l'anse est en châtaignier : un bois dur , il a peut être été bouilli pour être travaillé ce qui peut expliquer que cette anse n'ai pas été attaquée par les vers. L'eau de mer a pu jouer pour sa préservation si ce panier y est régulièrement rincé.
Le fond sont en osier jaune (couleur et forme des bourgeons caractéristiques) Il a pu être réparé car il semble moins usé que les flancs, ce qui est surprenant. Les flanc sont peut-être en bourdaine, mais sur la photo c'est difficile de conclure car on ne voit pas les petites mouchetures caractéristiques de son écorce sur vos photos.
L'armature est en acier galvanisé, appelé en général "galva".
Pourriez vous me donner les dimensions ?
Merci aussi à Pierre Chuto : votre texte est intéressant et montre les relations parfois difficiles entre propriétaires et exploitants (ici illégaux).
L'une des plus vieille trace du "français" est dans un acte qui décrit entre autre l'usage de la bourdaine entre un propriétaire et un usager de son bois.
"La borzaine e le genest" est un acte du XIIe repris dans : Romania, oct. 1872, tome 1, p. 422
« Sciant presentes et futuri quod ego Theobaldus de Molines, concessu Willermi filii mei, concessi hominibus de Mesnil Osmont, in nemore meo la borzaine e le genest e la bruire e la morte couche e la fugere e le pasturage a lor aveirs per totum, extra nemus de la Chambre, quando nemus habebit .v. annos, et equi eorum ibunt simul quando nemus duos annos habuerit, scilicet pro .iiij. libris Andegavensium puas michi dederunt, et pro redditu tali quod unusquisque qui nemus habuerit michi in mense sebtembri unam minam avene reddiderit et quandam gallinam, et ad Pascha vinginti ova; et ipsi venient ad preces meas uabus vicibus in anno; et ad fenum meum, qui equum habuerit, ad afferendum unam trossam, et qui equum non habuerit ad faciendum trossas; tenendum de me et de heredibus meis, ipsi et heredes eorum, in feodo bene et in pace. Ilis testibus: Gervasius presbiter de Font[eneio], Serlo faber de Barbere, Willermus Lengres del Trembls (sic), Robertus clericus de Molines, Robertus de Placeio, Herbertus Faber. Et ut conventio ista firmiter teneatur, munimine sigilli mei confirmavi »
J'ai souligné ce qui est en vieux français : donc destiné à la compréhension du paysan
La bourdaine au 18e siècle était aussi recherchée par le commissaire générale des poudres et ses commis pour fabriquer le charbon qui entre dans la composition de la poudre à canon. Ils peuvent « faire exploiter dans les bois de sa majesté & autres tant de bourdaine qu’il leur plaît . »
voir photo jointe
DIDEROT et d'ALEMBERT, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une société de gens de lettres, mis en ordre et publié par Paris-Neufchatel. 1751-1777. vol II p. 367
Le consulat en 1803 confirme la priorité de l’état quant à la récolte et l’usage de la bourdaine par l'arrêté du 25 Fructidor de l’an II (voir image). Sont concernés les forêts nationales, mais aussi communales, des hospices, des établissements publiques, et même des particuliers sous-certaines conditions. On devine aisément la difficulté que les vanniers des XVIIIe et XIXe siècle auront pour prélever de la bourdaine dans ces bois. C’est la bourdaine de 3 à 5 ans qui est visée par cet arrêté. Elle doit être rassemblée par botte ou bourrée de 2 m. Ce terme « bourrée » est toujours employé à Rannée (35) près de la forêt de la Guerche pour désigner les fagots de bois.
Je développe tout cela dans ma thèse encore en rédaction. Si vous disposez de d'autres information sur la vannerie bretonne, n'hésitez pas bien-sur à m'en faire part.
Bien cordialement
les 2 textes complets :
