Bonsoir

Jean Simon et Marguerite Treguer semblent en effet roturiers. Ils contribuaient en 1627 au paiement d'une rente pour un bien situé à Landéda sur la seigneurie du Com :

"Laurans an Ault & Marie Treguer sa femme, par leur adveu du 3 de mars 1627, d'herittages escheuz a ladicte femme de la succession de Robert Treguer et Marie Goulfen ses pere et mere, quy causeayantz estoient de Paul an (Duier ?) et Katherine an Ault, a icelle femme cogneu debvoir sur iceux, deux hannappées frommant comble mesure de Lesneven, valloir en ung bouexeau frommant comble dicte mesure, en contribution o Jan Symon et Margueritte Treguer sa femme, Jan et Guillaume Pirchirin et par aultre part, trois solz tournois, valloir en dix solz monnoye en contribution o lesdictz Guillaume et Jan Pirchirin, Bernard Jaffretz et Francoys Cleguer, heritiers de feu Bastien Golies, et aultres consortz, ledict adveu cotté Y 17, piecze 1."
Source : aveu du 24 septembre 1652 à la Chambre des Comptes par Catherine de Penchoadic, épouse d'Olivier du Louet. Archives Départementales de Loire-Atlantique, B 1692.

Cordialement
Eric
CGF 4254
https://gw.geneanet.org/caerynyr

Bonjour Erwan

La source de l'information est une déclaration du 12-7-1681 dans le cadre de la Réformation du domaine royal :

"Declaration et denombrement des terres et heritages que Caterine Mengant veufve de deffunt Yves Querjan, demeurante au vilage du Streatjou paroisse de Ploudalmezeau, et Mathieu Querjan son fils, faisant tant pour luy que pour Yvon Querjan son frere absent sur mer au service du roy, et fondé en pouvoir et procure de Isabelle Le Sail (ou Bail ?) sa compagne aux fins de cette, dattée du 19 may 1680 singée Isabelle Le Saill (ou Baill ?), Mathieu Querjan et Le Gleo nottaire, demeurée par devers luy pour y avoir tel recours qu'il apartiendra, demeurant au vilage dudit Streatjou en ladite parroisse de Ploudalmezeau, Francois Le Menec et Caterine Querjan sa femme, de son mary presentement autorisée aux fins cy après, demeurans au vilage de la Flosque en la meme parroisse de Ploudalmezeau, lesdits Querjan enfans et heritiers dudit deffunt Yvon Querjan leur pere, tiennent et prochement et roturierement, du roy notre sire et souverain seigneur sous son domaine de St Renan et Brest aux charges et devoirs cy après declarez (...),
c'est ascavoir en la parroisse de Ploudalmezeau au terroir de Kerouannec, quatre seillons de terre en labeur faisant six cordées, aboutissant a l'oriant du chemin a charette conduisant dudit champ a Croasanreun, du coté du midy (...), item au champ de Querouannec deux autres sillons de terre (...), davantage audit champ deux courts seillons de terre, (...) plus en la meme parroisse au terroir et champ de Measberre, deux autres courts seillons de terre en labeur (...), au champ de Creach an louarn, six chefs et seillons de terre (...), plus en ladite parroisse de Ploudalmezeau au terroir de Querros, en un champ nommé an Douar hir, un petit courtil terre sablonneuse contenant douze cordées, aiant son fossé au midy et occidant (...), estant aussy quitte de charge, scavoir rente ny chefrente au roy, et sous la charge de 2 s(ols) t(ournoi)s de rente deue a ladite seigneurie de Querlech par an, au ban et assignation de ses autres rentes et chefrantes, lesdites terres describées au present, acquis par lesdits deffunts Yvon Querjan et ladite Mengant pendant leur communité, de Francois Cariou et Marie Vaillant sa femme par contrat du 13 mars 1644, gré au raport de Y. Broch nottaire roial registrateur, les ventes du contenu auquel contrat ont esté payées suivant quittance du 16 avril 1644 estant au bas dudit contrat, signée J. Le Bihan le 20 et 22 aoust audit an, signée De Layet,
davantage en la parroise de Ploudalmezeau au champ et teroir de Kerouanec, dix seillons de terre chaude (...), plus au champ de Bremelec en ladite parroisse, dix seillons de terre (...), tous quitte de charge et acquis par lesdits Yves Le Borgne (sic) et ladite Caterine Mengant pendant leur communité, de Jean et Hervé Henry par contrat du 31 octobre 1660 raporté par Me Ros nottaire roial registrateur, les ventes du contenu auquel contrat ont esté payées suivant quittance au bas, du quinze janvier 1670 signé Marie Le Nobletz.
S'ensuivent les terres estans sous les bonnes (bornes ?) censives de Querros. En la parroisse de Ploudalmezeau au terroir et champ de Querros, quatre seillons et demy de terre sablonneuse en labeur (...). Plus audit champ de Querros deux seillons de terre (...), estant chargez de la tierce partie de 13 s(ous) monnoie de censive, valloir en 10 livres 8 sous de censive deub sur le terroir et vilage de Querros en contribution et par une seulle main avec les autres propriaitaires dudit vilage, aussy aquis par ladite Mengant et sondit mary de Jean Quersimon et Adelice Quermarec sa femme par contrat du premier may 1648 raporté par Me Francois Lanuzel nottaire du Chatel, les ventes du contenu auquel ont esté paiées suivant quittance au bas, du 15 janvier 1670 signée Marie Le Nobletz.
Plus suivent sous ladite juridiction, les heritages cy après, scavoir au champ dudit Kerros en ladite parroisse de Ploudalmezeau, trois seillons de terre (...), quite de charge scavoir rente et chefrente, item audit champ de Querros au terroir de Casalanbelec, cinq seillons de terre chaude (...), acquis par ladite Mengant et sondit mary pendant leur communité, desdits Jean et Hervé Henry freres, par contracts des 21 et 29 decembre 1658 gré au raport de Vaillant nottaire roial, estant l'un au bas de l'autre, dont les ventes ont esté payées suivant quittance du 15 janvier 1670 signé Marie Le Nobletz,
Desquelles terres, maisons et heritages apartient une moitié a ladite Mengant, pour les avoir acquis pendant la communité d'entre elle et sondit feu mary, par les contracts cy devant dattez, et l'autre moitié ausdits Querjan de la succession dudit deffunt Yvon Querjan leur pere decedé il y a cinq ans, indivis et non partagez entreux.
Touttes lesquelles terres sont sujettes a devoir de foy, hommage, rachats, lodes, ventes, cas advenant. Laquelle presente declaration, lesdits Catherine Mengant, Mathieu Querjan tant en privé qu'en ladite qualité, ledit Le Menec et Caterine Querjan sa femme, presents devant nous nottaires roiaux, tabellions, gardenottes heredtaires du Siege de St Renan et Brest, affirmen veritable a leur connoisance, et au paiement et continuation du total desdits anciens et aultres droits et devoirs, affectent et hipotequent les heritages cy devant, fruits et revenus d'iceux, pour sur le tout estre procedé suivant les ordonnances royaux et coutume de ce pays, avec pouvoir a Me (espace laissé en blanc), leur procureur audit Saint Renan, chez lequel ils font eslection de domicile, de presenter ladite declaration devant messieurs les commissaires, en requerir acte, pouyr icelles estre receue et enrolée au papier terier et livre de la reformation des maisons, terres et heritages mouvant de sa majesté sous ledit domaine de Saint Renan et Brest. Ce qu'ils ont ainsy voulu, gré, juré et consenty avec promesse de ne venir contre, avec les renonciations requises, a St Renan au tablier du soussignant Guillau l'un desdits nottaires, sous le sing dudit Mathieu Kerjan pour soy, celuy de Mathurin Prigault dudit Saint Renan pour ladite Mengant, pour ledit Francois Le Menec a signé a sa requeste, Francois Trebaol clerc demeurant a present a Saint Renan, o les notres ce jour 12 juillet 1681 avant midy, signez M. Prigault, Mathieu Querjan. F. Trebaol. Francois Guillou et C. Salaun notaires roiaux."
Source : Arch. Nat. CARAN, Réformation du terrier de Bretagne (1679-1684), P 1533, relevés Jean-François Potin, pour le CGF. folios 48 verso à 50 recto (disponible dans la bibliothèque numérique : vues 49 et 50/267)

Par ailleurs selon une ancienne discussion sur ce forum en novembre 2017 :
Le 20-10-1678, Mathieu Kerjean, pour Yvon, Janne, Catherine (épouse de François Le Menec) et pour Julienne Kerjean ses frère et sœurs, avoue à la seigneurie de Kerozal un bien à Bremellec en Ploudal. échu de Yves (décédé depuis 3 ans) époux de Catherine Mengant. (ADF 1 E 970, liasse Bremellec Ploudal., relevés J.-F. Potin)

Votre ancêtre Yves / Yvon Kerjean naviguait au service du roi en 1681 !
Cordialement
Eric
CGF 4254
https://gw.geneanet.org/caerynyr

Bonjour Jean-Jacques, Guillaume et Patricia.
Le document du 24-9-1691 est sous la cote 6B 472 à partir de la vue 41/209, ou folio 65 recto. Disponible dans la bibliothèque numérique.
Merci pour le relevé et la transcription de ce texte intéressant.
Cordialement
Eric
https://gw.geneanet.org/caerynyr

Bonsoir
Voici un exemple daté de 1677 qui, je pense, décrit bien le principe des fondations :

Le 19-3-1677, comparaissent devant des notaires des régaires de Léon, "venerable discret missire Jean briant" recteur de Ploudalmézeau, les 2 "marguilliers et administrateurs des biens de la fabrice" Yvon Omnes du Reut et Francois Golies, et "honorable home Pierre Croguennec mesnager demeurant au village du Streatmeur, (…) lesquels marguilliers, de l'advis, bon vouloir et consentement dudit sieur recteur, ont par cestes baillé octroié & deslaissé audit Croguennec ce acceptant pour en jouir et disposer paisiblement de ce jour & à perpetuitté il ses hoirs successeurs,
Scavoir est en l'eglise parrochialle dudit Ploudalmezeau au grand neff d'icelle du costé de l'epistre, une tumbe ayante sa pierre tumballe a fleur de terre sise et sittuée du boult à l'oriant a tumbe appartenante aux hoirs Margueritte Quemeneur du costé au midy autre tumbe apartenante aux hoirs Yvon Corre du boult a l'occidant a tumbe des hoirs Henry Corolleur de Lesidec et du costé au nort a tumbe appartenante à Prigent Kerboul et les hoirs Jan Loan ;
Et pour recompense de ladite cession et octroy de ladite tumbe, icelluy Croguennec a ceddé deslaissé et transporté ausdicts marguilliers et leurs successeurs en ladicte charge aussy a perpetuitté pour en jouir et disposer aussy de ce jour, guarny de la levée a la Sainct michel prochaine, Scavoir est sept seillons de terre en labeur sittués au terrouer et champ de Kerivinec ou mesguiniz parroisse de lantpaul (…),
parceque lesdicts marguilliers et successeurs en ladicte charge feront chanter annuellement à checun jour de la toussaincts a l'issue des vespres sur ladicte tumbe, un placebo* pour le repos des ames des devantiers parents et bien facteurs dudit Croguennec, a laquelle fin les marguilliers lors en charge paieront a messieurs les prebtres quy assisteront audit placebo, la some de quinse sols tournois, le reste de la ferme desdits herittages tournera au proffit de ladite fabrice ainsy qu'ilz sont tenus a presant en ferme par Francois Kerreneur". Me Jan Pen de Ploudal. signe pour les marguilliers, et Goulfen le Louedec de Ploudal. pour ledit Croguennec, "disants ne scavoir signer".(Arch. Dép. Finistère, 175 G 14)

Le Placebo est la prière chantée pour les vêpres des morts, dont le nom provient du 1er mot du 9e vers : "Placebo domino in regione vivorum…" (Je plairai à Dieu au royaume des vivants).
En résumé, Pierre Croguenoc a donné une terre à la paroisse de Ploudalmézeau. En contrepartie, les marguilliers de Ploudalmézeau (gestionnaires les biens de la paroisse) ont, avec l'accord du recteur, donné une tombe à Pierre Croguennoc, étant conditionné que les revenus de cette terre doivent servir à financer des prières à la mémoire des parents du donateur.
La fondation est un contrat dont les deux parties profitent : la paroisse accroît ses possessions foncières (et donc ses revenus) ; le fondateur et/ou sa famille bénéficient en retour de prières à perpétuité qui leur permettent de raccourcir leur séjour au Purgatoire pour gagner plus vite le Paradis ! A moins que la fondation ne résulte d'un pur acte de piété en faveur de l'Eglise, ou à l'inverse, d'un étalage de générosité destiné à flatter le statut du fondateur ? Difficile de connaître sa motivation profonde.
Dans d'autres textes, on parle davantage de chapellenies. Le chapelain est le prêtre titulaire de la gestion de certaines des terres léguées à la paroisse, puis louées par cette paroisse à des particuliers. Le chapelain dit les messes prévues lors de la fondation, en contrepartie des revenus dont il bénéficie.

Côté généalogie, ce Pierre Croguennoc était marié à Catherine Guéganton qui sont tous deux décédés au Streat meur en Ploudalmézeau, respectivement en 1689 et 1682.

Cordialement
Eric
CGF n° 4254
https://gw.geneanet.org/caerynyr

Bonsoir Jacques

Je doute que le meunier de Plouguin, Yves Déniel, soit le capitaine de la compagnie de Plouguin. Je n'ai aucune mention qui l'atteste, même si je trouve dans son inventaire, 3 fusils et un pistolet en plus d'une redingote bleue. Problème, il est né en 1755 et mort à 30 ans en 1785. Or dans la série des "Etrennes nantaises", un "Daniel" est cité en tant que capitaine de la Cie de Plouguin à partir de 1773 et au moins jusqu'en 1781. Je vois mal un jeune de 18 ans ayant la compétence et l'autorité pour commander ... 50 hommes !

En effet, depuis l'ordonnance royale du 30 juin 1759, chaque compagnie était composée d'un capitaine, un lieutenant, 2 sergents, 3 caporaux, 3 anspessades, 1 tambour, 2 canonnier-chefs, 20 aide-canonniers, 19 fusiliers.
Parmi les candidats possibles pour êtrre le "Daniel" cité comme capitaine : François Déniel (1720-1792) le père d'Yves, ou Jean Marie Déniel + 1785 à Lannoulouarn Plouguin 60 ans, ou Henry Déniel + 1784 Quinou Plouguin 50 ans, ou Guillaume Déniel + 1780 Kerlaouenan Plouguin 66 ans.

A l'inverse, aucun doute pour identifier le lieutenant "Mazé" de la même compagnie : c'est Henry Mazé (1712-1781, x Geneviève Cornen) qualifié dans les registres BMS de "lieutenant de la compagnie garde cote de Plouguin" en 1776 puis à son décès en 1781 : "le sieur Henry Mazé lieutenant d’infanterie garde cotes de St Renan".

Cordialement
Eric
CGF n° 4254
https://gw.geneanet.org/caerynyr

Bonjour
Dans plusieurs inventaires après décès de la fin du XVIIIe siècle, je suis étonné de trouver des redingotes possédées par des paysans et je m'interroge sur leur origine.

Une 1ière explication me semble très improbable : une possibe diffusion du vêtement anglais (riding-coat / manteau d’équitation), à la mode en France à partir de 1725 comme le montre cet article du Mercure de France :
« Depuis l’année passée les hommes portent beaucoup de Redingotes ; c’est une espece de grand surtout bontonné par devant, avec un colet & des ouvertures derriere & aux cotez, dont l’origine vient d’Angleterre ; la Redingote est faite à peu près comme une Casaque, mais moins ample, & toutefois plus longue & plus large qu’un Just’au-corps ; dans les temps de gelée ou de pluye, ont voit presque tout le monde en Redingote. C’est un habit très peu parant, & qui selon les apparences fera plus de fortune à la campagne qu’à la Ville, où on commence à le trouver désagréable ; à la chasse du Roi, quand il fait mauvais temps, tous les Seigneurs sont en Redingotes. C’est à la verité, un habit très-propre pour monter à cheval & pour resister aux injures de l’air. » (Mercure de France, 1er février 1726)

2e explication possible : les redingotes citées dans les inventaires seraient un élément du costume traditionnel breton auxquels on aurait donné ce nom et qui reste à préciser.

3e explication : les redingotes viendraient de l'uniforme des miliciens de la garde-côte. En effet, parfois la couleur est précisée : "une redingotte bleuff" chez Tanguy Lestideau à Lanildut en 1759 et "une redingotte bleue" chez Yves Déniel en 1785 à Plouguin.
Or Plouguin et Lanildut sont situés dans un secteur où l'uniforme des miliciens était constitué d'un "habit bleu", comme l'attestent les descriptions parues en 1778 à Nantes :

https://i.goopics.net/x1u4aj.jpg

Avez-vous trouvé des redingotes dans des inventaires de la fin du XVIIIe siècle, et surtout de quelle couleur et dans quelle paroisse ? De Plouguerneau à Plouescat elles seraient blanches, rouges de Cléder à Morlaix, et bleues ailleurs dans le Finistère. Vos réponses pourront confirmer ou infirmer cette 3e explication. Par avance, merci.

Cordialement
Eric
CGF n° 4254
https://gw.geneanet.org/caerynyr

Bonsoir

Je crois que c'est plutôt le "subrogé-tuteur" qui est la personne chargée de défendre les intérêts des mineurs quand ces intérêts entrent en concurrence avec ceux du tuteur. Dans ce cas de figure, le subrogé-tuteur subroge - c'est-à-dire remplace - le tuteur.

Le "tuteur ad causam" me semble être désigné pour une seule tâche, à l'inverse d'un tuteur qui serait désigné pour défendre leurs intérêts en toutes occasions (sauf conflit d'intérêt) jusqu'à leur majorité.

Cordialement
Eric
CGF n° 4254
https://gw.geneanet.org/caerynyr

Bonjour Ronan

A propos de l'origine du nom Kerlozrec, l'abbé Arzel écrivait au milieu du XIXe siècle, "Kerlorek : C'a été peut-être une léproserie".
Je ne sais pas si l'étymologie est exacte mais de l'autre côté du bourg (côté sud cette fois), on a bien le hameau de Kerjolis, ancien lieu de résidence de Kakous qui étaient aussi traditionnellement associés à la lèpre.

Cordialement
Eric
CGF4254
https://gw.geneanet.org/caerynyr

Bonjour

Les archives départementales de Loire-Atlantique ont un document citant en 1457 un Jean Kerlozrec époux de Marguerite Kernezné, fille d'Yvon. Les époux rendent un aveu pour des biens situés en Bohars, trève de Guilers :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k920138p
Sur Ploudalmézeau, vous l'avez sans doute déjà vu sur ce forum dans les "archives de la Cour des comptes AD 44", les aveux cités sous la cote B 1017 ne semble pas remonter au-delà d'un Maurice Kerlozrec en 1501.
Cordialement

Eric
CGF 4254
https://gw.geneanet.org/caerynyr

Bonjour
Le 25-6-1704, un commis par la juridiction des réguaires de Léon vient mettre les scellés sur les biens de Jean Coatanéa. Il revient faire l'inventaire le 18 juillet "a la requete de Francoise Vennant veuve de deffunt Jean Coatannea menager demeurant au jour de son deceds au village de Lanvennec parroisse de Lanriouaré, mere tutrice et curatrice de ses enfents de leur mariage iceux hoirs purs et simples de leur pere".
Parmi les meubles et objets inventoriés : 2 lits clos, un charnier ayant claveure sans clef, un mechant coffre bois de chesne a laquelle il manque une planche a la couverture, un banc dossier dont la couverture est tres mechante, 3 mechantes escuelles et 3 cuillieres de bois, 2 mechantes faussilles, 4 pots de terre a metre le lait, une ribote et la ribotoire de bois.
Les vêtements du défunt : un mechant pourpoint de toille, un gillet et une culotte aussy de toille 7 sols, une chemise toille de reparon my uzée 15 sols. Aucun bétail n'est cité mais il y a pourtant "quatre charetée de fumier ou environ (...) gaigneries pendantes par racine : deux petites parcelles d’ou il jouxte ladite maison 40 sols, declarant lesdits estimateurs qu’il n’y a aucune trempe ny engrais auxdites terres". La valeur totale est de 23 livres et 12 sols. L'acte est signé du seul commis, "lesdits estimateurs et ladite veuve affirmants ne scavoir signer, de ce enquis suivant l’ordonnance ny meme pouvoir faire signer pour eux attendu qu’ils sont elloigné de gens qui le pourroient faire" (source : Arch. Dép. Finistère, 23 B art. 159).
Cordialement
Eric
CGF 4254
https://gw.geneanet.org/caerynyr

Bonjour

Les archives de l'enregistrement au bureau des succession et absences (celui de Ploudalmézeau) confirment la date du décès au 31 mai 1853 :

https://ibb.co/PzwbM9Q

https://recherche.archives.finistere.fr ... /3Q_10713/

Cordialement
Eric
CGF n° 4254
https://gw.geneanet.org/caerynyr

Bonjour à tous

Le nom "Ambros" ne semble pas être une déformation de "Debosq" car il s'écrit clairement "Ambroise" dans le baptême ci-dessous du 19-6-1659 à Ploudalmézeau : René Provost né d'Olivier et Catherine Cloarec, parrain René Goliès, marrane Marie Ambroise.
https://ibb.co/pyxGnQH

Je pense que la marraine Marie Ambroise / Ambros est l'épouse de Jean Mengant, car leur fils Olivier avait un Olivier Provost pour parrain en 1649, et leur fille Marguerite avait un Cloarec pour parrain en 1644.

A noter que parmi les maîtres de barques entrées à Bordeaux en 1640-1647 on cite notamment Claude et Tanguy Mengant, François Clairet / Lecleret (Cloarec ?), René Prévost (Provost), tous originaires de Portsall. (source : Archives dép. de Gironde, 6 B 213 à 215)

Le décès de Jeanne Mengant en 1675 montre les signatures d'Olivier Mengant et Jean Laot / Laut :
https://ibb.co/kKMQsxV

Par ailleurs l'implantation des Mengant dans le secteur de Kerguénégan / Kerescat / Portsall est plus ancienne car on trouve dès 1544 : "Jehanne Scau, tutrixe de ses enffans procoyez de Auffray Mengant, confesse debvoir à ladicte recepte (de Sainct-Renan), audict terme de Noël, demy bouexeau froment mesure de Sainct-Renan, sur ses heritages sis a Porsal."(source : J. Kerhervé, A.-F. Pérès, B. Tanguy, "Les biens de la couronne dans la sénéchaussée de Brest et Saint-Renan, d’après le rentier de 1544", Institut culturel de Bretagne, Skol-Uhel ar vro, 1984 f° 124 r°, p.163)

Cordialement
Eric
CGF 4254
https://gw.geneanet.org/caerynyr

Bonjour
Jacques GURY a étudié le « kalabousenn » dans un article publié en octobre 1985 dans les Cahiers de l’Iroise. Il s’agit d’une sorte de bonnet enveloppant ou cagoule tombant jusqu’aux épaules, en usage dans le pays Pagan :

https://yroise.biblio.brest.fr/ark:/121 ... z/f22.item

Il écrit que le terme « kalabousenn » a été introduit dans le Léon au début du XIXe siècle pour désigner cette coiffure pratique protégeant des intempéries.

Je crois en avoir trouvé un exemple dès le début du XVIIIe siècle et hors du pays Pagan : selon son inventaire après décès, la garde-robe du riche paysan de Ploudalmézeau, Guillaume Pellen (1673-1723, x 1699 Marie Anne Menguy 1682-1760) comprenait une « carabousse » citée après un vieux chapeau :



Guillaume Pellen a vu le jour près du rivage au Cléguer, et ne s’en est éloigné que de quelques kilomètres, à Kerigou, toujours à Ploudalmézeau.

Pensez-vous également que sa carabousse désigne bien un kalabousenn ?

Cordialement
Eric
https://gw.geneanet.org/caerynyr

Bonsoir Jean-Jacques
Merci pour cette transcription. J'utilise ce travail pour proposer quelques mots en plus :

"A comparu au greffe Catherine BOUCH (sic BOULCH à son mariage) veuve de Claude FOLLEZOU demeurant au village de Kerhulguen paroisse de Landéda parlante par maitre Louis BOUCHER son procureur laquelle a remontré vers et en présence de monsieur le procureur fiscal qu’elle aurait été assaillie environ les 9 heures à 10 heures du soir de la nuit de samedi dernier 5ème du présent mois par les nommés François LAZIOU et Marguerite KERNOAS sa femme, Claude et Marie MARREC enfants de la dite KERNOAS de son mariage avec le défunt Yves MARREC leur père demeurant ensemble et porte à porte (sic) avec la dite BOUCH au dit village et paroisse de Landéda, lesquels ayant entré chez la dite BOUCH armés de bûches et de rondains, ecumants de colère, la maltraitant, et ses deux enfants mineurs, l’un de quatre ans et l’autre de cinq, ces mauvais traittemens forcèrent la remontrante et ses deux enfans d'abandonner leur demeure, pour sauver leur vie de sorte que les dits malfaiteurs après les avoir longtemps poursuivis, retournèrent dans la demeure de la dite BOULCH (sic), qui s'en voyant maîtres absolus, commencèrent par enlever la porte de la maison que les malfaiteurs transportèrent chez eux pour s’assurer par cy après, l’entrée libre, afin de pouvoir dans cette nuit enlever et transporter tout ce qu’il pouvoit en avoir, savoir tant argent, meubles et actifs que hardes ce qu’ils firent et exécutèrent la dite nuit du dit jour 5e a 6e de ce présent mois sans que la ditte remontrante et ses enfants, avec quantité de personnes qui survinrent aux crys de forces, firent attendrir les malfaiteurs à l’effet de leur faire lâcher prise. C’est dans cette triste conjoncture que la dite BOUCH, dénuée de tout biens à l’effet de pourvoir faire les suites qui sont nécessaires en pareille occasion, se voit forcée de réclamer l’autorité et le ministaire de monsieur le procureur du Roy et de lui remontrer un tel enlèvement par voie de fait qui dégénère sans doute dans un assazin averé,
La remontrante ne peut pas accuser au juste tout ce que l’on peut luy avoir enlevé mais ce qu’il y a de certain c’est qu’on lui a emporté une somme de trois cents livres qu’elle avait dans un pannier dans son armoire, en ecus de trois livres et de six livres, un poids et demy de lin peigné, un poids de fil, de quoi faire trois bernes, deux juppes rouge et une de ratine jaunne, un pourpoint aussy jaune et une cappe de camelot fin noir, tous lesquels effets etoint neufs, les coueffes, mouchoirs de col, tabliers, chemises, un pot de fer, un bassin un tamis à farinne, trois vieilles bernes, un orillier de plume et le pain et le beurre qui estoint dans la maison, tous ceux du voisinne (sic) et même de la paroisse sont connaissants que les effets étaient chez la remontrante comme son bien propre et qu’elle avait de l’argent, ils ne le sont point moins de l’enllèvement de cette porte et des mauvais traitements que ces malfaiteurs exercèrent sur cette pauvre femme et sur ses pauvres enfants, du nombre desquels sont Pierre LE HIR de Pencreach de la paroisse de Brouennou, Yves ABARNOU de Kerhulguen, Jean CLEGUER , Jean TRONNOU, Françoise FAUSCHEUR de Kerhulguen, François NICOLAS du bourg tous paroissiens de Landéda et tous témoins qui peuvent déposer des faits contenus en la dite dénonciation,
a ce que Mr le procureur du roy n'en ignore, reservant la ditte remontrante en tant que besoin, d'en nommer encorre d'autres, et tous ses autres droits, actions, et de prandre par cy après, vers ces malfaitteurs, telles autres conclusions qu'il voira. Et ne sachante signer, a prié de le faire pour elle Me Boucher, son procureur."

Espérons que la victime a obtenu Justice...

Cordialement
Eric
CGF n° 4254
https://gw.geneanet.org/caerynyr

Bonsoir Jean-Jacques
Merci pour ces informations. A propos de la tutelle des mineurs de Paul Toutous x Catherine Piriou, j'ai trouvé des détails intéressants :

Le 12-5-1702 "Devant monsieur le Senechal de la cour royalle de Lesneven exersant a present la juridiction des réguaires de Léon en Quiminidilly", Catherine Piriou "a faict convocquér en ce lieu les parentz de sesdits mineurs nommés Louise Toutoux agéé de neuff ans et Yves Toutoux aagé de cinq ans, et pour l'amittyé qu'elle a pour iceux, consent estre leur tutrice et curatrice moyenant que lesdits parentz fassent un rolle sur eux et autres pour leur noriture et entretien jusques qu'ils aayent atteint l'aage porté par la coustume, attendu qu'elle est, et son deffunct mary, denué de touts biens. Et ne sachante signer, a prié de signer pour elle Me Francois Guillou avecq ledit Sparfel subztitud du Bran." Se sont présentés : Charles Toutoux, de Goazglas, frère des mineurs ; Louis larsonneur x Marie Calvez cousine germaine des mineurs, du bourg de plouider ; Francois Prigent oncle des mineurs, dudit goazglas ; Morvan le Guennoc cousin remué de germain ausdits mineurs, même terroir ; Allain Piriou frère de la veuve, du moulin de chateaufur en Guinevez ; Jan Piriou cousin germain de la veuve, du moulin de (Lanarvus ?) en Guinevez ; Francois Arzur x Marie Piriou my sœur de la veuve, du bourg de plouider ; Fiacre Cochart cousin remué de germain aux mineurs, du moulin de Coustansou en lanhouarneau.
"Touts lesquels parentz sont unanimement d'advis que ladite veuve soit créé et instituéé a tutrice et curatrice de sesdits mineurs et attendu qu'ils sont denués de touts biens et sont d'advis qu'elle renonce a present et a plein, a la succession dudit feu Paul Toutoux leur pere, et ledit Charles Toutoux, pour estre exempt de toutte contribution tant pour la noriture et entretien desdits mineurs que pour les frais faits et à faire, fait offre de nourrir et entretenir ladite Louise Toutoux qu'il a actuellement chez luy, jusques a ce qu'elle ayt atteint l'aage de dix ans et qu'elle soit capable de gaigner sa vie, et pour la nourriture et entretien d'Yves Toutoux mineur sont d'advis qu'une rolle soit faict dans l'un et chacun estoc jusques a la concurrance de la somme de vingt et trois livres dix sols par an, (…) dans lequel rolle ils feront aussy entrér les frais faicts et a faire". Pour constituer ce rôle, ils nomment François Prigent et Yves Piriou pour nominateurs, Louis Larsonneur et François Arzur pour asseurs, et la veuve comme collecteur. Le procureur "requiert pour le Roy, ayant esgard aux advis et deliberation desdits parentz et aux requisitions de ladite veuve, qu'elle soit créé et instituéé a tutrice et curatrice desdits mineurs et qu'elles renonce pour eux a la succession de leur pere, et attendu qu'ils sont denués de tous biens, ordonne qu'un rolle soit fait dans l'un et chacun estoc, pour parvenir a la noriture et entretien dudit Yves Toutoux mineur dans lequel ils feront aussy entrer touts les frais faits et à faire".
Le Sénéchal "ayant esgard aux advis et deliberation desdits parentz et aux conclusions de monsieur le procureur du roy", suit leur avis et institue "ladite Katherine Piriou a tutrice et curatrice desdits enfentz mineurs attendu qu'elle est capable gerer ladite charge, laquelle presente en personne après luy avoir faict lever la main et son serment pris au cas requis, a promis de se bien et fidellement comporter au fait de ladite charge, ordonné qu'elle renoncera pour sesdits mineurs a la succession de leur feu pere". (ADF 6 B 431)

La situation financière de leurs descendants ne s'est pas arrangée : en 1741, sur le rôle de capitation de Plouider, leur petit-fils Tanguy Toutous (x 1713 à Plouider avec Catherine Loussouarn) est cité en fin de rôle parmi les 10 pauvres totalement exemptés. (source en ligne, Arch. Dép. Loire-Atlantique, B3620)

Cordialement
Eric
CGF n° 4254
https://gw.geneanet.org/caerynyr