dudit Bescond fermier, payer par chescun an audict seigneur bailleur, à chescun dict premier jour d'apvrill durant ledit temps de neuff ans, la somme de cincquante quattre escus par argent, quattre boisseaux froment, quattre boisseaux saigle, huict boisseaux avoine, douze chappons, douze poulles, un veau, un mouton, un chevreau et trante livres de beurre net au fort poidz, faire les corvées ordinaires, suivre le moullin de chateau gaultier, sans pouvoir coupper auchuns bois, deffendus subroger ny soubz fermer ledict lieu ny partie de ses despandances sans le gré dudict seigneur, ains travailler ledit lieu en bon père de famille, à tout quoy ledit preneur a obligé tous et chescuns ses biens tant meubles que immeubles, à y estre contrainct, par exécution et vante de ses dits biens meuble de jour à autre, faulte de payement et enthérinence de ce que dessus, comme pour deniers royaux et à gage tous juges, et ses immeubles saizis à la coustume, de ce jour se tenant tout sommé, à quoy nous dits notaires l'avons de son consentement condempné, par le garantage luy promis par ledit seigneur, et pour commission ledit preneur promet payer audict seigneur la somme de deux centz livres tournois et une pistolle à madame sa compagne et veuve une autre pistolle aux officiers et lieuttenent de la dite maison de Kerlech, le tout à la première recquete dudit seigneur, faict et gréé desdictes partyes soubz leurs signs et les nostres, audict chateau de Kerlech, lesdits jour et an, ainsy signé au registre P. C. de Kerlech, Yan Bescond, Y. Mazcon notaire royal et J. le Vaillant aussy notaire royal registrateur. J. le Vaillant notaire royal." (source : AD 29, 1E517).

Cordialement,
Eric
CGF n° 4254

Bonjour

Voici quelques éléments supplémentaires sur cette famille. Ils permettent de connaître son cadre quotidien et même les vêtements d'Yves Vaillant et de sa veuve :

Les 3 et 4 novembre 1741, un greffier de la juridiction des réguaires de Léon a st goueznou vient de Brest à Kerguengar en Lampaul, pour inventorier les biens d'Yves Vaillant, "à la requette de Jeanne per sa veuve et tutrice des enfents mineurs de leur mariage" qui ne sait signer, avec pour expert Hervé Balch "du chateau de Roservo (...) lequel a esté afidé par prigent per curateur aux causes auxdits mineurs demeurant au village du gourano paroisse de ploudalmezeau et gabriel vaillant demeurant au lieu de Kerber"
Les meubles : une mauvaise table, 2 lits clos dont un mauvais, un banc dossier, un charnier, 3 armoires dont une à deux battants, un banc. Parmi les objets, un mauvais pot pour la soupe, un vieux rouet a filler, un dividoir. "Dans une petite chambre au bout", un bois de lit clos, une grande huge, 5 coffres dont un grand et 3 mauvais.
Les vêtements d'Yves Vaillant : "un justecorps serge de paris estimé 4 l., une veste de cotton brun 3 l., une cullotte drap de gene 2 l., un chapeau noir 20 s., une paire de soullier 20 s., une paire de bas 15 s., un mauvais habit de toille 2 l., 5 chemises tant grosse que fines 3 l. 15 s. Hardes de la veuve, un habit de ratine a femme 6 l., une cape noire brune 3 l., un autre habit a femme 4 l., 6 coeffes 6 mouchoir tant bonne que mauvaises 30 s., 5 chemise a femme 3 l." Egalement dans l'armoire, "5 poids de lin peignés estimé à raison de 7 l. le poids fait 35 l.".
"Bestiaux" : 2 vaches, une génisse et une "petite truye". "Mesurage du bled estants dans les cofres et huges" : 8 boisseaux d'orge et seigle, 5 d'avoine noire. La veuve a "pour tous argent un escu de six livres de cours de ce jour".
Ses "debtes" : "Au sieur de Kerlorec propriétaire dudit lieu 40 l. pour le terme qui eschoira au 1er d'avril prochain. A francois Le huiton pour la ferme d'un parc qu'elle mannoeuvre 24 l. Pour les bois à feux elle a déclaré devoir à Jean perrs du village de hellez en plourin 9 l." L'inventaire se monte à 252 livres et 10 sols. (source : AD 29, B 1754).

Le montant modique révèle un niveau de vie bien modeste. Une seule pièce de monnaie à la maison !

Le mariage de François Vaillant et d'Anne Ropars :
x 20-4-1684 Lampaul-Ploudal. entre "Francois fils d'Yves Vaillant et de feue Marie Laurens, mênager aägé de trante ans et Anne fille des feuz Jean Roparz et de Marie Tallec, aussi mênagere aägée de vingt et huit ans tous deux de cette paroisse", en l'église de Lant paul, en présence de Yvon Vaillant père de l'époux, Hervé Quemeneur son oncle, Jean Roparz my frère de l'épouse, Hervé Pennorz son voisin, "qui ne scavent signer" (source : AD 29, microfilm 1 MI ECB 119-2).

Enfin, concernant Guillaume "Perz dit Cran" et Catherine Tanguy étaient locataires :
"Le manoir de Pennannéach avec son moulin à eau, colombier, prés, préries, et terres en dépendant, tenus en ferme par Guillaume Perz pour payer par an à chacun terme de St Michel la somme de 240 livres." Extrait du "cahier qui servira pour faire la recepte de la terre de Pennannéach et ses dépendances sittuée en la paroisse de Landpaul Ploudalmézeau evesché de Léon, pour le terme de la Saint Michel 1704" (source : AD 29, 1 E 510)

Cordialement,
Eric
CGF n° 4254

Bonjour à tous

Merci Claudine pour cette précision.

Les témoins au décès de Prigent Lunven, 2e époux de Marie Vellen / Guezlen, viennent presque apporter la preuve qu'Yves Coat et Marie Vellen sont bien les géniteurs de toute la fratrie reconstituée :

Prigent Lunven o 14-2-1722 Plounévez-Lochrist, veuf, témoins Prigent, Hervé et Augustin Coat, ses petits-enfants, Maurice Coat et Yves Meudec.

Cordialement,
Eric (CGF 4254)

Bonsoir
Merci à tous pour vos nombreux messages que je trouve aujourd'hui.

Une hypothèse en plus, cette fois pour relier Jean le Buortz, de La Fleiche Plouider, cousin germain d'Anne Coat : il serait frère de Marie et Olivier Le Buortz (respectivement x 1687 Kerlouan Guillaume Berre, et x 1683 Languengar Marguerite Castel) tous deux dits lors de leur mariage originaires de Tréflez et enfants d'Olivier et Catherine Coat. Olivier Le Buhortz + 1677 Treflez, époux de Cath. "Coadic", témoin son frère Jean et ses enfants Yves, Olivier, Laurens et Marguerite Le Buhortz.

La similitude des noms Vellen / Guezlen est très intéressante, pour la génération suivante. Il manque pourtant beaucoup de baptêmes que l'on s'attendrait à trouver car il n'y a aucun enfant baptisé Marie (x Gabriel Calvez), Iltrude (x Yves Podeur), Isabelle (x Nicolas le Goff), René (x Jeanne Lunven), Catherine (x Olivier Le Buors), ni Jean (x Cath. Le Vellen). C'est d'autant plus étonnant (et gênant) que les baptêmes de Plounévez-Lochrist semblent assez complets sauf en 1663 avec 3 baptêmes seulement. Et l'hypothèse de sextuplés baptisés cette année-là et tous survivants n'est pas réaliste !!
Plus sérieusement, seules les présences de René et Marie Coat au décès de Marie Vellen en 1710, permettent de la relier à la génération suivante. D'autres textes, aveux ou décrets de mariage seraient très utiles pour préciser les choses. Ma question sur l'éventuelle utilité du chartrier de Kerouzéré reste posée.

Avec les BMS seuls, il semble encore plus difficile de retrouver les liens avec les parents d'Anne Coat au 4e et 5e degrés.

Je joins les images et le texte complet. Attention, les lieux-dits peuvent être mal traduits.

Les débats restent ouverts.
Cordialement,

Eric (CGF 4254)








"Du 17e juillet 1724 par devant M. le Senechal et seul juge de la juridiction de Coatmeur en quiminidilly en l'audience de la cour royalle de lesneven lieu de l'exercice ordinaire de ladite juridiction ayant pour adjoint le soussigné greffier.
A comparu honorable fille Anne Le Coat fille mineure agée de vingt et quatre ans de deffunts Jan Le Coat et Catherine Le Vellen demeurante a presant chez René Berrou en qualité de servante domestique au lieu de Brengouel parroisse de Guinevez assisté de Me René Legoff son p(rocureur) laquelle a remontré que ses deffunts pere et mere etants decedés l'auroint laissé en très bas age denüé de biens en la parroisse de Trefflez au plain fieff de cette juridiction ce quy l'auroit obligé d'aller servir en differants endroits pour gaigner sa vie et s'entretenir ce qu'elle a fait jusques au presant sans reproche et comme elle est recherchée en mariage par François Lebihan demeurant a Lavarnaz dite paroisse de Trefflez Lequel mariage est advantageux et sortable lequel elle ne peut accomplir sans l'authorité et decret de Justice et consentement de ses parents paternels et maternels elle les a fait convocquer en ce lieu a cette fin, requerante qu'ils ayent a luy donner leur dit consentement et ne sachant signer a prié de signer pour elle escuier Yves De Chateaufur Sr de Kervolant demeurant en son lieu de Cosquer paroisse de Trefflez avec ledit Legoff son (procureur).
Yves de Chasteaufur, requis.
En l'endroit se sont presentés Maurice Le Coat frere de ladite Anne demeurant a Bretouaré paroisse de Guinevez.
Yves Podeur mary et procureur de droit esté de Eltrude Le Coat sa femme demeurant a Ruvaz paroisse de Trefflez.
Francois Le Maistre cousin germain au maternel de la dite Anne Le Coat demeurant a Kerulaouen paroisse de Trefflez.
René Le Coat oncle germain au paternel de Bretouaré en Guinevez.
Jan Le Buorts cousin germain de la Fleiche paroisse de Plouider.
Jan Kerouriou de Mesounan, Trefflez, mary de Francoise Legoff icelle cousine de ladite Anne Le Coat.
Guillaume Philipot mary et procureur de droit de Marie Pinvidic demeurant au petit Lanar... dite paroisse de Trefflez parente au 5e degré.
Michel Pelleteur parent au quatriesme degré de Keriollé paroisse de Plouider
Yves Kereauden de Kerallouen audit Trefflez parent au quatrieme degré.
René Le Saoult parent au cincquiesme degré de Coatmenech paroisse de Plouider.
Guillaume Kerouriou aussy parant au 5e degré demeurant au Goulanou bras paroisse de Trefflez.
Nicollas Le Breton aussy parent au quatriesme degré aussy du Goulanou bras de la paroisse.
Jacques Pengam mary de Francoise Legal icelle parente au quart degré a Runaz (?) paroisse de Trefflez.
Touts lesquels assisté de Me Charles marie de Kergrist leur procureur sont unanimement d'avis, atendu qu'il est de bonne connoissance que la recherche que fait ledit Lebihan de ladite Anne Le Saoult (sic) en mariage luy est advantageux et sortable, ils declarents y consentir, a laquelle fin il soit decreté de Justice pour estre fait et solemnisé en face d'eglize suivant les Saints Canons et Constitution d'icelle, offrants de demeurer pleges et cauptions sollidaires et subsidiaires de leurs delliberations pour l'indemnité de Justice, et ont lesdits Yves Podeur, Jan Le Buorts et Jacques Pengam signés chacun pour eux et pour les autres affirmants ne scavoir signer ont prié de faire pour eux, Scavoir pour ledit Coat Me Hervé Le Guen, pour ledit Francois Le Maitre Me Louis Kerullon, pour ledit René Le Coat Me Yves Toullec, pour ledit Jan Kerouriou Me Jan Le Hir, pour ledit Guillaume Philippot Me George Picot, pour ledit Michel Pelleteur Me Julien Larsonneur, pour Yves Theaudeau Me Yves Godeffroy, pour René Le Saout Me Sebastien Salaun, pour Guillaume Kerouriou Me Clette Cabon, et pour Nicolas Le Breton Me André Breton, tous de Lesneven, avec ledit de Kergrist leur procureur.
(signatures)
En l'endroit s'est presenté ledit Francois Le Bihan lequel declare accepter le mariage d'entre luy et la ditte Anne Le Coat, consentant qu'il soit decreté de Justice et ne sachant signer a pryé de signer pour luy Allain Le Muzellec de Pennech, treuve de Lambaul, paroisse de Guimilliau.
Allain Musellec.
De tout quoy nous avons acte decerné, ouy et le consentant le Sieur procureur fiscal ayant egards aux avis et deliberatons cy dessus, avons decreté de Justice le mariage d'entre laditte Anne Le Coat et Francois Le Bihan pour etre celebré en face d'eglise suivant les Saints Canons d'icelle et de demeurer plege et cauptions de leurs deliberations pour l'evenement d'icelle et indemnité de Justice, fait et conclud en l'auditoire dudit lieu de Lesneven, lieu de l'exercice ordinaire de laditte juridiction lesdits jour et an."
(Archives Départementales du Finistère, 16 B 54)

Bonjour

Désolé, vous avez raison : j'ai oublié de recopier sa mention, entre celles de François le Maistre et de Jan Le Buorts, ont trouve bien "René le Coat oncle germain au paternel, de Bretouaré en Guinevez".

C'était donc un frère de Jean (x Cath. Le Vellen) et non leur fils. Le lieu-dit montre que Maurice devait vivre chez cet oncle, son probable tuteur, à la suite de la mort des parents.
Au total 13 personnes sont citées dans la liste. Cette fois je n'oublie personne.

On a pour l'instant la fratrie suivante, dont les père et mère sont inconnus :
- Guendroc / Eltrude Coat + 1717 x Yves Poder
- Isabelle / Elisabeth Coat x av. 1657 Nicolas Le Goff
- René + 1734 x 1696 Anne ou Jeanne Lunven
- Jean x Catherine Le Vellen (dont Anne et Maurice sont les seuls enfants que je connais)

Pour l'ascendance de Marie Labat, voici ce que j'ai :
1- Hervé Labat x Marguerite Prigent
1-1- Nicolas o 1659 Guissény + 1729 Plouguerneau x av. 1688 Jeanne Treguer, xx 1704 Plouguerneau Catherine Barz
1-1-1- Tanguy L'abat + 1760 Guissény x 1711 Guissény Marie Favé + 1740 Guissény
1-1-1-1 Gabriel Labat 1712-1777 Guissény x 1734 Guissény Catherine Normand o 1708 Plouguerneau + 1748 Plouguerneau
Ces derniers sont les parents de Marie x Christophe Coat.

Bon week-end
Cordialement,
Eric

Bonsoir

Je recherche l’origine et toute information sur le couple Jean Coat x Catherine Le Vellen, décédés à Tréflez au tout début du 18e siècle. Le décret de mariage de leur fille Anne avec François le Bihan en 1724, énumère des membres de cette famille. Je descends de leur fils Maurice Coat x Anne Patinec, par Christophe Coat x 1766 Marie Labat puis Gabriel x 1806 Marie Anne Herry.

Le 17-7-1724 devant la juridiction de Coatmeur en Quiminidilly, à Lesneven : "A comparu honorable fille Anne Le Coat fille mineure agée de vingt et quatre ans de deffunts Jan Le Coat et Catherine Le Vellen, demeurante a presant chez René Berrou en qualité de servante domestique au lieu de Brengouel parroisse de Guinevez, assisté de Me René Legoff son p(rocureur), laquelle a remontré que ses deffunts pere et mere etants decedés l'auroint laissé en très bas age denüé de biens en la parroisse de Trefflez au plain fieff de cette juridiction, ce quy l'auroit obligé d'aller servir en differants endroits pour gaigner sa vie et s'entretenir, ce qu'elle a fait jusques au presant sans reproche et comme elle est recherchée en mariage par François Lebihan demeurant a Lavarnaz dite paroisse de Trefflez, lequel mariage est advantageux et sortable lequel elle ne peut accomplir sans l'authorité et decret de Justice et consentement de ses parents paternels et maternels elle les a fait convocquer en ce lieu a cette fin".

Les personnes suivantes sont citées avec des lieux et degrés de parenté ; j'ajoute d'autres infos entre parenthèses :
Maurice Le Coat, son frère, de Bretouaré en Guinevez (x 1714 Plounévez-Lochrist Jeanne Meudec, y + 1722, xx 1722 Goulven Anne Patinec)
Yves Podeur, mari esté d'Eltrude Le Coat, de Ruvaz en Treflez (Eltrude / Guendroc Coat + 1717 Tréflez, était soeur de Jean x Cath. Le Vellen)
François Le Maistre, cousin germain au maternel d'Anne, de Kerulaouen en Treflez
Jan Le Buortz, cousin germain, de la Fleiche en Plouider
Jan Kerouriou, de Mesounan en Treflez, mari de Françoise Legoff, cousine d'Anne (Françoise pourrait être la fille d'Isabelle / Elizabeth Coat x Nicolas Le Goff, dont 3 enfants baptisés à Plounévez-Lochrist en 1656, 59 et 61).
Gullaume Philipot,mari de Marie Pinvidic, du petit Lanar... en Trefflez, parente au 5e degré
Michel Pelleteur, parent au 4e degré, de Keriollé en Plouider
Yves Kereauden, parent au 4e degré, de Kerallouen en Treflez
René le Saoult, parent au 5e degré, de Coatemenech en Plouider
Guillaume Kerouriou, parent au 5e degré, du Goulanou bras en Treflez
Nicollas Le Breton, parent au 4e degré, du Goulanou bras en Treflez
Jacques Pengam mari de Françoise Legal, parente au 5e degré, de Ruvaz en Treflez
(Archives départementales du Finistère, 16 B 54)

Ces parents permettent-ils de remonter ou de compléter la généalogie des Coat ? Est-ce utile de faire des recherches dans le chartrier de Kerouzéré, Jean Le Coat et Catherine Le Vellen étant morts à Treflez "dénués de biens" c'est-à-dire sans posséder aucune terre ?
Par avance, merci.

Cordialement,
Eric (CGF 4254)